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Les mesures prises sous cette législature pour réduire la pénurie de dentistes en Wallonie

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 140 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 30/11/2023
    • de GOFFINET Anne-Catherine
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    La pénurie de dentistes est particulièrement prononcée en province de Luxembourg.

    En 2021, Madame la Ministre déclarait qu'il n'existait pas de cadastre pour les dentistes, et donc aucune « source fiable » pour obtenir les informations sur les dentistes en exercice dans chaque commune. Sur base du travail mené par la Commission de planification francophone des sous-quotas des métiers de la santé, Madame la Ministre peut-elle aujourd'hui me donner la liste des communes de la province qui se trouvent en pénurie, et m'indiquer également comment cette pénurie évolue-t-elle dans le temps ?

    Peut-elle me communiquer les données mises à jour concernant cette pénurie, ventilées par commune de la province de Luxembourg ?

    Cette commission a-t-elle pu produire une estimation des besoins dans la province de Luxembourg ?
    Si oui, quelle est-elle ?

    En cette fin de législature, peut-elle faire le point sur les solutions prises par le Gouvernement wallon ces 4 dernières années, en vue de réduire le problème d'accessibilité géographique aux soins dentaires ?

    Pour quels résultats concrets et chiffrés ?

    Peut-elle en conclusion faire le point sur les travaux qu'elle mène afin de réduire la pénurie actuellement constatée sur le terrain et afin de rendre la profession attractive en zone de pénurie ?

    La mise en place d'un système semblable à Impulseo a-t-elle été explorée, et budgétée, pour favoriser l'installation de dentistes dans les zones en pénurie ?

    Aussi, en Conférence interministérielle (CIM) Santé, sachant que la présence de cabinets de stage influence également l'installation future d'un dentiste, des mesures ont-elles été décidées pour résoudre ce problème de l'accueil des stagiaires (2 ans obligatoires) et du financement du stage pour les dentistes accueillants (investissement mis à disposition du « 2e siège », financement accompagnement, absence incitants…) ?

    La réforme de l'organisation de la première ligne d'accompagnement et de soins (Proxisanté), lancée en 2022, est-elle enfin finalisée ?

    À quelle échéance le projet de décret Proxisanté sera-t-il soumis à notre Parlement ?

    Celui-ci contiendra-t-il des mesures visant à réduire la pénurie de dentistes dans notre région et en particulier dans les zones rurales ?
  • Réponse du 22/01/2024 | Annexe [PDF]
    • de MORREALE Christie
    Comme l’honorable membre le rappelle, il n’existe pas, ou pas encore, de données fiables sur le nombre de dentistes qui exercent par commune.

    L’AViQ ne dispose pas des informations qu’utilise la Commission de planification francophone. Les seules données disponibles sont celles, accessibles à tous, issues du site de l’Inami https://webappsa.riziv-inami.fgov.be/silverpages/

    Sur la base de ces données, il y aurait en 2023, en province de Luxembourg, 159 dentistes, soit 54,1 dentistes/100 000 habitants. Ces dentistes exercent aussi bien en cabinet privé qu’en milieu hospitalier. Il convient également de prendre ces chiffres avec précaution, car il n’est pas certain que les adresses indiquées sur le site de l’INAMI soient les adresses réelles des cabinets où les dentistes exercent. Il est également possible que des dentistes soient comptés deux fois, car exerçant dans des cabinets situés dans des communes différentes.

    Cette densité varie selon les arrondissements : Arlon : 75,4, Bastogne : 43,6, Marche-en-Famenne : 62,6, Neufchâteau : 48,8, Virton : 36,3.

    Il n’y aurait pas de dentiste dans 12 communes, et la densité est inférieure à la moyenne pour le Luxembourg dans 21 autres communes.

    Le détail par commune se trouve dans le tableau en annexe.

    En ce qui concerne Proxisanté, l'avant-projet de décret a été adopté par le Gouvernement wallon en première lecture le 1er décembre 2023. Le planning prévisionnel prévoit une présentation au Parlement wallon avant la fin de la législature, au plus tard en mai 2024.

    Dans le cadre de la réforme Proxisante, l’AViQ organise actuellement des groupes de travail thématiques qui visent à concerter les parties prenantes autour de questions clés qui détermineront le contenu des futurs arrêtés d’application. C’est un processus qui prend du temps, mais dont les effets bénéfiques sont largement démontrés, notamment en termes de qualité des livrables et d’adhésion aux changements.

    Les travaux de Proxisanté visent l’élaboration de la gouvernance et du maillage territorial dans les territoires afin de soutenir les acteurs locaux dans l’implémentation de leur écosystème et dans la recherche de solutions aux problèmes spécifiques qu’ils rencontrent.

    Dans ce cadre, les représentants de la première ligne de soins, parmi lesquels des dentistes, feront partie de la concertation via la plateforme de première ligne wallonne, mais actuellement aucun cadre législatif ou réglementaire ne permet de soutenir une quelconque action destinée à lutter contre la pénurie de praticiens en Wallonie, compte tenu de la répartition des compétences.

    En outre, la volonté d’établir des cadastres dynamiques et reflétant la réalité du terrain fait partie du projet global « Proxisanté » ; ce qui permettrait donc de cibler les communes en difficulté non seulement sur la pénurie de dentistes, mais dans l’absolu et à moyen terme sur toutes les pratiques d’accompagnement et de soins sur le territoire.