La prolifération des bernaches du Canada
- Session : 2023-2024
- Année : 2023
- N° : 190 (2023-2024) 1
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Question écrite du 18/12/2023
- de BASTIN Christophe
- à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
Pour mémoire, en quelques années, nous avons assisté dans la vallée mosane à une prolifération des bernaches du Canada. Cette espèce invasive a peu à peu chassé les espèces indigènes, notamment les colverts et la poule d'eau.
Les nuisances ne se limitent pas aux autres oiseaux car la flore ne parvient plus à se régénérer et de petites étendues d'eau sont polluées. Les agriculteurs se plaignent également de leur nuisance sur les champs qu'elles souillent en les emplissant de plumes lors des mues. Des plaines de jeux sont également salies, sans oublier que les promeneurs ne sont pas à l'abri des attaques des bernaches au moment de la nidification.
Le Département Nature et Forêt (DNF) n'a pourtant pas ménagé ses efforts afin de limiter la prolifération de l'espèce. Dans un premier temps, les méthodes douces ont été utilisées, notamment via l'euthanasie des œufs, sans toucher aux adultes et aux poussins.
Cependant, l'espérance de vie de l'oiseau (jusqu'à 20 ans) et l'importance des populations nécessitent de passer à une vitesse supérieure.
Madame la Ministre peut-elle faire le point sur les actions menées ?
La population de bernaches est-elle en réduction ?
Dans sa dernière réponse, elle avait indiqué que des effectifs importants étaient observés en amont de Dinant.
Des actions spécifiques ont-elles été menées dans cette zone ? Quels en sont les résultats ?
La communication générale sur la thématique des espèces exotiques envahissantes, qu'elle avait annoncée, a-t-elle pu être lancée ?
Cette action sera-t-elle renouvelée et poursuivie dans le long terme ?
Le plan d'action élaboré en 2013 a-t-il été mis à jour ?
Réponse du 17/01/2024
- de TELLIER Céline
Dans les zones où des actions de capture ont été menées en haute Meuse, la population ne reprend pas sa dynamique d’augmentation. Pour le reste, entre 4 000 et 6 000 individus hivernants sont comptabilisés en Wallonie ces dernières années.
Il reste quelques zones en Haute Meuse présentant des effectifs plus élevés, notamment près de la frontière française, raison pour laquelle la collaboration initiée est importante. Ainsi, 198 bernaches ont été capturées dans la zone frontalière à hauteur de Givet, soit l’essentiel des effectifs présents dans cette zone.
Comme je l’explique régulièrement, la gestion des espèces exotiques envahissantes doit se faire de manière proportionnée. Ainsi, la régulation de cette espèce doit se faire là où elle est nécessaire, et il n’est pas envisageable d’écarter cette espèce de notre territoire. Il faut aussi apprendre à vivre avec ces animaux, et adopter les bons gestes.
C’est l’un des objectifs de la campagne de communication sur la thématique des espèces exotiques envahissantes que mon administration prépare actuellement. Elle sera lancée au printemps prochain, par le biais d’une campagne d’affichage et d’une campagne digitale. Elle abordera notamment les conséquences du nourrissage des animaux exotiques, une pratique à bannir dans le cas de la bernache du Canada.