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Les investissements consacrés au développement de l'aéroport de Liège au cours de la période 2023-2040

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 57 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 28/11/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à DOLIMONT Adrien, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Selon un récent article de L'Écho, le Conseil d'administration de Liege Airport vient d'approuver le nouveau business plan et le master plan de la direction pour la période 2023-2040, avec notamment la prise en compte du nombre réduit de vols et les attentes en termes de durabilité et de neutralité carbone.

    Comme dans la première version du plan stratégique, le cœur du projet reste la transformation de l'aéroport en hub multimodal relié par le rail, les cours d'eau et les airs. Liege Airport entend atteindre la neutralité carbone au sol dès 2030 en compensant ses émissions qu'il n'aura pas réussi à éliminer. En 2050, l'aéroport devra atteindre une neutralité carbone absolue.

    Concrètement, un investissement de 500 millions d'euros devrait être investi sur la période 2023-2040 sur l'aéroport liégeois en différentes phases. Liege Airport, Liege Airport Business Park et la SOWAER assumeront ces financements.

    Pour rappel, l'aéroport liégeois, spécialisé sur le cargo, pourra voir son activité croître dans les vols, mais sans pouvoir dépasser les 55 000 mouvements (décollages ou atterrissage) de plus de 34 tonnes annuellement.

    Quelles sont les différentes phases de financement pour l'aéroport de Liège ?

    Comment se répartit alors l'enveloppe de 500 millions d'euros sur la période de 2023-2040 ?

    Monsieur le Ministre peut-il préciser les travaux qui seront effectués sur cette période, notamment ceux qui serviront à l'atteinte des objectifs de durabilité et de neutralité carbone ? En quoi consistent-ils ?

    Comment les acteurs mentionnés vont-ils gérer ses financements entre eux ?

    Quels montants leur reviennent-ils et comment sont-ils utilisés ?

    Compte tenu de la limitation à 55 000 mouvements (décollage et atterrissage), comment l'aéroport de Liège compte-t-il faire croître son activité de manière équilibrée ?

    Selon quelles modalités ?

    Qu'en est-il des perspectives d'évolution en termes d'emplois ?
  • Réponse du 15/01/2024
    • de DOLIMONT Adrien
    Les master plan et business plan 2023-2040 de Liege Airport ont été établis non seulement dans le respect du permis unique délivré le 31 janvier 2023 par les ministres compétents, mais également dans le respect du plan de secteur, du PDLT et du PEB de l’aéroport de Liège.

    Les investissements envisagés seront concrétisés tout au long du plan établi en fonction de la croissance des activités, la première étape intervenant autour des années 2026-2027.

    À l’exception, d’une part, des investissements en infrastructures de base qui seront préfinancés par la SOWAER mais qui seront à la charge de Liege Airport au travers de l’augmentation de sa redevance et, d’autre part, des investissements à charge de tiers, ci-après tous les autres investissements inscrits au master plan/business plan 2023-2040 seront financés par Liege Airport soit sur fonds propres soit via l’emprunt.

    Les 500 millions d’investissements sont répartis comme suit :
    - Liege Airport : 226 145 000 euros ;
    - Liege Airport Business Park : 117 151 000 euros ;
    - Liege Airport (via préfinancement de la SOWAER et redevance complémentaire payée par Liege Airport à la SOWAER) : 151 999 000 euros.

    Les investissements viseront principalement :
    - l’extension des dalles de parkings avions en zone Nord ;
    - l’allongement de la piste de contingence uniquement du côté Est de l’aéroport ;
    - la création d’un parking camions ;
    - la création d’un Mobipoint ;
    - la construction de halls de fret et d’infrastructures de services aéroportuaires complémentaires ;
    - des investissements pour accélérer la digitalisation des outils …

    Ces investissements et les dépenses récurrentes qui y seront liées intègreront une forte composante environnementale, à hauteur de 49 millions euros, avec pour objectif de faire de Liege Airport un exemple en la matière.

    Cela se traduira, entre autres, par :
    - le déploiement de capacités de recharge électrique (bornes situées en landside, tout comme en airside) ;
    - l’utilisation, dès 2024, de carburants décarbonés pour les véhicules professionnels compatibles utilisés en airside, ainsi que le passage à l’électrique pour tous les véhicules pour lesquels une solution technique existe au fur et à mesure de leur remplacement sur l’aéroport ;
    - l’équipement de tous les stands avions en GPU 400 Hz ;
    - le maintien du recours à des contrats de fourniture d’électricité 100 % verte ;
    - la poursuite du déploiement de panneaux photovoltaïques sur les toitures des bâtiments de l’aéroport partout où cela est possible ;
    - la poursuite de l’amélioration de l’efficience énergétique des infrastructures et bâtiments ;
    - l’intégration des technologies les plus vertes lors de la construction de nouveaux bâtiments. La certification BREEAM, la plus contraignante actuellement, sera ainsi la norme pour tout nouveau bâtiment ;
    - l’arrêt du recours au camionnage pour l’approvisionnement complémentaire en kérosène de l’aéroport en le substituant par un approvisionnement par le train.

    À côté de cela, Liege Airport poursuivra ses efforts pour limiter les nuisances subies par les riverains. Différents projets ont été initiés et se poursuivront. On peut citer, à titre d’exemples :
    - la révision des redevances aéroportuaires au 1er janvier 2023 visant à favoriser les appareils affichant les meilleures performances acoustiques et les vols de jours ;
    - la mise en place d’un « Preferential Runway System », une piste préférentielle ;
    - le remplacement des avertisseurs de recul classiques des engins de manutention et de chantier par des avertisseurs de type large bande ;
    - la mise en place en 2021 « Collaborative Environmental Management » avec les compagnies aériennes ;
    - le lancement prochain d’une initiative visant à investir dans des projets environnementaux dans les 18 communes constituant le Plan de développement à long terme de l’aéroport.

    Des efforts importants seront également accomplis en matière de mobilité et qui nécessiteront des collaborations avec d’autres intervenants, tels que :
    - l’implication de la communauté aéroportuaire dans une approche coordonnée de la mobilité sur le site, ce qui passe notamment par des échanges d’informations entre les acteurs et la digitalisation de services et d’accès ;
    - l’amélioration des lignes de bus menant à l’aéroport, même si celui-ci est un projet à charge de l’OTW ;
    - le développement d’un Mobipoint aux abords de l’aéroport ;
    - le développement des modes de déplacement actifs ;
    - l’identification des nœuds de covoiturage et la mise en place d’une plate-forme de gestion du covoiturage ;
    - l’augmentation des connexions avec le réseau ferroviaire ;
    - l’adaptation et la création de parkings pour les poids lourds ;
    - l’amélioration de la gestion dynamique du trafic avec l’installation de caméras ANPR sur le site et connectées avec le réseau de caméras ANPR du SPW, via un accord tripartite entre Liege Airport, le SPW et la SOFOCO ;
    - le monitoring des flux et de la mobilité autour du site, en lien avec le point précédent ;
    - l’installation de voiries cyclopiétonnes.

    Tous ces projets venant en complément de la mise en œuvre des impositions du permis d’environnement.

    En termes d’emplois enfin, selon la dernière actualisation de l’étude ULiège/Segefa effectuée avec les données 2021, le site de l’aéroport de Liège induisait 11 000 emplois directs et indirects. Selon cette étude, 97 % des contrats de travail sont des CDI et 82 % des emplois sont le fait d’habitants de la province de Liège. Sur base de la même méthodologie pour aboutir aux emplois directs et indirects, Liege Airport estime que l’aéroport devrait compter près de 25 000 emplois directs et indirects en 2040.