/

La mesure n° 2.5 du Plan wallon de sortie de la pauvreté

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2023
  • N° : 202 (2023-2024) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 20/12/2023
    • de MUGEMANGANGO Germain
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Concernant la mesure n° 2.5 du Plan wallon de sortie de la pauvreté sur la mise en place d'une stratégie wallonne coordonnée de sortie du sans-abrisme, Madame la Ministre peut-elle faire le point sur la mise en place de cette mesure ?
  • Réponse du 31/01/2024
    • de MORREALE Christie
    La Déclaration de politique régionale marque la volonté de faire de l’éradication du sans-abrisme une priorité. Le Plan de relance de la Wallonie précise, dans son quatrième axe intitulé : « Soutenir le bien-être, la solidarité et l’inclusion sociale », sa volonté de « renforcer l’inclusion sociale » par l’élaboration d’une stratégie coordonnée de sortie du sans-abrisme.

    En outre, le Plan de sortie de la pauvreté mentionne la volonté de mettre en place cette dernière, en articulant une série de sous-mesures comme la reconnaissance des accueils de jour, l’extension de capteurs logement, le renforcement du dispositif Housing First/Housing Led, et cetera.

    Un ensemble de dispositifs de lutte contre le sans-abrisme de natures diverses, aux échelons locaux et supra-communaux, sont donc déjà déployés en Wallonie. Néanmoins, afin d’assurer leur cohérence autour d’une approche globale et intégrée, la mise en place d’une stratégie coordonnée de sortie du sans-abrisme vise à mieux orienter les moyens, en ce compris budgétaires.

    À cet égard, le Gouvernement wallon a validé, en février 2023, une note-cadre sur la stratégie coordonnée de sortie du sans-abrisme, faisant suite à l’avis du Haut Conseil stratégique sur cette même question. La stratégie coordonnée de sortie du sans-abrisme vise la mise en place progressive d’une approche préventive du phénomène, ainsi qu’un modèle adaptatif pour compléter et, à terme, remplacer l’approche « curative » prédominante.

    Il s’agit aussi de développer dans nos dispositifs régionaux une approche globale et intégrée, fondée sur l’analyse des besoins élémentaires des personnes sans-abri, en la faisant reposer sur trois axes d’intervention :
    - l’axe préventif global ;
    - l’axe préventif ciblant les publics à risque ;
    - l’axe curatif.

    La stratégie vise, dans un premier temps, six objectifs qui sont coordonnés par l’Observatoire wallon du sans-abrisme, à savoir :
    1- La généralisation de la définition du sans-abrisme selon les catégories européennes « Ethos light » ;
    2- La collaboration avec les acteurs impliqués ;
    3- Généralisation d’une approche intégrée et articulée autour des besoins de la personne ;
    4- Réalisation d’un état des lieux de l’offre de services ;
    5- Mise en place d’un suivi quantitatif et qualitatif du sans-abrisme et de l’absence de chez soi en Wallonie ;
    6- Le suivi des expériences pilotes de type « Territoires zéro sans-abrisme » (PRW 235) comme laboratoire de l’innovation sociale.

    L’Observatoire mène ses travaux en y associant les représentants de ses organes, ce qui permet une dynamique collaborative et transversale entre les différents niveaux de pouvoirs, entre les compétences régionales, entre les acteurs de terrain, et ce avec l’appui d’experts scientifiques et universitaires.

    En 2023, les actions de dénombrement se sont déroulées dans les 3 territoires suivants : Mons-Borinage, Luxembourg et La Louvière. Dès 2024, l’Observatoire Wallon du Sans-Abrisme a en charge la poursuite de ces activités avec le maintien d’une méthodologie similaire. Pour rappel, les actions de dénombrement constituent un moyen de disposer de données quantitatives et qualitatives sur le phénomène du sans-abrisme, et constituent dès lors un élément essentiel permettant d’alimenter la réflexion sur ce phénomène.

    L’état des lieux des opérateurs locaux et de leur offre de service a été réalisé et est actuellement en phase de test.

    Plusieurs groupes de travail (GT) thématiques sont en cours afin de mieux comprendre les trajectoires de vie et les points de rupture qui mènent au sans-abrisme.

    Par ailleurs, les résultats probants des expériences Housing First indiquent que la proposition d’un logement individuel à des personnes sans-abri de longue durée qui souffrent de problématiques psychiatriques et/ou d’assuétudes est une stratégie pertinente pour soutenir la sortie du sans-abrisme de certains bénéficiaires. Le logement est ainsi positionné comme un droit fondamental, avec un accès immédiat depuis la rue, sans étape intermédiaire et sans autre condition que celles auxquelles est soumis un locataire classique. Toutefois, un des constats posés par les opérateurs est le manque d’offre de logements salubres et accessibles au public cible. La stratégie de sortie du sans-abrisme doit donc s’articuler avec une stratégie en matière de logement.

    Pour ce faire, un appel à projets assorti d’une enveloppe de deux millions d’euros à destination des opérateurs qui pratiquent le « Housing first / Housing led » a été lancé pour leur permettre d’acquérir, seuls ou en co-propriété, des logements et concrétiser ainsi le processus d’accompagnement des personnes.

    Enfin, l’appel à projets relatif aux expériences pilotes « Territoires zéro sans-abrisme » (projet 235 - PAP1) a donné lieu à la sélection de 10 projets ayant comme objectif de diminuer fortement la prévalence du sans-abrisme dans les territoires sélectionnés. Ces projets prévoient un accompagnement pour les publics particulièrement fragilisés (femmes, familles, jeunes, etc.) et concernés par des problématiques d’assuétudes et/ou de santé mentale.

    Les apprentissages qui seront tirés de ces expériences pilotes seront utiles dans le cadre du déploiement de la stratégie coordonnée de sortie du sans-abrisme.