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L’attaque d’un troupeau de brebis à Sainte-Ode

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 158 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 30/11/2023
    • de DODRIMONT Philippe
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Un éleveur de brebis de Moircy a dû constater que son troupeau a été attaqué dans une prairie à Amberloup. Plusieurs brebis sont mortes, certaines étaient en gestation. Une perte financière pour cet éleveur qui a lancé son activité en 2016.

    Un spécialiste du réseau loup s'est rendu sur place pour des analyses afin de déterminer l'auteur de cette attaque.

    Est-ce un loup ? Madame la Ministre a-t-elle les résultats des analyses ?

    Des mesures de précaution ont-elles été demandées dans la Région ?

    Celle-ci compte-t-elle d'autres éleveurs qui seraient potentiellement la cible d'attaques ?

    De manière générale, quelle est la cartographie des meutes de loups en Wallonie ?

    Combien en dénombre-t-on ?

    À combien s'élève le nombre de dossiers de demandes d'indemnisation suite à des attaques de loups en Wallonie ces dernières années ?
  • Réponse du 08/01/2024
    • de TELLIER Céline
    Comme l’honorable membre l’indique, un troupeau situé à Amberloup a fait l’objet d’attaques les 21 et 22 novembre 2023. Les agents de mon administration, membres du Réseau Loup, ont expertisé les moutons et prélevé des échantillons de salive en vue de réaliser des analyses génétiques. Celles-ci ont permis de confirmer que le prédateur était un Loup de lignée italo-alpine. Il ne s’agit pas d’un loup provenant d’une des meutes installées dans les Hautes-Fagnes, dont tous les individus sont de lignée germano-polonaise. Une analyse complémentaire est en cours pour tenter d’identifier cet individu et de comparer son patrimoine génétique avec ceux déjà répertoriés chez nos voisins.

    Aucune autre attaque n’a depuis lors été renseignée au Réseau loup dans cette zone. La vigilance reste cependant de mise, puisqu’il n’est pas encore possible de déterminer si ce loup était juste de passage au moment de l’attaque, en arrêt provisoire dans la zone, ou s’il s’agit d’un individu en voie d’installation.

    Pour ces raisons, il a été conseillé aux éleveurs situés dans les 30 kilomètres autour d’Amberloup de rentrer leurs animaux ou d’utiliser des filets mobiles électrifiés s’ils en possèdent. Cette information a été communiquée via la presse locale. Elle a été rappelée lors d’une conférence qui se tenait à Tenneville le soir de la seconde attaque, et à laquelle certains éleveurs de la zone ont participé.

    Dès la 1re attaque, les agents de mon administration ont été en contact constant avec l’éleveur afin de lui prodiguer des conseils pour la protection de son troupeau. L’ASBL Natagriwal, en charge de l’accompagnement des éleveurs dans le cadre du Plan loup, a également pris contact avec lui pour offrir ses services et éventuellement activer des aides. Très rapidement, des dispositifs d’effarouchement ont été prêtés et installés grâce aux agents de l’Administration. L’éleveur a choisi de rentrer son troupeau en bergerie en raison des conditions hivernales annoncées et a indiqué qu’il reprendrait contact avec Natagriwal au printemps prochain.

    En Wallonie, trois meutes sont actuellement installées dans les Hautes-Fagnes. Une meute est constituée des parents, des jeunes louveteaux de l’année, et éventuellement de jeunes adultes nés l’année précédente. Ces meutes vivent sur des territoires contigus qui sont compris dans la « Zone de Présence permanente ». Dans cette zone, en application du Plan loup, des aides pour l’installation de mesures de protection permanentes sont accessibles.

    Par la suite, les jeunes adultes finissent par quitter leur noyau familial pour établir leur propre territoire. Ce phénomène de « dispersion » conduit des loups solitaires en dehors de cette zone de présence permanente. Aucun d’entre eux ne s’est, jusqu’à présent, installé durablement.

    En 2023, le réseau a recensé 6 loups « dispersants », dont celui qui a procédé à l’attaque à Amberloup. Les 5 autres loups, qui n’ont été identifiés qu’une seule fois, ne se sont plus manifestés et ont sans doute quitté la Wallonie.

    Pour rappel, le site Internet du Réseau loup présente tous les résultats du suivi et les statistiques des attaques de loup, à l’échelle wallonne et par commune.

    Au niveau des indemnisations des dommages causés sur le bétail, 51 demandes d’indemnisation, pour un montant total de 68 555 euros ont été traitées ou sont en cours de traitement pour la période 2020-2023.

    Pour l’année 2023, on constate une légère baisse du nombre d’attaques. 11 demandes d’indemnisation ont été validées pour un montant total de 9 760 euros. Ce montant n’inclut pas l’indemnisation à prévoir pour les dommages causés à Amberloup.