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Le nouveau bâtiment du Centre de conservation et d’étude dans le zoning Ecolys

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 47 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 21/11/2023
    • de LEPINE Jean-Pierre
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Je voudrais entretenir Madame la Ministre des trois dépôts archéologiques, que la Région avait décidé de créer depuis le début des années 1990, pour accueillir les résultats des fouilles sur son territoire.
    Plusieurs espaces de dépôts temporaires avaient été attribués au départ, mais le dossier était resté sans suite. Malheureusement, plusieurs incidents ont causé de lourds dégâts aux pièces vu que ces endroits n'étaient pas adaptés à la conservation préventive.

    La situation est, semble-t-il, sur le point de changer puisqu'on nous annonce la création d'un bâtiment spécifique, situé au pied du fort de Suarlée, dans le zoning d'Ecolys, pour accueillir le Centre de conservation et d'étude. Celui-ci présenterait les conditions optimales pour la conservation du patrimoine et la valorisation attendue pour sensibiliser le public au mieux. L'inauguration est même prévue pour mai 2025.

    Selon les informations reçues, la Région serait redevable d'un loyer de 45 000 euros par mois avec une convention prévue pour 18 ans. Notons que le bâtiment sera rempli à 50 % à l'ouverture, pour 200 000 pièces conservées.

    Même si nous ne pouvons que nous réjouir d'avoir un tel centre de conservation, quelques questions restent en suspens à la lecture de ces informations.

    Pourquoi et comment ce lieu précis a-t-il été choisi ?

    N'y avait-il pas d'autres endroits existants aptes à accueillir ces trésors ; d'autant que l'on nous annonce qu'il ne sera rempli qu'à 50 % ?

    À qui les 1 000 mètres de bureaux seront-ils destinés ? Feront-ils l'objet d'une location et donc de recettes ?
    Dans l'affirmative, quelles sont les recettes estimées ? À qui celles-reviendront-elles ?

    Quel est le coût total de la construction, de la location et de l'exploitation du nouveau Centre de conservation et d'étude ?

    Un appel à candidatures de sites disponibles a-t-il été lancé par les services de Madame la Ministre ?

    Quels sont les partenaires qui se sont manifestés ?

    Les sites relevant du patrimoine immobilier de la Région wallonne ont-ils été étudiés à cette fin ?

    À combien s'élève le coût pour la Région wallonne ?
  • Réponse du 13/12/2023
    • de DE BUE Valérie
    Pour répondre aux différentes questions de l’honorable membre, je vais dresser les rétroactes du projet, lesquels l’éclaireront quant aux raisons ayant guidé les choix de l’AWaP. Je complèterai par un récapitulatif budgétaire.

    Une fois l’urgence liée au suivi des inondations prise en charge, la première étape a consisté à définir les besoins techniques de l’AWaP. Le programme vise à répondre aux besoins de la Wallonie en matière de conservation et d’étude des biens archéologiques. Je rappelle deux choses :
    - l’absence de prise en compte pérenne de ces besoins est dénoncée depuis une trentaine d’années ;
    - tout projet de conservation, qu’il s’agisse de biens archéologiques ou d’archives, doit impérativement prendre en compte les besoins à moyen et long termes. La capacité d’un centre est donc calculée avec une vision d’extension pluriannuelle, ce qui explique le taux de remplissage prévisionnel à l’ouverture du CCE en 2025.

    Pour trouver la future implantation, l’AWaP a sondé le marché immobilier fin 2021, en ce compris les propriétés de la Région, et a conclu à l’impossibilité de trouver un bâtiment déjà construit répondant aux souhaits énergétiques et aux normes de conservation exigées par le Code du Patrimoine.

    L’AWaP a mené les procédures pour trouver une nouvelle implantation. Un appel à manifestations d’intérêt, préparé en partenariat avec le Département de la Gestion immobilière et avec l’aide d’un bureau juridique, a été lancé en septembre 2022. En l’absence d’offre recevable, un second appel a été lancé en décembre 2022. Quatre offres ont été réceptionnées. Deux ont été rapidement écartées, l’une était incomplète et l’autre ne répondait pas aux exigences fixées par l’appel. Les deux dernières ont fait l’objet de négociations plus poussées. L’AWaP a in fine renoncé à la troisième, car les travaux d’adaptation indispensables pour respecter les normes de conservation étaient impossibles. Le choix final, celui de Suarlée, répond aux exigences du cahier des chargés. L'ensemble de la procédure a été visée favorablement par l'Inspection des Finances.

    Concernant les coûts, je peux l’éclairer quant aux frais de location pris en charge par l’AWaP elle-même, car le budget relatif à la construction relève du propriétaire, la s.a. Immobilière du Fort. Ainsi, le loyer mensuel est de 45 000 euros TVAC. Les charges seront réduites, au vu du niveau d’isolation du bâtiment et de l’installation de panneaux photovoltaïques. Les équipements spécifiques sont financés via le budget octroyé à l’AWaP dans le cadre du Plan de relance.

    Enfin, je peux le rassurer quant à la volonté d‘utilisation rationnelle des espaces disponibles. Des discussions sont en cours entre l’AWaP et le Département de la Gestion immobilière pour une occupation temporaire des espaces de stockage en attendant que le Centre se remplisse. Des transferts sont également envisagés entre les dépôts provinciaux de l’AWaP et le CCE, dont le but est de centraliser les collections étudiées et restaurées. Enfin, les espaces dits de bureaux rempliront en réalité des fonctions variées, actuellement réparties sur plusieurs sites du SPW (bureaux, mais aussi laboratoires, salles d’études...).