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Le déploiement de nouveaux radars tronçons en Wallonie

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 61 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 11/12/2023
    • de ROBERTY Sabine
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    L'institut Vias a voulu étudier l'impact des radars tronçons sur la sécurité routière et en particulier sur le nombre d'accidents entraînant des blessures voire des décès.

    Les résultats de cette analyse semblent confirmer le fait que ces dispositifs sont plus efficaces que les radars fixes pour lutter contre les accidents. Ainsi, on constate une baisse pouvant aller jusqu'à 60 % sur certains des axes étudiés.

    L'institut Vias rappelle l'avantage de ces dispositifs qui obligent les conducteurs à respecter la limitation de vitesse sur plusieurs dizaines de kilomètres et évitent donc l'effet « accordéon » induit par les radars fixes.

    Madame la Ministre a-t-elle pu prendre connaissance des résultats de cette étude ? Le cas échéant, quelle lecture en fait-elle ?

    Dispose-t-elle d'autres informations et analyses sur ces dispositifs ?

    Dans l'affirmative, les résultats concordent-ils avec ceux de l'institut Vias ?

    Le Gouvernement a annoncé le déploiement de 21 nouveaux radars tronçons qui viendront s'ajouter en 2024 aux 69 dispositifs déjà opérationnels en Wallonie.

    Madame la Ministre peut-elle apporter des précisions sur l'installation de ces nouveaux radars ?

    Comment les lieux ont-ils été définis ?

    Un agenda relatif à ces installations a-t-il déjà été établi ?

    Enfin, qu'en est-il de la question de l'homologation des radars mobiles qui pourraient être utilisés en particulier pour sécuriser les chantiers ? L'institut Vias préconise également une utilisation plus fréquente de ce type de système.
  • Réponse du 15/01/2024
    • de DE BUE Valérie
    Dès mon entrée en fonction, j’ai souhaité anticiper les États généraux wallons de la Sécurité routière et, pour la première fois en Wallonie, une grande consultation citoyenne sur le thème de la sécurité routière. 10 000 citoyens se sont exprimés. Cette consultation citoyenne a révélé une forte adhésion du public à plus de contrôles des vitesses pratiquées.

    Les États généraux se sont tenus fin décembre 2020. De ces travaux, j’ai retenu dix priorités pour la sécurité routière que je me suis attelée à mettre en œuvre cette législature. Elles se sont ajoutées au travail quotidien mené par l’ensemble des acteurs de la sécurité routière en Wallonie.

    Parmi celles-ci figurent le renforcement du traitement automatisé des infractions de roulage et l’augmentation du nombre de radars.

    Vu ces éléments, nous poursuivrons notre stratégie de déploiement des radars au rythme d’une centaine par an.

    Actuellement, nous comptabilisons plus de 150 radars par million d'habitants en Wallonie. Cette densité de radars par habitant est 3 fois supérieure aux pays voisins que sont la France, l'Allemagne, le Luxembourg et les Pays-Bas.

    Au niveau international, il ressort des méta-analyses rassemblant plusieurs études de cas sur l’efficacité des radars tronçons qu'ils réduisent significativement les vitesses pratiquées, les excès de vitesse et les accidents.

    Sur les sections de routes contrôlées par les radars tronçons, les accidents corporels diminuent en moyenne de 30 % et les accidents avec tué ou blessé grave de plus de 50 %. Plusieurs études montrent aussi que les radars tronçons induisent des diminutions d’accidents au-delà des zones où la vitesse est contrôlée.

    Les observations effectuées en Belgique montrent également un effet important sur les vitesses pratiquées. Après mise en fonctionnement des radars tronçons, si la vitesse moyenne diminue légèrement, le pourcentage de véhicules en infraction diminue fortement. Une diminution des vitesses pratiquées est aussi constatée en amont et en aval des sections contrôlées par les radars tronçons.

    Les évaluations internationales et en Belgique sont donc encourageantes en ce qui concerne l’impact des radars tronçons.

    Les résultats des radars fixes classiques sont également intéressants.

    L’AWSR a examiné deux fois la question de l’acceptabilité des radars tronçons, en 2016 et fin 2017, sur un échantillon représentatif de 1 000 automobilistes wallons.

    Les résultats des deux études sont assez cohérents : un Wallon sur deux est favorable aux radars tronçons et moins d’un sur quatre est défavorable.

    La procédure en matière de placement de radars permanents est très simple : seules les demandes objectivées des zones de police sont prises en compte. Conformément à la réglementation, ces demandes sont examinées lors des concertations annuelles provinciales entre les parquets, les autorités communales, les zones de police et les services régionaux.

    La mise en place de radars-tronçons déplaçables dans les chantiers est une mesure que j’ai avancée il y a quelque temps. Sa concrétisation n’a pas encore pu se réaliser faute de matériel homologué en Wallonie et en Belgique d’ailleurs. Toutefois, un fournisseur a récemment introduit une demande d’homologation pour un radar tronçon déplaçable.

    Ces différents équipements de contrôles routiers viennent utilement compléter les actions de sensibilisation et de prévention menées notamment par l'Agence wallonne pour la Sécurité routière (AWSR). La sensibilisation et les contrôles routiers se renforcent mutuellement.