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La grève des travailleurs du FOREm

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 158 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 13/12/2023
    • de LEKANE Laure
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Le 1er décembre, la nouvelle directrice générale du FOREm a été nommée à la tête de l'agence.

    Suite à cela, les Maisons de l'emploi du FOREm sont restées portes closes ce vendredi 3 décembre. Les collaborateurs expriment de nouveau les difficultés afférentes à leur fonction et à l'augmentation de la charge de travail depuis la mise en application du décret d'accompagnement des demandeurs d'emploi orienté coaching et solutions.

    Pour rappel, la CGSP a déposé il y a quelques semaines un plan de revendications qui attend toujours actuellement une réaction officielle de Madame la Ministre. Ce cahier de revendications propose pourtant des mesures qui permettraient d'améliorer les conditions des agents sur le terrain.

    Que répond Madame la Ministre aux revendications des travailleurs du FOREm ?

    Quelles mesures compte-t-elle mettre en place pour réellement améliorer la qualité de l'accompagnement des demandeurs d'emploi ?
  • Réponse du 21/12/2023
    • de MORREALE Christie
    J’ai effectivement pris connaissance des revendications des représentants des travailleurs du FOREm. Pour rappel, leurs demandes, exprimées dans un cahier revendicatif, portent sur cinq points :
    - la durée des entretiens en face à face avec les demandeurs d’emploi ;
    - la question des procédures, de leur rythme d’implémentation et du temps d’appropriation y afférent ;
    - la question de la liberté du demandeur d’emploi à choisir librement le métier dans lequel il souhaite s’engager ;
    - la possibilité, dans les Maisons et Relais de l’Emploi, de disposer de plages par demi-journée consacrées soit à la gestion des demandeurs d’emploi se présentant spontanément (recherche d’emploi/démarches administratives), soit à l’accompagnement ;
    - la réduction du nombre de réunions des responsables d’équipe pour leur permettre de mieux soutenir leurs collaborateurs.

    J’ai proposé aux représentants des travailleurs un moment de rencontre avec la nouvelle Administratrice générale et mon équipe, à mon Cabinet. Cette rencontre s’est tenue le 6 décembre et a permis de passer en revue les différentes revendications des travailleurs. Ce sont, principalement, des demandes opérationnelles, relevant de l’organisation interne, qui ont été discutées et plus spécifiquement les procédures internes et les outils digitaux.

    L’Administratrice générale s’est engagée à analyser ces demandes sur la base de l’objectivation des difficultés relevées et a fixé un nouveau rendez-vous aux représentants syndicaux d’ici la fin du mois en leur demandant de formuler des propositions concrètes de nature à répondre à la fois aux besoins du terrain et aux objectifs de l’accompagnement, à savoir outiller les chercheurs d’emploi, construire avec eux un plan d’action et les mobiliser pour le mettre en œuvre afin de réussir leur insertion sur le marché du travail.

    Concernant les procédures et instructions, elles constituent évidemment un cadre, des balises, pas une fin en soi. Il est vrai qu’elles sont conséquentes, car elles doivent baliser ou outiller l’accompagnement des conseillers, tout en répondant aux questions qu’ils pourraient légitimement se poser dans le cadre de la mise en œuvre du décret relatif à l’accompagnement orienté coaching et solutions. Elles doivent surtout permettre à chaque conseiller de se sentir à l’aise dans l’exercice de son métier. Ce travail est toujours en cours et l’appropriation de cette nouvelle culture d’accompagnement et des procédures, outils y afférents doit se poursuivre.

    L’objectif est d’outiller les conseillers pour que les entretiens d’accompagnement et de suivi revêtent une réelle plus-value pour les chercheurs et chercheuses d’emploi et présentent une certaine souplesse et la possibilité d’adapter l’entretien en fonction des demandeurs d’emploi, de leurs demandes, de leurs profils. C’est la nature même de ce que nous avons voulu proposer : un accompagnement sur mesure. Les conseillers disposent d’un espace discrétionnaire à l’intérieur duquel ils ont la liberté d’exercer leur métier en vue de répondre spécifiquement aux besoins du demandeur d’emploi et de construire avec lui/elle un plan d’action pertinent et personnalisé.

