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Les bus urbains "zéro émission" à l'horizon 2030

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 217 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 28/11/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Le 21 novembre 2023, le Parlement européen a soutenu qu'à l'horizon 2030, tout nouveau bus urbain immatriculé dans l'Union européenne doit être "zéro émission", et donc électrique. De son côté, le Conseil européen préconise l'échéance de 2035. Une exemption jusqu'en 2035 est toutefois envisagée pour les bus urbains roulant au biométhane afin de ne pas pénaliser les villes qui ont investi dans ce carburant.

    Où en est-on dans le déploiement d'une flotte totalement électrique ou, à défaut, au biométhane en Wallonie ?

    Dans quelles proportions ?

    Certaines directions régionales sont-elles en avance ?

    Les nouvelles échéances envisagées par le Parlement européen sont-elles tenables pour les transports en commun (TEC) wallons ?

    Faudra-t-il un apport budgétaire supplémentaire pour répondre à ces objectifs ? De quel ordre ?
  • Réponse du 08/01/2024
    • de HENRY Philippe
    L’OTW a procédé, en décembre 2022, à une comparaison des différentes technologies envisageables pour respecter les impositions de la Directive européenne « Véhicules propres ».

    La solution du biométhane avait été rejetée, et ce pour plusieurs raisons : elle n’éliminait pas totalement les nuisances locales (bruit et polluants gazeux), problématiques en milieu urbain, et aurait nécessité des investissements importants, sans certitude de pérennité à long terme. Par ailleurs, la disponibilité commerciale très limitée du biométhane en Wallonie ne permettait pas de garantir des volumes suffisants pour alimenter une part significative de notre flotte.

    Pour ces raisons, la filière des bus électriques fonctionnant sur batteries a été retenue.

    Les études sont en cours, sur tous les aspects : marchés d’acquisition de bus électriques et de chargeurs destinés aux dépôts ou aux terminus, démarches auprès des GRD pour augmenter la puissance électrique de nos dépôts, réaménagement des dépôts, études de risques …

    La feuille de route de l’OTW prévoit la mise en services des 14 premiers bus électriques simultanément à celle du tram de Liège, puis un déploiement d’environ 200 bus électriques supplémentaires, sur les années 2026 à 2029, à mesure de l’avancement des travaux d’infrastructures des dépôts.

    Les débats récents au sein des institutions européennes confortent l’OTW dans son choix stratégique de franchir le pas des bus électriques : s’il reste un débat sur l’échéance (2030 ou 2035 ?), la technologie qui s’impose pour les bus urbains semble bien être celle retenue par l’OTW.

    Enfin, il apparaît clairement que ce trajet vers une électrification progressive de la flotte de véhicule de l’OTW nécessitera impérativement un renfort des équipes de l’OTW, la formation des conducteurs et des techniciens actuels ainsi que le recrutement de nouveaux profils adaptés de techniciens. Plus globalement, la mise en œuvre de tout ce qui précède induit des investissements colossaux pour le recrutement, la formation ainsi que pour l’acquisition du matériel roulant, l’électrification des dépôts et des terminus en voirie.

    C’est avec cette ambition en ligne de mire et le strict respect de la Directive européenne « Véhicules propres » que j’ai pu obtenir 200 M € supplémentaires de dotation régionale en 2024, comparé à 2023, dans le cadre du Contrat de Service public 2024-2028 de l’OTW. Ce budget permettra entre autres d’accompagner la décarbonation du TEC (achat de véhicules électriques, recrutement d’électromécaniciens, engagement de managers de proximité, formation à l’écoconduite, et cetera).