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La gestion des déchets par les hôpitaux

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 147 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 28/11/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Depuis 2022, le centre hospitalier EpiCURA a diminué le volume total des déchets classiques (B1) et déchets dits « à risques » (B2) de 45 tonnes, le tout malgré l'augmentation constante de l'activité du centre hospitalier sur ses trois sites d'Ath, Baudour et Hornu ! L'optimisation de la gestion des déchets est un enjeu majeur tant sur le plan environnemental que financier.

    « Désormais, plusieurs types de déchets de l'hôpital font l'objet d'une filière complète de recyclage, tels que le verre, les PMC, les papiers cartons, et même le PVC, récemment ajouté en phase test au sein des soins intensifs des blocs opératoires des sites d'Hornu et de Baudour. Le tri adéquat de ces déchets leur permet d'être recyclés et ainsi revalorisés. », affirme-t-on du côté d'EpiCURA. Toutefois, les coûts de traitement des déchets B2 sont dix fois supérieurs à ceux des B1, bien qu'ils soient déversés dans les mêmes incinérateurs.

    Grâce à des actions de sensibilisation, à la mise à jour des fiches techniques de tri, au déploiement de nouvelles poubelles colorées, mais aussi à la transition vers une vaisselle biodégradable/recyclable et réutilisable, le tonnage des déchets B2 a pu diminuer de 30 tonnes en un an seulement. La prochaine étape sera l'achat de matériel permettant de transformer les déchets B2 en B1.

    Madame la Ministre avait-elle eu écho des efforts entrepris par EpiCURA ?

    D'autres centres hospitaliers prennent-ils des initiatives similaires ? Lesquels et de quelle manière ?

    Comment le Gouvernement et son administration peuvent-ils conseiller et accompagner voire subventionner les hôpitaux dans la réduction des volumes de déchets ?

    Est-ce que cela concerne autant les B2 que les B1 ?

    Comment explique-t-on encore aujourd'hui un coût supérieur pour les B2 que pour les B1 s'ils sont finalement incinérés dans les mêmes centres de traitement ?
  • Réponse du 03/01/2024
    • de TELLIER Céline
    Les initiatives et les actions concrètes menées par le centre hospitalier EPICURA pour réduire et valoriser ses quantités de déchets hospitaliers de type B1 et B2 doivent être saluées et encouragées. Elles rejoignent d’autres actions développées notamment par le Centre Hospitalier de Wallonie picarde CHWAPI (réduction des déchets hospitaliers infectieux et amélioration de la valorisation des déchets) dans le cadre du projet DECHOSPI (optimisation de la gestion des déchets hospitaliers). Le centre EPICURA était d’ailleurs un partenaire très actif de ce projet, qui réunissait différentes structures hospitalières du Hainaut, listées ci-après :
    - EPICURA : 3 implantations (Ath, Baudour, Hornu) : 806 lits ;
    - CHUPMB - Centre Hospitalier Universitaire et Psychiatrique de Mons-Borinage : 2 implantations (Ambroise Paré Mons, Chaine aux Haies Mons) : 790 lits et 70 places d’hospitalisation ;
    - CHR Haute Senne : 2 implantations (Saint-Vincent Soignies, Le Tilleriau- Soignies) : 246 lits ;
    - CHU Tivoli : une implantation (La Louvière) : 518 lits ;
    - Centres Hospitaliers Jolimont : 6 implantations (La Louvière, Tubize, Nivelles, Warquignies, Saint-Joseph, Mons) : 1140 lits.

    En Wallonie, les déchets de type B2 sont incinérés avec récupération d’énergie dans l’unité de valorisation énergétique (UVE) de Thumaide, gérée par l’intercommunale IPALLE. Ce site traite aussi des déchets non infectieux de type B1.

    Le coût plus élevé du traitement des déchets de type B2 s’explique principalement par la gestion et la prise en compte du caractère infectieux des déchets de type B2, qui exigent un suivi et le respect de règles de sécurité strictes, ainsi qu’une gestion et des manipulations très spécifiques au sein des installations. Ainsi, les déchets de type B2 ne sont pas déversés dans la fosse de l’incinérateur dédiée aux déchets ménagers et aux déchets de type B1, mais dans une fosse spécifique isolée qui alimente ensuite une ligne d’incinération spécialement dédicacée et entièrement automatisée dans le but d’éviter tout contact avec les déchets. L’UVE de Thumaide est également équipé de dispositifs spécifiques dédiés à la désinfection des conteneurs servant au transport des déchets de type B2.

    Les résultats du projet DECHOSPI ont abouti début 2022 à la réalisation d’un guide méthodologique et d’un outil de diagnostic pour une meilleure gestion des déchets dans les structures hospitalières, qui a été largement diffusé (et gratuitement) partout en Wallonie. Ces deux livrables du projet (accessibles en ligne) ont en effet été portés à la connaissance du grand public et des autres réseaux d’hôpitaux, notamment via les canaux de diffusion suivants : (i) sites internet des hôpitaux du Cœur du Hainaut et sites des « réseaux » des autres hôpitaux (impliqués dans la démarche ou pas), (ii) sites des fédérations des hôpitaux de Belgique, notamment UNESSA et SANTHEA, (iii) site de l’association des hôpitaux belges (https://www.hospitals.be/), (iv) site de santé publique (https://www.health.belgium.be/), (v) sites du Service public fédéral, (vi) la COPIDEC, la fédération DENUO et les fédérations de transporteurs FEBETRA et UPTR et autres (Mediquality p.ex.).

    Par ailleurs, mon Administration a mis en place un groupe de travail dédié déchets issus des soins de santé en Wallonie, réunissant notamment des gestionnaires de déchets et des représentants du secteur wallon des soins de santé. Un des objectifs de ce groupe de travail est notamment d’évaluer et d’étudier les soutiens nécessaires, ainsi que les évolutions réglementaires pertinentes pour réduire la quantité de déchets produite dans le secteur des soins de santé et d’améliorer la circularité du traitement de ces déchets. Le travail se concentre aussi bien sur les déchets de type B1 que sur les déchets de type B2. La première réunion de ce groupe d’experts s’est déroulée le 21/09/2023, la deuxième étant programmée pour le 30/01/2024.

    Enfin, j’ai décidé d’aider les fédérations UNESSA et SANTHEA à accompagner le secteur wallon des soins de santé dans la réduction des déchets et dans la meilleure valorisation de ceux-ci, en finançant les activités d’un conseiller en environnement dans chacune de ces fédérations.