/

La difficulté des victimes de violences sexuelles à se rendre dans un centre de prise en charge des violences sexuelles

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 131 (2023-2024) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 29/11/2023
    • de BELLOT François
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    En 2022, les 9 centres de prise en charge des violences sexuelles (CPVS) belges ont accueilli 3 287 victimes, face à 1 662 en 2021 et déjà 3 507 en octobre 2023.

    La secrétaire d'État à l'Égalité des chances indique que ces chiffres ne reflètent pas la réalité. En effet, si 11 personnes sont accueillies chaque jour dans les CPVS, de nombreuses victimes n'osent s'y rendre ou ne savent leur existence.

    Partant, la secrétaire d'État a lancé en novembre une campagne de sensibilisation se concentrant sur le travail des équipes des CPVS et sur les victimes.

    Aucune tranche d'âge ne paraît à l'abri de ces crimes. Selon les chiffres confirmés par le directeur de l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes, près de 1/3 des victimes s'adressant aux CPVS sont mineures et 2/3 ont moins de 27 ans.

    Quel soutien Madame la Ministre apporte-t-elle à cette campagne fédérale ?

    Quel engagement confirme-t-elle quant à une sensibilisation de ce type propre à la Wallonie ?

    Met-elle en place des mesures visant à faciliter l'accès aux structures d'encadrement pour permettre aux victimes de ne rencontrer aucun obstacle à leurs démarches et à accéder à l'information des services compétents sans devoir les chercher ?

    Quelles sont ses actions nécessaires afin de faire connaître aux victimes l'existence de ces centres et pour qu'elles osent s'y rendre ?

    Au vu des profils d'âges représentés dans les prises en charge en CPVS belges, travaille-t-elle à identifier les caractéristiques d'un éventuel profil wallon des bénéficiaires et ainsi adapter au mieux les encadrements ?

    Les victimes doivent se sentir systématiquement légitimes lorsqu'elles dénoncent des faits de violences sexuelles.

    Que réalise-t-elle pour que ce soit le cas ?

    Le CPVS offre aux victimes une assistance gratuite, médico-légale, psychologique et la possibilité de porter plainte en un seul endroit.

    Comment contrôle-t-elle les compétences des équipes et l'effectivité des 3 missions capitales des centres ?
  • Réponse du 15/12/2023
    • de MORREALE Christie
    Les CPVS sont entièrement financés par l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes qui s’assure également la formation des équipes mises en place. Pour rappel, les CPVS ont vocation à intervenir pour les situations aigües et urgentes.

    Toutefois, de nombreuses victimes d’agressions sexuelles n’en parlent que plusieurs années après le traumatisme vécu. Afin de leur offrir un accompagnement adapté, j’ai libéré des moyens permettant de financer une antenne wallonne de l’ASBL SOS Viol à Namur, l’ASBL Brise le silence à Mons, l’ASBL Femmes de Droit à Namur et l’ASBL de Maux à mots à Mouscron. Les subventions facultatives octroyées annuellement à ces structures s’élèvent à plus de 320 000 euros. Plusieurs services et dispositifs agréés pour l’accompagnement des violences entre partenaires et violences fondées sur le genre disposent également de personnel formé à l’accompagnement des victimes de violences sexuelles comme la Maison plurielle à Charleroi ou le GAMS à Liège et Namur. Ces services agréés offrent gratuitement aux victimes un accompagnement social, psychologique et juridique.

    Par ailleurs, de manière à assurer une cohérence entre les différentes mesures mises en place au Fédéral et en Wallonie, dans toutes les communications wallonnes qui concernent les violences sexuelles, mes services relayent systématiquement les informations relatives aux missions des Centres de prise en charge des violences sexuelles (CPVS) et/ou leurs coordonnées.

    Dans le cadre des différentes formations des professionnels de première ligne sur les violences de genre soutenues par la Wallonie, telle que la formation continue des médecins généralistes sur la prise en charge des victimes de violences sexuelles, les CPVS y sont abordés. Ces formations visent également à déconstruire les idées reçues sur les violences sexuelles et à détecter, accompagner et orienter au mieux les victimes de ces agressions.

    La prise en charge globale des victimes d’agression sexuelle est fondamentale, mais la prévention de ces violences avant qu’elles ne surviennent l’est tout autant. À cet égard, je me permets de rappeler l’accord de coopération historique passé en septembre dernier entre la Wallonie, la Fédération Wallonie-Bruxelles et la COCOF relative à la généralisation de l’Éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS).

    Dans ce cadre, la Wallonie a dégagé un budget annuel total de 3,8 millions d’euros principalement pour financer des animations dispensées par les centres de planning familial. La question des violences sexuelles est bien entendu une des thématiques abordées avec les élèves.