/

Le dépistage du cancer et la prévention en Région wallonne

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 120 (2023-2024) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 28/11/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Le dépistage précoce est un allié de poids en matière de lutte contre le cancer. Cependant, en matière de participation au dépistage, il existe encore trop de disparités entre le sud (Wallonie-Bruxelles) et le nord du pays.

    Selon un récent article de presse, il semblerait que les programmes de dépistages mis en place par les autorités ne sont pas toujours menés de la même manière. Les résultats de screening n'ont donc pas la même efficacité aux quatre coins du pays.

    Comment peut-on expliquer cette disparité entre Régions ?

    Qu'en est-il des programmes de politiques publiques pour la Région wallonne ?

    Quelle est l'analyse de Madame la Ministre ?

    Qu'en est-il des perspectives d'amélioration et de progression pour la Région wallonne concernant sa communication et le développement de l'éducation sanitaire de nos concitoyens ?

    Quid de l'aspect de la prévention auprès des jeunes en Région wallonne ?
  • Réponse du 02/01/2024
    • de MORREALE Christie
    Il existe deux programmes de dépistage organisés du cancer en Wallonie : celui du cancer du sein et celui du cancer colorectal.

    Il faut distinguer la participation des Wallons aux dépistages du cancer par rapport à leur participation à un des deux programmes organisés de dépistage du cancer.

    Pour le dépistage du cancer du sein, la couverture totale, c’est-à-dire comprenant à la fois le dépistage programme organisé ainsi que le dépistage hors programme, est en augmentation : 42,36 % de participation en 2020 et 52,55 % en 2021. Le taux de participation au dépistage organisé est d’environ 6 %, notamment parce que le taux de participation au dépistage opportuniste est assez élevé.

    Ceci est dû en grande partie à un dépistage qui était déjà présent et bien ancré dans les mentalités des femmes et des professionnels lorsque le Programme organisé de dépistage du cancer du sein a été mis en place en 2002. Contrairement à la Flandre où il y avait peu de dépistage du cancer du sein avant la mise en place de leur programme organisé.

    En Wallonie, malgré de nombreux efforts de communication vers le public cible et vers les professionnels, cette répartition ne change pas depuis des années. Néanmoins, nous y travaillons, car il s’agit d’une priorité de santé publique.

    Pour le dépistage du cancer colorectal, la couverture totale, c’est-à-dire comprenant le dépistage programme organisé ainsi que le dépistage hors programme, est aussi en augmentation lente, mais régulière : 30.98 % de participation en 2020 et 33,17 % en 2021.

    En Flandre, une distribution directe du kit de dépistage à toute la population cible a entraîné un taux de participation d’emblée plus élevé, mais ce dispositif engendre des coûts de distribution et une perte importante de kits non réalisés.

    Nous avons mené un projet pilote pour le dépistage du cancer du col de l’utérus, qui a permis la mise en place des procédures et matériels (ex.IT) nécessaires pour le développement d’un programme organisé de dépistage de ce cancer.

    Les derniers freins sont en cours d’être levés, tant ceux dépendant des travaux menés avec le Fédéral pour la mise en place du dépistage HPV qui sont en cours de finalisation, que ceux dépendant de l’arrêté du Gouvernement wallon (AGW) relatif aux programmes de médecine préventive de lutte contre les cancers qui vient de passer en 3e lecture le 25 janvier 2024.

    L’arrêté étant adopté par le Gouvernement wallon, il s’agit maintenant d’attendre la publication au moniteur belge et de, par la suite, mettre en place des appels à agréments en tant que centres d’opérationnalisation en médecine préventive (COMP). Il s’agira d’un appel par programme de dépistage du cancer (un pour le cancer du sein, un pour le cancer colorectal et un troisième pour le cancer du col de l’utérus). S’en suivra le protocole entre l’AViQ et le(s) centre(s) d’opérationnalisation agréé(s).

    L’arrêté met bien en exergue l’importance de la mission de communication. Cette dernière est maintenant clairement déléguée aux centres d’opérationnalisation en médecine préventive en charge d’un programme de dépistages. L’arrêté insiste sur les collaborations avec les opérateurs et autres centres de promotion de la santé, agréés ou pas, et les première et deuxième lignes de soins, pour amplifier la communication. En effet, des représentants de ces deux lignes de soins sont également membres du comité de pilotage du plan promotion de la santé.

    L’avant-projet de décret relatif à l’organisation de la première ligne de soins et d’accompagnement vient d’être adopté en première lecture : nul doute que la collaboration entre les acteurs de promotion de la santé, de la prévention et de la première ligne bénéficiera de ce nouveau cadre par une meilleure articulation entre les parties.

    La communication pour ces trois cancers est continue, notamment via le site web du Centre communautaire de référence (CCR). Néanmoins, elle est exacerbée à certains moments de l’année : mars bleu pour le cancer colorectal et octobre rose pour le cancer du sein.

    À l’occasion de « Mars bleu », mois traditionnellement dédié au dépistage du cancer colorectal de façon internationale, le CCR (qui est subsidié par la Région wallonne) diffuse des messages vidéo via différents canaux télévisuels présents dans des hôpitaux, des grandes administrations, des salles d’attente de cabinets médicaux, des écrans à l’intérieur des pharmacies et Facebook.

    En tant que partenaire des précédentes campagnes, l’AViQ soutient, via ses réseaux sociaux et une communication interne, les messages de sensibilisation au dépistage du cancer colorectal. Ajoutons que des réflexions sont en cours entre l’AViQ, mon Cabinet et les pharmaciens au sujet d’un projet pilote relatif à l’intégration des pharmaciens dans le dépistage du cancer colorectal et plus précisément dans la distribution des kits. Ceci permettrait, notamment, d’améliorer l’accessibilité au kit de dépistage.

    La campagne Think Pink encourage déjà le recours aux mammotests gratuits dans le cadre du dépistage du cancer du sein et l’AViQ a relayé une actualité lors de la journée mondiale du cancer du sein du 19 octobre 2023.

    Ma volonté est aussi de développer en 2024 (tout comme cela a été réalisé en 2023), une campagne de communication sur l’importance d’aller se faire dépister dans le cadre de la prévention du cancer du col de l’utérus. Des discussions sont en cours entre mon Cabinet, l’AViQ, l’ASBL O’YES et le consortium du projet de dépistage du cancer du col de l’utérus pour que cette campagne, réalisée par O’YES, puisse être diffusée en Wallonie en mars 2024, en même temps qu’à Bruxelles.

    La prévention du cancer chez les jeunes repose sur une bonne hygiène de vie, notamment une alimentation saine et équilibrée, de l’activité physique régulière et éviter le tabac et l’alcool.

    Le travail sur les éléments protecteurs de notre santé est au centre de nos priorités et s’opérationnalise via la programmation 2023-2027 du plan prévention et promotion de la santé en Wallonie. Ajoutons que les collaborations avec l’ONE sont également un point sur lequel nous travaillons. L’ONE faisant partie du Comité de pilotage du Plan WAPPS.