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Les problèmes de transports en commun à Rixensart

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 218 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 28/11/2023
    • de LEGASSE Dimitri
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    En consultant la nouvelle offre de bus de la société De Lijn, on peut s'apercevoir que 16 arrêts du bus de la ligne 345 (dont 10 à Bierges et 2 à Rosières) ne seront plus desservis. Cette ligne, qui relie pourtant quotidiennement Rosières et Bierges à Auderghem et Wavre de 6h à 9h et de 15h à 19h30, à une fréquence de deux bus par heure, est à ce jour une des seules et meilleures solutions de transports en commun pour rejoindre la capitale autrement qu'en train ou en voiture.

    De ce fait, De Lijn exclut purement et simplement les habitants de Rosières et de Bierges de ses nouveaux plans de trajet. Il ne sera donc plus possible de rejoindre Wavre ou Bruxelles en bus directement à partir de Rosières et Bierges. Le tout dans l'opacité la plus totale, sans aucune information de la part de De Lijn, ni de celle des autorités communales de Rixensart et de Wavre, à moins de deux mois de l'échéance. Le sujet est essentiel pour le futur des enfants de ces entités, notamment lorsqu'ils devront se rendre dans les écoles secondaires de Wavre ou Bruxelles.

    Par ailleurs, il n'existe aucune alternative au niveau des TEC : la navette 15 des TEC qui permet de circuler entre Rosières et Genval à une fréquence d'un bus par heure n'est utile aux navetteurs rosiérois que pour rejoindre la gare de Genval.

    Les bus des lignes Express 11 (reliant Louvain-la-Neuve à Ixelles), 12 (reliant Louvain-la-Neuve à Woluwé) et 13 (reliant Wavre à Auderghem) des TEC ne font pas escale à Rosières ni à Bierges alors qu'ils empruntent l'E411 environ huit fois par heure, en heure de pointe. C'est également le cas des nouveaux bus prévus par De Lijn (ligne R78) qui passeront toutes les 30 minutes sur la même section d'autoroute.

    Trois solutions pourraient toutefois être envisagées :
    - maintenir les arrêts à Rosières, Maleize et Bierges de la ligne 345 ou/et R78 ;
    - envisager un arrêt à Rosières des bus des lignes Express 11 et 13 des TEC qui empruntent l'autoroute ;
    - mettre en place une navette entre Maleize, Rosières et Bierges pour récupérer les arrêts jusqu'ici desservis par la ligne 345.

    En outre, il nous semble nécessaire d'augmenter la fréquence des navettes de la ligne 15 des TEC.

    Quelle analyse fait Monsieur le Ministre de la situation ?

    A-t-il pris contact avec son homologue flamand ? Des contacts sont-ils pris avec la société De Lijn ?

    Une alternative des TEC est-elle envisagée ?

    Ce n'est pas la première fois que De Lijn supprime unilatéralement certaines lignes ou arrêts concernant le territoire wallon (comme à Juprelle). Alors que les enjeux de mobilité sont de plus en plus cruciaux et que l'on souhaite inciter les gens à utiliser les transports en commun, ne serait-il pas opportun de revoir toute la stratégie de mobilité avec De Lijn afin de voir comment offrir une offre de transports en commun cohérente et efficace à toutes les Wallonnes et les Wallons ?
  • Réponse du 08/01/2024
    • de HENRY Philippe
    L’interpellation de l’honorable membre met la lumière sur un nouveau problème de mobilité induit par une modification unilatérale de l’offre de De Lijn sur le territoire wallon.

    La situation qu’il décrit n’est malheureusement pas un cas isolé en Wallonie, mais un de plus que nous allons devoir gérer. Dernièrement, j’ai été interpellé par la Commune de Juprelle en région liégeoise pour des faits similaires. Le modus operandi est le même : la Flandre informe notre Administration sur ses intentions de faire évoluer son offre, mais sans donner plus de précisions, plusieurs années s’écoulent sans plus aucun échange, le TEC n’est ni informé, ni concerté, l’Autorité Organisatrice du Transport (AOT) ne reçoit aucune demande de modification de l’offre comme l’exige la procédure et du jour au lendemain, les usagers se retrouvent devant le fait accompli.

    Dans le cas présent, mon Administration aura donc découvert le problème un mois avant l’adaptation de l’offre et non pas 3 jours comme pour Juprelle. Mais peu importe, il est, de toute manière, beaucoup trop tard ! En effet, l’impact précis de cette modification de l’offre en transport public et les éventuelles mesures pour y pallier doivent être analysés finement. Dans le cas de la ligne Liège – Tongres, ce n’est qu’après de longs mois de négociations avec De Lijn et ensuite avec le cabinet de la Ministre Lydia Peeters que nous avons pu obtenir ce que Juprelle réclamait : l’ajout de 2 arrêts sur le parcours de la ligne permettant de desservir la commune.

    Plus largement, le problème qu’il a épinglé nous renvoie à une problématique à laquelle la Wallonie est actuellement confrontée. Il s’agit du respect des accords de coopération de 1991 entre les Régions flamande et wallonne, relatifs à la gestion des lignes interrégionales, la modification de l’offre et la concertation entre l’exploitant principal et l’exploitant secondaire.

    Les premiers éléments chiffrés qui nous ont été transmis par l’Administration flamande montent clairement une baisse de plus de 30 % par rapport à 1991 de l’offre kilométrique exploitée par De Lijn en Wallonie. Non seulement l’accord n’a pas été respecté, mais en plus, la Région wallonne n’a pas été formellement informée au fur et à mesure de ces évolutions de l’offre.

    Cette problématique a été partagée à plusieurs reprises par les représentants de notre Administration avec leurs homologues flamands, mais également au niveau politique avec la Ministre flamande de la Mobilité, Madame Lydia Peeters.

    Une entrevue avec un représentant de De Lijn est donc prévue afin de discuter de ces différents points. Notre volonté est qu’une procédure claire soit mise en place afin, d’une part, que la communication des changements d’offre entre De Lijn et mon Administration soit formalisée et, d’autre part, que l’équilibre des accords de coopération soit pleinement respecté.

    S’il s’avère que De Lijn ne souhaite pas respecter ces accords, la Région wallonne se verra dans l’obligation de saisir la juridiction d’arbitrage telle que prévue par l’article 7 desdits accords.

    Je le remercie pour ses propositions que j’ai transmises à l’AOT afin d’évaluer ce qu’il est raisonnablement possible de faire. Notons toutefois que le TEC n’a pas vocation à pallier la réduction de l’offre et l’absence de concertation de De Lijn. Depuis le début de la législature, j’ai d’excellents contacts avec mon homologue flamande, Lydia Peeters. Je regrette dès lors que la Flandre s’entête à ne pas respecter les accords de coopération et j’espère que la Ministre pourra rapidement nous garantir qu’aucune modification du réseau de De Lijn sur le territoire wallon ne sera effectuée sans concertation et validation par la Région wallonne.