Les démarches de Madame la Ministre pour soutenir le Centre médical héliporté (CMH) et l’aide médicale urgente en province de Luxembourg
- Session : 2023-2024
- Année : 2024
- N° : 209 (2023-2024) 1
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Question écrite du 04/01/2024
- de GOFFINET Anne-Catherine
- à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
En 2022, le vecteur héliporté a été réquisitionné 1 382 fois par les centrales d'urgence 112. Liège est la centrale d'urgence 112 qui déclenche le plus le Service médical d'urgence par hélicoptère (SMUH) (782 appels en 2022), suit ensuite le site 112 d'Arlon (442 appels). Comparativement à 2021, c'est au sein de la centrale d'Arlon que l'augmentation des appels est la plus importante, avec 73 appels en plus au cours de l'année 2022.
Le rapport d'activité de l'année 2022 démontre l'intérêt du vecteur de SMUH en zone rurale et la nécessité de consacrer des moyens financiers à des investissements dans un matériel de pointe adéquat pour la pratique de la médecine en milieu extrahospitalier.
Madame la Ministre a rendu visite à l'équipe du CMH le 27 juin 2022, laquelle lui a expliqué le fonctionnement de l'ASBL, ainsi que les enjeux liés à la reconnaissance de leur projet.
Dans le cadre de ProxiSanté, la question du CMH en tant que service de première ligne a-t-elle été discutée, et le CMH a-t-il été associé aux différents groupes de travail ?
Ce dossier, relatif à l'aide médicale urgente en province de Luxembourg et à la pérennité du CMH fait-il actuellement l'objet de discussions en Conférence interministérielle Santé et/ou avec le Ministre fédéral Vandenbrouck ?
Sa visite au CMH signifie-t-elle que ce projet est intégré dans la réflexion de ProxiSanté en cours ?
Plaide-t-elle auprès de son homologue fédéral pour que ce service soit définitivement reconnu par le SPF Santé publique et pour qu'il puisse bénéficier d'une subvention adaptée du même ordre que celle octroyée à tous les services d'urgence du pays ?
Réponse du 21/03/2024
- de MORREALE Christie
Le CMH n’est pas reconnu en application de normes d’agrément, mais il fait l’objet d’un projet-pilote fédéral depuis 2003 via une convention signée avec le SPF Santé publique. Un financement annuel de l’ordre de 62.500 euros est également accordé par le Fédéral.
Un projet-pilote de ce type (mais avec un mode de fonctionnement un peu différent toutefois) existe également en Flandre. Il s’agit du projet « Mug-Heli » basé à Bruges.
En tant que Ministre chargée de la Santé en Wallonie, il m’a semblé primordial de rencontrer les équipes du CMH qui œuvrent chaque jour à porter secours à notre population, en particulier dans les zones rurales et isolées qui sont moins bien desservies par la route au sein des provinces de Luxembourg, de Liège et de Namur. Le CMH permet notamment d’intervenir là où l’intervalle médical libre est supérieur à 15 minutes.
À ce titre, le CMH constitue sans aucun doute un atout sérieux qui vient aider et renforcer les vecteurs terrestres de l’aide médicale urgente, tant pour amener une équipe médicale plus rapidement dans des lieux éloignés que pour transporter le patient vers un centre spécialisé pour une prise en charge spécifique.
Dans son rapport d’activité publié pour l’année 2022, le CMH signale avoir réalisé 1 382 missions en 2022, dont une majorité de missions primaires et primosecondaires.
Le CMH et l’Université de Liège ont par ailleurs réalisé une étude dont les résultats ont été dévoilés fin 2023. Cette étude mettrait en évidence la réduction du délai d’intervention dans le cadre de la prise en charge de pathologies graves via un vecteur héliporté, réduction qui atteindrait 43 minutes pour les cas d'infarctus et 47 minutes pour les arrêts cardiaques, par exemple.
Concernant la pérennisation du CMH, cette décision ne peut être prise que par mon Collègue fédéral, le Ministre Frank Vandenbroucke. En effet, l’organisation de l’aide médicale urgente est une compétence principalement fédérale. Une éventuelle inscription de SMUR héliportés dans la loi sur les hôpitaux me paraît être une décision qui appartient également à l’État fédéral.
S’agissant de Proxisanté, un projet prioritaire du Plan de relance wallon dont l’avant-projet de décret a été approuvé en deuxième lecture par le Gouvernement wallon le 16 février 2024. Pour l’instant, plusieurs groupes de travail sont mis en place que ce soit au niveau de l’organisation propre de la première ligne ou de l’articulation entre la première et la seconde ligne (notamment par le biais des réseaux hospitaliers cliniques locorégionaux).
Le CMH est un service de seconde ligne, car lié au SMUR et au 112. Il n’est donc pas fondamentalement associé aux travaux réalisés au niveau de Proxisanté qui, eux, ne concernent, pour rappel, que la première ligne ainsi que l’articulation avec la seconde ligne.
Toutefois, mes compétences en matière de santé et d’agrément des hôpitaux (je suis notamment compétente pour agréer des fonctions hospitalières inscrites dans la loi sur les hôpitaux telles que les fonctions « SMUR ») me permettent de pouvoir interagir avec mon homologue fédéral sur des questions importantes et il me semble que la reconnaissance légale du CMH en fait partie. Je sais que ce sujet est régulièrement discuté, notamment dans le cadre de la réforme de l’aide médicale urgente et je propose à l’honorable membre de questionner mon Collègue fédéral à cet égard.