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L’appel d’offre de la Banque européenne de l’hydrogène

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 238 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 07/12/2023
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    La Banque européenne de l'hydrogène, qui dispose d'une enveloppe de 800 millions d'euros pour dynamiser le marché de l'hydrogène, a lancé le 23 novembre 2023 son premier appel d'offres dans le cadre de l'ambition de l'Union européenne de produire jusqu'à 10 millions de tonnes d'hydrogène renouvelable par an, à l'horizon 2030.

    C'est un fait majeur car le principe de transparence sera appliqué, notamment sur les prix, afin de mieux permettre aux observateurs extérieurs de comprendre la dynamique du marché de l'économie de l'hydrogène en pleine expansion.

    Un total de 3 milliards d'euros a été alloué au programme de la Banque européenne de l'hydrogène et les 2,2 milliards d'euros restants seront mis en jeu au début de l'année prochaine.

    Comment la Région wallonne perçoit-elle les travaux de la Banque européenne de l'hydrogène ?

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre à ce sujet ?

    Comment la Région s'inscrit-elle dans le cadre européen visant à développer et améliorer les capacités de production d'hydrogène renouvelable à l'horizon 2030 ?

    Quels sont ses atouts pour devenir un acteur majeur dans les années à venir ?
  • Réponse du 09/01/2024
    • de HENRY Philippe
    La création d’une banque européenne de l’hydrogène a pour objectif de réduire l'écart de coût entre l'hydrogène d’origine renouvelable et les combustibles fossiles grâce à un système d'enchères dégressives pour la production d'hydrogène renouvelable, qui soutiendra les producteurs en leur versant un prix fixe par kilogramme d'hydrogène produit pendant une période maximale de 10 ans d'exploitation.

    Le soutien financier à la production d’hydrogène d’origine renouvelable est nécessaire, car, comme l’indique la Commission européenne, le prix de l’hydrogène d’origine renouvelable dans l’Union est compris entre 2,5 et 5,5 euros par kilogramme, en fonction du prix de l’électricité renouvelable et des électrolyseurs, tandis que le prix de l’hydrogène issu de combustibles fossiles coûte environ 1,5 euro par kilogramme. Cette différence freine l’implication concrète de bien des acteurs dans la mise en place de la filière de l’hydrogène renouvelable. Par ailleurs, les États-Unis et la Chine offrent déjà un soutien financier important à leur production nationale d’hydrogène d’origine renouvelable.

    La banque européenne de l’hydrogène devrait donc faciliter et accélérer la production d’hydrogène d’origine renouvelable dans l’ensemble des régions de l’Union européenne, dont la Wallonie. Ceci devrait booster la mise en place du marché de l’hydrogène renouvelable, et ce, en toute transparence. Ce dernier point est particulièrement important dans le cadre de la mise en place d’un marché émergent dont les enjeux sont cruciaux pour la lutte contre le réchauffement climatique, mais aussi très sensibles pour nombre d’acteurs travaillant dans le domaine de l’énergie.

    Cependant, le nom de « banque européenne de l’hydrogène » peut être trompeur.

    En effet, il ne s’agit pas d’une banque en tant que telle, mais bien d’une initiative visant à servir, de manière efficace et rationalisée, de guichet unique chargé de coordonner les activités et les financements destinés à soutenir les projets dans le domaine de l’hydrogène d’origine renouvelable tout au long de la chaîne d’approvisionnement. À terme, un marché performant ne devrait plus dépendre de subventions publiques.

    La Banque européenne de l’hydrogène sera financée en partie par l’Union européenne et en partie par les États membres. Les États membres peuvent utiliser leurs recettes nationales provenant du système d’échange de quotas d’émission et d’autres sources pour lancer des enchères nationales concurrentielles en vue de la production d’hydrogène renouvelable. Des financements conjoints mêlant fonds européens et ressources des États membres pourront ainsi être proposés.

    À ce stade, la Région wallonne estime que les possibilités offertes par la Banque européenne de l’hydrogène sont intéressantes et méritent une attention particulière. Cependant, la participation de la Région wallonne aux enchères ne sera pas immédiate, rejoignant sur ce point la position de la Région flamande. Les possibilités offertes par la Banque européenne de l’hydrogène seront analysées dans le cadre de la seconde phase de l’élaboration du Plan stratégique wallon pour l’hydrogène qui débutera en janvier 2024.

    Si les possibilités qu’elle offre sont identifiées comme permettant de réaliser certains des objectifs opérationnels validés par le Gouvernement, il sera alors recouru à la Banque européenne de l’hydrogène. Il s’agira, plus précisément, de permettre de financer des appels à projets pour la production d’hydrogène « vert » en grande quantité en Région wallonne. Les quantités à produire restent cependant à déterminer.