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Les études sur la pollution sonore aux alentours de l’aéroport de Liège

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 52 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 17/11/2023
    • de LEONARD Laurent
    • à DOLIMONT Adrien, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Récemment, un article de presse faisait état que seulement 21 mesures de bruit, via des systèmes de captation sonore installés chez 179 ménages liégeois, ont dépassé les normes en vigueur en matière de bruit généré par les activités aéroportuaires. Si cela peut paraître peu, il n'en reste pas moins que cette étude a été menée sur 14 jours représentatifs, selon la SOWAER, des activités quotidiennes de l'aéroport de Liège.

    Les systèmes de captation sonore installés, par exemple, sur la commune de Flémalle ont-ils pu, durant les deux semaines de test, capter le bruit généré par les A400M ou les Boeing 737-800 de la compagnie aérienne TUI quand ceux-ci performent des « Touch and Go » sur la piste 22L et sortent donc des tracés des « Standard Instrument Departures » ?

    Ces phénomènes ainsi que les touch and go des Cessna 150 ou Sonaca 200 effectués de nuit pour l'obtention des qualifications « night rating » interpellent de nombreux citoyens qui ne manquent pas de débattre sur les réseaux sociaux à ce sujet. En outre, il se peut que dans des cas particuliers, les avions au départ de l'aéroport reçoivent un cap qui dévie de la procédure habituelle, et ce afin d'éviter un orage par exemple. Ce phénomène peut déranger les habitants de zones qui ne sont pas habituellement touchées par des dérangements sonores.

    La SOWAER aurait-elle reçu des plaintes en ce sens ou aurait-elle émis des recommandations particulières afin de limiter l'impact que pourrait avoir un avion suivant des caps donnés par la tour de contrôle à l'atterrissage ou au décollage ?

    Une autre question m'interpelle : en regardant la position des sonomètres installés de manière permanente par la SOWAER, on se rend compte qu'ils couvrent parfaitement l'approche des pistes 22L, ainsi que les départs LNO 9S, LNO 7E, BUB9S et CIV5S soit, les départs de la même piste. Ne serait-il pas bon d'installer des systèmes permettant de couvrir le premier tournant des départs en piste 04 tels que LNO2R, BUB1R ou CIV6R ? De la sorte, la SOWAER obtiendrait plus de données qui permettraient d'analyser l'impact du bruit généré au départ des avions sur les habitants de Juprelle, Xhandremael et Awans.

    En outre, ce dispositif, s'il venait à être mis en place, permettrait de définir si les équipages respectent les différentes mesures d'abattement de bruit telles que le maintien d'un gradient net de montée de minimum 5,8 % ou encore la réduction de la poussée à 2 100 pieds jusqu'à 3 600 pieds.
  • Réponse du 03/01/2024
    • de DOLIMONT Adrien
    Conformément à l’arrêté du Gouvernement wallon du 27 février 2003 portant exécution de l'article 1erbis, § 4, alinéas 2 à 4 de la loi du 18 juillet 1973 relative à la lutte contre le bruit, la SOWAER fait procéder tous les 3 ans à des campagnes de mesures de bruit dans les quartiers situés à la périphérie des zones des plans d'exposition au bruit (PEB) des aéroports wallons.

    La dernière campagne a débuté en septembre 2022 et s’est terminée en septembre 2023. Les mesures ont été réalisées par des bureaux d’acoustique indépendants agréés.

    L’objectif de ces campagnes de mesures est de déterminer d’éventuels quartiers où le niveau de nuisance sonore est proche de celui d’une zone du PEB supérieure à celle où est situé un immeuble considéré et de permettre que toute demande de mesure sonore individuelle par un riverain habitant ce quartier, à condition qu’il soit éligible, soit réalisée gratuitement.

    Si la mesure sonore individuelle, qui est alors réalisée, démontre que l’habitation est soumise à des niveaux sonores plus importants que prévus et équivalents à une des zones supérieures du PEB de l’aéroport, le riverain se verra proposer les mesures d’accompagnement en correspondance avec les niveaux sonores enregistrés au droit de son habitation.

    Sur les 179 mesures sonores réalisées autour de l’aéroport de Liège, 21 mesures accordent la gratuité d’une mesure individuelle dans les quartiers concernés

    Sur le territoire de la commune de Flémalle, 25 relevés ont été réalisés à différents endroits et deux d’entre eux permettent de bénéficier de mesures individuelles gratuites.

    Pour l’ensemble de ces mesures, les niveaux sonores mesurés ont été mis en rapport avec le listing des mouvements enregistrés sur l’aéroport concerné en vue de leur traitement.

    Les événements sonores relatifs aux passages des aéronefs ont été identifiés à partir de l’évolution temporelle des niveaux sonores élémentaires mesurés chaque seconde LAeq (1s). De plus, une vérification a été effectuée, le cas échéant, via le logiciel DIAPASON.

    Les vols militaires et les appareils dont la masse maximale au décollage est inférieure à six tonnes, qui n’ont qu’un impact sonore restreint et sont généralement plus difficilement identifiables, ne sont pas pris en considération pour le dépouillement et pour le calcul du Lden. Ces événements sonores sont pris en considération dès que le niveau sonore qu’ils engendrent émerge du bruit de fond ambiant et jusqu’à ce qu’il y rentre.

    Les mouvements tels que « Touch and Go », entrainements … , ayant lieu pendant les périodes analysées, sont bien entendu pris en compte pour l’analyse sonore.

    En dehors de ces campagnes de mesures, les niveaux sonores sont monitorés en permanence au travers d’un réseau de sonomètres fixes.

    De même, une vérification journalière du respect des trajectoires est effectuée par la SOWAER.

    En cas de trajectoire inhabituelle, la SOWAER interroge SKEYES afin de connaître les justifications de ces situations particulières, qui pour rappel sont peu fréquentes (3% du nombre des mouvements annuels).

    En ce qui concerne le questionnement sur la pertinence d’installer des sonomètres supplémentaires à des endroits définis, ce point fait l’objet actuellement d’une étude au sein du Groupe de travail technique (GTT).

    Ce point a été mis à l’ordre du jour du GTT par le Gouvernement afin d’évaluer le réseau de sonomètres situés autour des aéroports wallons et d’émettre des recommandations si cela s’avère nécessaire.

    Il est important de souligner que, si tout sonomètre apporte un complément d’information, l’ensemble des mesures actuellement effectuées permettent dès à présent de disposer d’une connaissance approfondie de la situation in situ, du bruit généré lors des différentes phases de vol, lors de décollages appliquant des gradients de montées prescrits, des procédures de moindre bruit, et cetera.

    Je rappellerai encore que le Collaborative Environmental Management (CEM) mis en place à Liège permet également l’optimalisation de l’impact sonore au sol par l’utilisation des technologies de navigation les plus récentes permettant, entre autres, de tirer le meilleur parti des procédures de descentes continues …

    Enfin, le Gouvernement a décidé d’offrir également la possibilité d’initier des mesures sonores dans des communes situées en dehors des plans de développement à long terme (PDLT) des aéroports.