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Le bilan de la dix-neuvième édition du marathon de la vitesse

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 54 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 30/11/2023
    • de DURENNE Véronique
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Le mardi 21 novembre, les polices locales et fédérales de la route organisaient un nouveau marathon de la vitesse. Les contrôles ont été menés à travers tout le pays sur les routes et autoroutes régionales, dès 6 heures et ce pendant 24 heures.

    Lors de la dernière édition, en avril 2023, quelque 206 000 véhicules avaient été contrôlés en Wallonie. 9139 d'entre eux étaient en infraction et 17 permis de conduire avaient été retirés.

    Madame la Ministre est-elle déjà en possession des chiffres de cette 19e édition concernant la Wallonie ?

    Quelle est son analyse en comparaison avec les données des années précédentes ?

    Dispose-t-elle de statistiques sur les tronçons et zones où les infractions ont été commises (tronçon particulier, zone 30, agglomération, nationale, autoroute…) ?

    Quels enseignements Madame la Ministre tire-t-elle de ces chiffres ?

    Ceux-ci permettront-ils d'adapter la politique de prévention en matière de sécurité routière ?
  • Réponse du 28/12/2023
    • de DE BUE Valérie
    La vitesse excessive ou inadaptée est l’une des causes majeures des accidents de la route. Elle est également un facteur aggravant. On estime qu’un accident mortel sur 3 est lié à la vitesse, soit 74 tués chaque année sur les routes wallonnes.

    Je confirme que les résultats du dernier « Marathon contre la vitesse » sont malheureusement moins encourageants que le précédent au regard d’une augmentation du nombre de véhicules en excès de vitesse. Il n’y a pas d’explications précises ; les résultats varient régulièrement d’un marathon à l’autre.

    S’il est difficile d’avoir une explication précise sur une action spécifique et limitée dans le temps, il est tout à fait possible de tirer des constats et des pistes d’explication sur une politique à plus long terme.

    C’est ce que je propose de faire.

    En collaboration avec la police et les parquets, nous observons quelques tendances sur base de l'analyse des constats d'infraction de vitesse et de leurs poursuites judiciaires.

    Globalement, le nombre de grands excès de vitesse diminue alors que le nombre de petits excès de vitesse sur nos routes augmente.

    Cela s’explique par les éléments suivants :
    • avec l'augmentation générale des contrôles de vitesse, notamment via l’installation de radars permanents, il y a naturellement plus de constats d'excès de vitesse ;
    • avec l'abaissement progressif des tolérances pratiquées, les constats de « petits » excès de vitesse augmentent logiquement très fortement ;
    • à l'inverse, grâce à ces mesures, on constate une tendance à la diminution des grands excès de vitesse. C'est particulièrement intéressant puisque c'est probablement le marqueur d'un changement de comportement.

    L’honorable membre le sait, la lutte contre la vitesse excessive est un travail quotidien et commun dans lequel je me suis investie.

    Pendant cette législature, j’ai renforcé les campagnes de sensibilisation et nous le ferons encore en 2024 : en étroite collaboration avec mon Cabinet, l’AWSR mène régulièrement des campagnes de sensibilisation à la vitesse excessive ou inadaptée. La dernière campagne de ce type a été menée en octobre dernier. Des affiches le long des routes et autoroutes de Wallonie, un spot radio diffusé sur plusieurs chaines francophones et une campagne digitale incitaient alors les usagers de la route à respecter les limitations de vitesse.

    Les risques liés à la vitesse sont également abordés tout au long de l’année dans le cadre des campagnes de sensibilisation au partage de la route, sur le site Internet de l’AWSR et via ses réseaux sociaux.

    La Région continuera le déploiement de radars permanents au rythme d'une centaine par an.

    La Police augmente ses capacités de constatations d'infractions (capacités informatiques et humaines).

    La Justice poursuit sa démarche de suppression progressive des marges de tolérances et d'activation de plus de radars.

    Tout ceci définit une politique cohérente et partagée de tous les acteurs pour diminuer le nombre de tués sur nos routes et changer durablement le comportement des conducteurs.

    À la question des motivations à respecter les limitations de vitesse, plus de la moitié des Wallons déclarent être prêts à rouler moins vite pour limiter les risques d’être eux-mêmes impliqués dans un accident (59 %), ou pour protéger leurs proches présents à bord (55 %). Seuls 4 conducteurs sur 10 (42 %) indiquent être enclins à ralentir pour réduire le nombre de victimes de la route.

    L’argument financier se révèle être la motivation première avec 6 conducteurs sur 10 (60 %) qui déclarent être prêts à ralentir pour éviter une amende.

    Les contrôles de vitesse et les sanctions qui s’ensuivent restent donc essentiels pour inciter les conducteurs à rouler moins vite et ainsi faire baisser le nombre de victimes de la route.