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Le droit au répit des parents d’enfants porteurs d’un handicap

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 153 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 12/12/2023
    • de VANDORPE Mathilde
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Les enjeux du droit au répit des parents d'enfants porteurs d'un handicap sont multiples et soulignent l'importance de ce dernier. Il en va en fait du bien-être, de la stabilité et de l'autonomie des familles. Cela permet aussi d'éviter l'isolement social.

    Il est indéniable qu'il reste à la Région wallonne une marge de progrès significative en la matière, tel qu'en témoigne un rapport de novembre 2021 de la Fondation Roi Baudoin sur le sujet.

    Comment la Région wallonne évalue-t-elle les besoins en matière d'offre ? Plus précisément, qui est en charge de cette possible évaluation ?

    Quels sont les axes d'évaluation considérés ?

    Quels sont les types de données récoltées ?

    Auprès de quel acteur ces données sont-elles récoltées ?

    Avec quels organismes Madame la Ministre travaille-t-elle pour l'évaluation de ces besoins ?

    À quelle fréquence l'évaluation a-t-elle lieu ? Quelle est la dernière en date ?

    Si des évaluations existent, quels sont les principaux constats qui en ressortent pour ce qui concerne les besoins de l'offre et les capacités actuelles ?

    En outre, comment les services de répit sont-ils soutenus par la Région wallonne ?

    Quelles stratégies sont mises en place pour diversifier et multiplier l'offre de façon adéquate ?

    Quelles stratégies sont mises en place pour faciliter l'accès à l'information et la réduction des charges administratives ?
  • Réponse du 09/01/2024
    • de MORREALE Christie
    Comme souligné par le rapport de la Fondation Roi Baudouin, les services organisant du répit apportent une réponse aux besoins de répit éprouvés par de nombreuses familles. Ainsi, l’intégralité de ces services réalise des prestations qui visent l’épanouissement de la personne en situation de handicap tout en considérant le bien-être, la stabilité, l’autonomie des membres de sa famille, parmi lesquels ses parents et sa potentielle fratrie. Par ailleurs, afin de s’adapter aux attentes et aux besoins des familles, certains services ont élargi ou développé leur offre de services en y intégrant notamment des prestations en demi-journée d’activités collectives et des prestations résidentielles.

    Pour répondre à la question relative à l’évaluation des besoins en matière d’offre de répit, il faut savoir que l’AViQ a réalisé une évaluation de l’arrêté des « services organisant du répit en faveur des aidants proches et des personnes handicapées », dont le rapport a été publié en 2019. Les familles ont été conviées à participer à une enquête dont les résultats ont été particulièrement éloquents.

    Leur taux de satisfaction était important, la majorité (50,1 %) des aidants ayant déclaré être « tout à fait satisfaits » des services organisant du répit. 40 % ont évoqué être « assez satisfaits ». Cependant, l’étude a démontré (63 % des aidants ont eu des refus) que l’offre de répit disponible était insuffisante pour couvrir l’ensemble des demandes des aidants.

    Afin de pouvoir déterminer l’évolution du rapport entre l’offre de répit et la demande des aidants, l’AViQ calcule chaque année, au moyen de l’application informatique utilisée par les services pour encoder leurs prestations, le nombre de personnes recourant effectivement à leurs services, le nombre de gardes prestées et le nombre de prestations refusées. Ainsi, selon le rapport de 2022, il y avait entre 1 500 et 2 000 prestations refusées.

    En parallèle à cette collecte de données qualitatives et quantitatives, j’ai demandé à l’AViQ d’initier des groupes de travail rassemblant des membres de l’Administration et des représentants des fédérations. L’objectif commun sera d’entreprendre une réflexion sur des thématiques liées au secteur afin de formuler, in fine, des propositions de pistes d’amélioration.

    Un de ces groupes vise à cartographier le secteur en identifiant, au sein de chaque province, les besoins des personnes en situation de handicap dans la perspective du respect de leur parcours de vie et de la désinstitutionnalisation. La carte ainsi réalisée sera mise à la disposition des services de l’AViQ, du secteur, des usagers et de leurs familles.

    Compte tenu des besoins exprimés, j’ai, tout au long de cette législature, renforcé l’offre et diversifié le type de réponses. Ainsi, le budget des services de répit agréés et subventionnés a augmenté de plus de 50 %. Il est passé de 2 679 000 euros en 2020 à 5 373 000 en 2023. Par ailleurs, un centre de répit et une équipe mobile de répit pédiatrique seront également financés prochainement pour un budget prévisionnel de 2 319 585 euros. Il s’agit du projet de la Villa du Phare.

    De plus, l’AVIQ a proposé dans le cadre de la programmation FSE+ « 2021-2027 » de renforcer les services de répit par l’intermédiaire du projet « A000779 - Soutien de l'aidant proche et offre de répit » financé par le fonds social européen (FSE). Celui-ci a été approuvé par l’Agence FSE en 2023. Un montant de 1 593 485,50 euros, soit 796 742,75 euros par an, sera ainsi réparti entre divers services organisant du répit pour les années 2024 et 2025.

    Dès lors, l’offre de répit a été sujette à une série de refinancements au cours des dernières années. Elle devrait se développer davantage dans les années à venir pour réduire l’écart entre l’offre et la demande.