    Les procédures et instructions permettent également de sécuriser le conseiller au regard des textes réglementaires (délai entre entretiens, alternance d’entretiens, modalités de convocation, modalité de réalisation).

    Les actes posés par un conseiller peuvent en effet faire l’objet de contestations pouvant aller jusqu’au tribunal du travail. Il est dès lors de la responsabilité du FOREm de sécuriser son métier et ses interventions.

    Le FOREm travaille actuellement à trouver le meilleur point d’équilibre entre l’accès aux balises, procédures et instructions, leur densité, leur format et le rythme de l’implémentation des outils et fonctionnalités supplémentaires ou revisités, ce afin d’optimiser l’appropriation du nouvel accompagnement déployé au bénéfice des chercheurs et chercheuses d’emploi.

    Pour donner suite aux remontées faites par le terrain et aux difficultés rencontrées face à la multiplication des outils développés au fil du temps pour répondre à des besoins spécifiques ou pour mettre en œuvre de nouveaux dispositifs, un programme visant le développement d’un outil informatique intégré pour la gestion du parcours des usagers particuliers a été initié.

    Celui-ci vise plusieurs objectifs dont notamment, celui de diminuer le nombre d’applicatifs à destination des agents dans le cadre de l’accompagnement, de diminuer le temps d’encodage lors des entretiens ou encore de faciliter l’accès à l’information de manière intégrée et centralisée.

    Par ailleurs, les outils digitaux existants sont en perpétuelle amélioration et ceci en tenant en compte des remontées que le terrain a pu faire dans le cadre des difficultés rencontrées.

    C’est notamment le cas de l’outil de gestion du parcours du chercheur d’emploi (OGP) pour lequel une amélioration de l’ergonomie est en cours, avec des fonctionnalités facilitatrices qui sont mises à disposition des agents au fur et à mesure de leur développement.

    Concernant la philosophie du décret sur le positionnement métier du demandeur d’emploi, celui-ci est clair : il est libre. Comme cela été a indiqué au représentant des travailleurs du FOREm, cela n’exclut néanmoins pas que le demandeur d’emploi puisse être invité à se réorienter dans le cadre le cadre de son accompagnement. C’est une question d’équilibre. Lorsque les opportunités offertes par le marché de l’emploi sont faibles, il est également important de pouvoir envisager un élargissement du positionnement métier afin de favoriser les chances d’insertion.

    Concernant le plan d’action demandé au FOREm et dont j’ai eu l’occasion de discuter avec le Comité de gestion, celui-ci n’est pas à l’origine du cahier revendicatif déposé par la CGSP. Ce plan a toutefois été évoqué lors de la rencontre du 6 décembre. La pertinence du plan n’a pas été remise en cause par les représentants des travailleurs qui attirent néanmoins l’attention sur son impact potentiel sur les autres activités menées par les personnes en charge de sa mise en œuvre. Une attention particulière est apportée, à ce sujet, dans l’opérationnalisation du plan d’action.

    La réforme de l’accompagnement est une réforme d’envergure, tant par le changement de paradigme qu’elle a pour objet d’insuffler, que par la réorganisation qu’elle implique, avec notamment pour objectif de recentrer davantage d’agents vers le cœur de métier du FOREm.

    Les outils mis à dispositions des conseillers ont également évolué et un temps d’adaptation est nécessaire.

    Il est important que les changements liés à la mise en œuvre de la réforme et leur intégration soient concertés avec les travailleurs et leurs représentants.

    Les moyens mis en œuvre par la Région dans cette réforme sont considérables, car nous pensons qu’il est absolument nécessaire de se mobiliser toutes et tous pour l’emploi, et cette mobilisation concerne par définition les demandeurs d’emploi, les employeurs et également le service public de l’emploi.