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La baisse du transport routier au cours du premier semestre de l'année 2023

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 260 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 13/12/2023
    • de BELLOT François
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Selon l'institut Viapass, au premier semestre 2023, le total des kilomètres parcourus par les camions belges et étrangers en Belgique a baissé de 3,73 % par rapport à fin juin 2022. À l'exception de l'année de pandémie de Covid-19, cela ne s'était jamais vu.

    Il s'avère que les transporteurs routiers sont des baromètres de la conjoncture économique. En effet, quand ils marquent le pas, cela signifie que leurs secteurs clients ralentissent, l'inverse étant vrai aussi.

    Les secteurs ralentissant, à cause de la hausse des matériaux et de l'inflation.

    Ce constat se complète par la Febetra qui relève une diminution du même ordre des kilomètres en Allemagne, indiquant que ce pays est entré officiellement en récession « alors que la Belgique ne l'est pas, ou pas encore ».

    Monsieur le Ministre prend-il l'initiative de souligner les indicateurs au Ministre de l'Économie ? Si oui, comment procède-t-il ? Si non, pour quelles raisons ?

    A-t-il une première évaluation de l'impact sur le réseau wallon de cette diminution et envisage-t-il des mesures compensatoires ?
  • Réponse du 15/12/2023
    • de HENRY Philippe
    On observe bien une baisse de 3,1 % du trafic en Belgique, exprimé en millions de kilomètres, sur les 10 premiers mois de 2023 comparés à cette même période en 2022.

    Cette réduction des quantités de marchandises transportées va bien sûr dans le sens des objectifs de l’Europe (trajectoire de décarbonation) et de la Wallonie (PACE, stratégie régionale de mobilité marchandises). Toutefois, au-delà des évolutions qui peuvent progressivement se marquer dans le secteur, en termes de transfert modal et d’économie davantage circulaire, un certain nombre d’autres facteurs peuvent expliquer ce ralentissement récent du secteur du transport de marchandises par la route, notamment : »
    - la pandémie de Covid-19 qui a entraîné une baisse de la demande de transport de marchandises et un dérèglement des chaines d’approvisionnement ;
    - la guerre en Ukraine qui a perturbé l'approvisionnement en matières premières et en produits manufacturés ;
    - la pénurie de chauffeurs de camion et l’augmentation du prix du carburant ont également contribué au ralentissement du secteur ;
    - le ralentissement de l'industrie pétrolière, traditionnellement cliente importante du secteur des transports ;
    - la concurrence accrue de la Chine a également contribué à la baisse de l'industrie chimique et de l'industrie manufacturière, autres grands secteurs clients du secteur des transports ;
    - enfin, le secteur de la construction est handicapé par la hausse des prix des matériaux et celle des taux d’intérêt et cela se répercute sur l’activité des transporteurs ;

    Pour finir, il est néanmoins important de nuancer la situation et de prendre en compte le contexte économique global lors de la comparaison des performances d'un secteur d'une année à l'autre. Comparer une année de reprise économique, comme 2022 après la pandémie de 2020 et 2021, avec une année ultérieure peut conduire à des interprétations trompeuses si l'on ne tient pas compte des conditions spécifiques qui ont prévalu à chaque période.

    En 2022, de nombreux secteurs ont bénéficié d'une forte reprise après les perturbations économiques causées par la pandémie. Il est normal que cette croissance ne soit pas soutenue de manière linéaire au fil des années. Des fluctuations économiques et des ajustements sont courants, et différentes industries peuvent connaître des périodes de ralentissement après une reprise initiale.

    En comparant 2023 à 2022, il est donc important de tenir compte de ces facteurs pour évaluer correctement la situation du secteur du transport de marchandises.

    Par ailleurs, cette diminution de trafic entre les 10 premiers mois de 2022 et de 2023 ne se traduit pas par une baisse du volume global de recettes du prélèvement kilométrique puisqu’il faut tenir compte de l’effet de l’indexation annuelle en vigueur depuis le 1er janvier 2023 et de l’adaptation des tarifs en vigueur depuis le 1er juillet 2023.

    On enregistre donc entre les 10 premiers mois 2022 et les 10 premiers mois de 2023 une hausse des recettes du prélèvement kilométrique de 11,9 %.