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Le retour du syndrome du poumon blanc

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 212 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 08/01/2024
    • de BERNARD Alice
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Fin décembre 2023, Sciensano et des hôpitaux relayés par la presse faisaient état d'une augmentation préoccupante des tests positifs et infections au syndrome du poumon blanc.

    Cette infection pulmonaire qui touche principalement les enfants et jeunes adultes semblait avoir disparu de Belgique depuis 2014 mais son retour a été officiellement confirmé par Sciensano ainsi que par les autorités sanitaires américaines et chinoises.

    D'ailleurs, cette forme d'infection pouvant s'apparenter à la pneumonie avait été détectée chez plus de 60 personnes en Belgique fin décembre.

    L'hôpital de Gand explique en partie cela par l'augmentation du nombre de dépistages, mais la bactérie a bel et bien fait son retour en Belgique.

    Madame la Ministre dispose-t-elle de chiffres récents dans les hôpitaux wallons et parmi la population ?

    Y a-t-il une veille organisée pour suivre cette problématique ?
  • Réponse du 07/03/2024
    • de MORREALE Christie
    Le syndrome du poumon blanc est, en effet, une pathologie en nette recrudescence cette année. Comme mentionné dans les rapports et comme la Direction de la surveillance des maladies infectieuses de l’AViQ en a informé les cliniciens dans un courrier officiel, l’augmentation de ces affections à mycoplasma est en majoration en raison d’un double effet : la cyclicité de sa survenance tous les 2 à 3 ans et la levée de toutes les mesures sanitaires.

    La forme de « poumon blanc » est purement un aspect radiologique qui est parfois retrouvé avec ces infections à mycoplasma, tout en sachant que les présentations les plus fréquentes sont des affections respiratoires hautes, voire des bronchites.

    Comme l’appellent les Anglo-saxons, il s’agit de la « walking pneumonia » une pneumonie communautaire que les médecins généralistes connaissent bien et qui est majoritairement traitée en ambulatoire. Elle touche le plus souvent une population jeune (5-40 ans). Par ailleurs, les recommandations vont dans le sens d’avoir un diagnostic clinique, la radiographie ayant un retard de 72 heures par rapport à la clinique, il est donc conseillé aux cliniciens de traiter sans attendre la radiologie.

    Lorsque les journaux évoquent « 60 cas », ce sont les échantillons reçus par Sciensano pour réaliser les analyses complémentaires de résistance aux antibiotiques et de typage. Cela ne correspond pas à 60 poumons blancs par semaine qui seraient hospitalisés.

    Par ailleurs, il ne s’agit pas d’une affection à reporting obligatoire. Elle est la seconde cause de pneumonies communautaires, c’est-à-dire acquises dans la population générale.

    Le courrier adressé aux cliniciens leur rappelle les bases de l’épidémiologie, de la clinique et du traitement de cette affection.

    Une veille est organisée par Sciensano au niveau du Centre national de référence pour le pathogène afin d’identifier d’éventuelles résistances aux macrolides encore rares en Europe actuellement.

    Le mycoplasme est également pris en compte dans le Respiradar et en semaine 6 couvrant la période du 5 février 2024 au 11 février 2024, le nombre d’infections à mycoplasma pneumoniae est globalement en diminution depuis la semaine 50. Le mycoplasme sera pleinement inclus à partir de la prochaine saison des ILI dans les pathogènes surveillés par Sciensano.