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La cohabitation intergénérationnelle dans le cadre de la lutte contre le manque de kots

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 56 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 20/11/2023
    • de GALANT Jacqueline
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    La cohabitation intergénérationnelle fait de plus en plus d'adeptes au fil des années. Cette formule lancée il y a une dizaine d'années répond à une double problématique : le manque de kots et la solitude des aînés. La formule a d'autres avantages comme le fait de rassurer les parents et d'apporter un avantage financier pour les jeunes.

    Plusieurs associations dont l'ASBL « 1toit2âges » existent dans le paysage belge qui met en contact des personnes âgées qui proposent des logements à moindre prix à des étudiants en échange de leur présence (via une indemnité d'occupation) et des petits services ? Cette dernière a créé 600 binômes en 2023 dans toute la Fédération Wallonie-Bruxelles.

    Monsieur le Ministre a-t-il rencontré les responsables des ASBL actives dans le secteur ? Le cas échéant, qu'est-il ressorti de ses échanges ?

    En collaboration avec Madame la Ministre wallonne en charge de l'AViQ, qu'a-t-il mis en place pour soutenir la cohabitation intergénérationnelle au niveau wallon ?

    Conscient du manque de kots en Wallonie, Monsieur le Ministre a débloqué des fonds pour la création de 500 nouvelles unités de logement pour les étudiants et à la possibilité pour les universités et hautes écoles de prendre en gestion des logements appartenant aux SLSP. Cela va dans le bon sens, mais n'est pas suffisant pour combler le manque de kots.

    Travaille-t-il sur des formules permettant de développer les possibilités d'habitat intergénérationnel ?
  • Réponse du 21/11/2023
    • de COLLIGNON Christophe
    En Wallonie, plusieurs mesures ont été mises en place pour promouvoir le logement intergénérationnel. Tout d'abord, des incitations financières sont offertes aux propriétaires qui souhaitent adapter leur logement pour accueillir des personnes de différentes générations via le Fonds du Logement des familles nombreuses de Wallonie. Ces incitations peuvent prendre la forme de subventions ou de réductions d'impôts.

    Le Plan de relance de Wallonie accorde une dotation exceptionnelle visant les capacités de production du FLW dont notamment, le prêt intergénérationnel. Ce crédit hypothécaire à taux réduit permet de financer des travaux destinés à l’accueil d'au moins un parent âgé de 60 ans et plus.

    Sur le plan fiscal, depuis 2013, les ménages qui réalisent des travaux visant l’amélioration de la performance énergétique bénéficient de réductions d'impôts pour les dépenses faites en vue d'isoler le toit.

    Dans sa question, l’honorable membre souligne également l’initiative prise par l’ASBL « 1Toit2Ages » qui consiste en une stratégie globale de promotion du logement intergénérationnel et d’organisation de relations intergénérationnelles.

    C’est bien évidemment une initiative que je salue et que je soutiens par ailleurs annuellement dans le cadre de l’octroi d’une subvention facultative à concurrence de 30 000 euros par an.

    Bien que je soutienne pleinement le développement de tous types d’habitats, dont l’habitat intergénérationnel, il convient toutefois aussi de regarder la réalité des chiffres.

    Selon l’Observatoire wallon du logement étudiant créé à mon initiative et mené par le Centre d’études en habitat durable de Wallonie, les logements loués par les étudiants en Wallonie sont majoritairement des chambres au sein d’immeubles gérés par des particuliers, des acteurs privés ou par des établissements d’enseignement supérieur. Environ 52 % des logements recensés de l’enquête 2022-2023 prennent la forme de chambre au sein d’une maison ou d’un appartement subdivisé en plusieurs kots. Ensuite, les chambres en résidence étudiante représentant environ 15 % du parc. Deux tiers des logements étudiants sont des chambres dans des maisons ou résidences composées uniquement de kots.

    La part des logements intergénérationnels à destination des étudiants et gérés par une ASBL est, quant à elle, marginale : elle ne dépasse pas un pour cent.

    Cette réalité ne doit bien évidemment pas conclure à l’inutilité de développer ce type de projets, mais en ce qui me concerne, néanmoins, je pense qu’il faut activer un maximum de possibilité de logement pour répondre au besoin des étudiants. Je rappelle qu’avec le nouveau contrat de gestion du Fonds du logement, nous avons dédié des crédits visant spécifiquement le financement des projets expérimentaux, notamment la création de logements intergénérationnels.

    Il me semble prioritaire de travailler sur le développement de l’offre directe de logements à destination des étudiants. C’est d’ailleurs en ce sens que j’ai lancé l’appel à projets pour la création de minimum 500 logements étudiants et que j’ai porté la proposition de modification du Code wallon de l’habitation durable visant à permettre le financement régional des Hautes écoles et universités pour le développement de ce type de logement.