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Les alternatives à l’expérimentation animale

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 148 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 28/11/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    En janvier dernier, les Gouvernements de Wallonie, de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de Bruxelles-Capitale ont annoncé unir leurs forces pour développer des alternatives à l'expérimentation animale. Comme l'évoquait un communiqué à l'époque, l'objectif était de tout mettre en œuvre pour continuer à réduire le nombre d'animaux utilisés dans les laboratoires et d'apporter un soutien concret dans le développement de méthodes alternatives à l'expérimentation animale.

    Voici quelques jours, le Gouvernement bruxellois a octroyé une subvention de 55 000 euros à l'UCLouvain pour son projet « Alternatives aux expérimentations animales ». Cette aide financière s'inscrit dans le cadre de la plateforme technologique d'excellence justement créée par l'accord entre les trois gouvernements francophones.

    Où en est-on dans le développement d'alternatives ailleurs en Wallonie ?

    Quels sont les projets qui verront le jour prochainement et que le Gouvernement est susceptible de soutenir ?

    Madame la Ministre s'est-elle fixé un objectif chiffré dans la réduction du nombre d'animaux utilisés ?

    Sur dix ans, quelle a été la tendance ?

    Peut-on identifier des laboratoires qui ne suivent pas une courbe descendante et qui mériteraient d'être soutenus dans la démarche de réduction ?
  • Réponse du 11/01/2024
    • de TELLIER Céline
    Le nombre d’animaux utilisés en Wallonie, comme en Belgique, suit une courbe décroissante depuis presque 10 ans. Depuis 2014, une nette diminution du nombre d’animaux utilisés en Belgique et en Wallonie a en effet été observée. En 2022, 142 773 animaux étaient utilisés en Wallonie contre 286 252 en 2014.

    Les établissements agréés pour utiliser et élever des animaux d’expérience en Wallonie sont très variés. Les recherches réalisées au sein de ces établissements (universités, laboratoires pharmaceutiques, centre de recherche) diffèrent selon les buts visés et les sujets étudiés. Il serait donc inapproprié de comparer les différents établissements entre eux en matière de diminution du nombre d’animaux utilisés. Dans tous les cas, si une alternative aux tests animaux existe et est validée par l’Union européenne, elle doit être utilisée. Les efforts pour diminuer le nombre d’animaux utilisés dans les expériences doivent être encouragés dans tous types d’établissements et le développement de nouvelles méthodes alternatives à l’utilisation animale doit être soutenu.

    C’est la raison pour laquelle, en 2022, le Gouvernement wallon a approuvé le lancement d’un projet, en collaboration avec la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Région bruxelloise, destiné à financer des équipements pour le développement de méthodes d’investigation scientifiques alternatives à l’expérimentation animale et/ou aboutissant à une réduction de l’utilisation d’animaux de laboratoire. Le projet est prévu sur trois ans, avec de nouveaux équipements acquis chaque année par les différents partenaires. En Wallonie, la subvention de la mise en place de cette plateforme technologique d’excellence « Alternatives aux expérimentations animales » est soutenue par le Ministre de la Recherche et par moi-même. En 2022, 250 000 euros ont été octroyés à l’Université de Namur, l’ULB, l’ULiège et l’UMons via le budget du Bien-être animal. En 2023, une nouvelle subvention de 445 000 euros a été octroyée aux Universités et au CER pour la continuité du projet, dont 205 000 euros sont financés par les crédits du bien-être animal.

    Cette plateforme prend la forme d’une infrastructure inédite et assure, pour la première fois, la mutualisation des équipements et des compétences de l’ensemble de la communauté scientifique francophone de Belgique autour de la mise en place de méthodes alternatives aux expérimentations animales avec, de plus, une attention particulière à leur transférabilité au secteur industriel.

    À côté du développement de cette plateforme, le Comité wallon pour la protection des animaux d’expérience, dont un des rôles est de promouvoir les méthodes alternatives à l’expérimentation animale, mènera des travaux afin de développer des projets visant la réduction du nombre d’animaux d‘expérience et leur remplacement par des méthodes non animales. Les membres de ce Comité ont été désignés et une première réunion s’est tenue le 25 septembre 2023. Un règlement d’ordre intérieur est en cours d’approbation, et les Président et Vice-président seront prochainement proposés au Gouvernement pour désignation.