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Les conséquences de la baisse des incitants à l’achat de véhicules neufs

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 244 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 11/12/2023
    • de BELLOT François
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Selon une enquête Deloitte, jamais les consommateurs belges particuliers n'ont eu aussi peu l'intention d'acheter un véhicule neuf. Pour les 6 premiers mois de l'année 2023, l'indice des intentions d'achat est de 25 % inférieur au niveau observé il y a 1 an.

    Le prix des véhicules électriques, les délais des chaînes d'approvisionnement et les prix de l'énergie sont des facteurs du constat.

    La hausse des immatriculations de 35,4 % par rapport à 2022 observée au début d'année n'est pas fiable puisqu'il s'agit, comme le précise la Fédération de l'automobile et du cycle (FEBIAC), « d'un rattrapage dans les livraisons ». Les constructeurs indiquent que les commandes sont moins nombreuses qu'auparavant.

    Historiquement, les achats de véhicules neufs étaient partagés à 50-50 entre entreprises et particuliers.
    En 2023, les consommateurs privés ne représentent plus que 33 % des immatriculations de voitures neuves. Parmi celles-ci, seulement 10 % des immatriculations concernent des véhicules électriques. A contrario, la demande reste importante pour le marché des entreprises. 

    Le secteur craint un marché divisé entre une voiture d'entreprise propre et une voiture du particulier qui le serait moins.

    Quelles mesures Monsieur le Ministre prend-il pour éviter que cette conjoncture ne se poursuive ?

    Quatre consommateurs belges sur dix déclarent n'avoir aucune connaissance ou des connaissances limitées sur les véhicules électriques. L'électrification doit donc s'accompagner d'une information.

    Cette méconnaissance compréhensible s'ajoute à l'incertitude des ménages à propos de la transition électrique que mène Monsieur le Ministre.

    Travaille-t-il à une action majeure d'information transparente, honnête et impartiale à destination des Wallons à propos de cette transition ?

    Cette baisse d'intention pourrait-elle être l'élément de trop qui fera vieillir plus vite la flotte automobile et donc aura tout l'effet inverse à ce qui est recherché ?

    S'il le craint, comment réagit-il à cette urgence ? 

    Sinon, pourquoi écarte-t-il cette déduction logique ?

    A quelles sûretés s'engage-t-il auprès de la population wallonne ?
  • Réponse du 31/01/2024
    • de HENRY Philippe
    L’honorable membre constate une baisse des immatriculations de véhicules neufs pour les particuliers. En soi, le constat n’est pas préoccupant si cela signifie que certains ménages se contentent d’une seule voiture et utilisent davantage le vélo et les transports en commun.

    En réalité ceci n’est pas toute l’explication. Une proportion plus importante d’immatriculations neuves se fait pour les voitures de société, avec un pourcentage élevé de véhicules électriques pour des raisons fiscales évidentes.

    Ces véhicules vont se retrouver sur le marché de l’occasion et c’est prioritairement là que les particuliers s’approvisionnent actuellement. Nous constatons donc une électrification progressive du parc automobile, qui profite aux particuliers dans une phase ultérieure.

    Il n’est donc pas nécessaire de prévoir de coûteuses primes à l’acquisition puisque l’électrification du parc se fait d’une manière efficace, même si elle est indirecte au niveau du particulier. La baisse annoncée des prix des voitures électriques à partir de l’année 2025, à un niveau qui devrait être inférieur à 25 000 euros TVAC, nous incite à ne pas prendre d’initiative nouvelle en la matière.

    Je le rejoins totalement sur la nécessité d’une information complémentaire objective pour les particuliers. Ceci passe notamment par un déploiement supplémentaire de bornes électriques, que ce soit sur le domaine public ou sur le réseau structurant (autoroutes). Cette réflexion est en cours dans le cadre de la cellule de coordination pour la transition énergétique des réseaux, qui fonctionne depuis le début de cette année. Le citoyen devra être rassuré sur l’autonomie des véhicules électriques, avec ou sans recharge durant le parcours.

    En ce qui concerne la recharge à domicile, qui restera la solution la plus économique, la CWaPE a arrêté une méthodologie tarifaire qui permettra de recharger au moindre coût à certains moments de la journée où l’électricité est abondante et bon marché. C’est notamment le cas durant les « heures solaires » ou au milieu de la nuit. Cette structure tarifaire sera d’application dès le 1er janvier 2026, ce qui rendra ce mode de déplacement encore plus concurrentiel pour ceux qui ont la possibilité de recharger à domicile.

    Pour les prosumers, des bornes « intelligentes » permettent de recharger prioritairement lorsque le compteur constate une injection sur le réseau, ce qui augmente d’autant l’autoconsommation, avec comme conséquence un allègement de la facture.