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Privatisation ou service minimum.

  • Session : 2006-2007
  • Année : 2007
  • N° : 165 (2006-2007) 1

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  • Question écrite du 06/02/2007
    • de STOFFELS Edmund
    • à ANTOINE André, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial

    Suite aux mouvements de grogne des chauffeurs des TEC, Monsieur le Ministre aurait déclaré que les perturbations pourraient, à terme, conduire à une privatisation des bus publics. Il n'y aurait point de grèves chez les transporteurs privés. Et d'ajouter que ce n'est pas sa première option, mais que les usagers pourraient l'y contraindre.

    Plusieurs questions s'imposent :

    - quand et où Monsieur le Ministre a-t-il tenus ces propos ;
    - était-ce un argument pour terminer au plus vite une grève (je ne me prononce pas sur le bien justifié ou non de celle-ci) ;
    - comment les chauffeurs ont-ils réagi ;
    - ces propos sont-ils couverts par la DPR ;
    - ont-ils été concertés au niveau du Gouvernement ?
  • Réponse du 16/03/2007
    • de ANTOINE André

    Je confirme que la privatisation du transport public en Wallonie n'a jamais été ma priorité, pas plus que celle du Gouvernement.

    Je ne peux d'ailleurs que me féliciter de l'engagement professionnel dont fait preuve l'ensemble des acteurs du secteur et ceux du Groupe TEC, en particulier, pour améliorer l'offre de transport et, partant, la mobilité de nos concitoyens.

    Les chiffres statistiques de 2006 confirment le succès sans précédent que connaît le transport public de personnes depuis ces dernières années.

    C'est ainsi que sur les onze premiers mois de 2006, la clientèle des TEC a augmenté de plus de 12 %. Pour la première fois depuis la régionalisation du secteur, le nombre de voyageurs transportés par les TEC dépasse, en 2006, la barre des 200 millions.

    Pour soutenir cette croissance forte de la fréquentation et garantir un transport public de qualité, la Région affecte chaque année un budget de j'ordre de 400 millions d'euros au développement d'une mobilité durable. En fait, les charges des sociétés de transport public sont couvertes à raison de 25 % par leurs recettes propres, le solde étant financé par le budget régional. C'est une des raisons pour lesquelles, je considère que le Gouvernement doit exiger que le service prévu soit presté.

    Dans ce contexte, je n'admettrai jamais que les efforts du plus grand nombre soient mis à mal par une infime minorité d'agents peu conscients de leurs responsabilités. Il n'est pas admissible qu'un réseau entier soit paralysé par la volonté de quelques-uns, en dehors des procédures établies. Ma dernière intervention à l'égard du comportement irresponsable de ces personnes fait suite à deux mouvements déclenchés pour des motifs futiles au TEC Liège - Verviers et au TEC Charleroi, respectivement les 27 novembre et 1er décembre 2006.

    Le mouvement de grève du TEC Liège - Verviers a été lancé suite à la mise à pied d'un jour infligée par la direction à un chauffeur, tandis que la dernière grève au TEC Charleroi trouve son origine dans un changement insignifiant de l'horaire d'une seule ligne au départ du seul dépôt de Nalinnes.

    J'estime que si le droit de grève ne peut être remis en cause, il faut tout aussi impérativement garantir le droit au service des clients du TEC. C'est dans le but d'ouvrir le débat sur la nécessaire conciliation du droit des uns et des autres que je participerai au colloque organisé par l'Université de Liège sur ce thème le 9 mars prochain. La qualité et la diversité des intervenants promettent des débats intéressants et constructifs.

    Cela étant, je garde ma confiance en la capacité des dirigeants du groupe TEC et des organisations syndicales à aboutir à la conclusion d'un pacte social par lequel chacun reconnaît la nécessité d'assurer un service qui répond aux attentes des clients. Le climat de dialogue constructif qui prévaut au sein des groupes de travail direction ¬syndicats constitués dans le cadre du prolongement de la mission confiée au Lentic est de bon augure.