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Les nouveaux chiffres relatifs à la pauvreté infantile en Wallonie

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 215 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 08/01/2024
    • de SOBRY Rachel
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    « Mieux vaut grandir en Slovénie qu'en Wallonie », c'est ce que titrait un quotidien francophone il y a quelques jours, à l'occasion de la publication d'une nouvelle étude réalisée par la Fondation Roi Baudouin. Selon celle-ci, 12,8 % des enfants âgés de 0 à 15 ans de notre pays souffrent de « déprivation matérielle », c'est-à-dire qu'ils manquent d'au moins 3 éléments considérés comme nécessaires à un développement sain et équilibré par l'Union européenne.

    À l'échelle wallonne, le constat est d'autant plus inquiétant puisque la proportion d'enfants souffrant de déprivation est de 17,3 %. Nous sommes ainsi derrière les résultats nationaux de pays comme le Portugal, l'Italie ou la Lituanie. La Slovénie est, quant à elle, le meilleur élève européen, fort de politiques visant à protéger particulièrement les enfants.

    Aussi, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) dénonce depuis longtemps qu'un 1 enfant sur 4 grandit dans la pauvreté en Wallonie. Les chiffres issus du quatrième Plan fédéral de lutte contre la pauvreté et de réduction des inégalités de 2022 sont également mauvais car 1 enfant sur 5 qui naît en Belgique risque de grandir dans la pauvreté. Hélas, cela est relativement stables depuis une décennie, ce qui signifie qu'il n'y a pas de réelle amélioration.

    Bien consciente que la lutte contre la pauvreté est transversale tant elle concerne différents niveaux de pouvoir, je souhaite toutefois interroger Madame la Ministre sur le sujet, notamment parce que le Gouvernement a adopté en 2021 un Plan wallon de sortie de la pauvreté.

    A-t-elle pris connaissance de l'étude précitée ?

    Comment l'analyse-t-elle ?

    Quelles mesures sont prises pour lutter contre la déprivation matérielle et la pauvreté infantile ?

    Font-elles l'objet d'évaluations ?

    A-t-elle des échanges avec le Gouvernement fédéral et le Gouvernement de la Communauté française dans le cadre de la lutte contre la pauvreté infantile ?

    Comment avancent-ils ensemble ?
  • Réponse du 31/01/2024
    • de MORREALE Christie
    J’ai, en effet, pris connaissance des résultats portant sur la pauvreté infantile présentés par la Fondation Roi Baudouin.

    Le constat que dresse cette étude vient rappeler les résultats des études menées par l’IWEPS et les informations portées à notre connaissance par nos services sociaux, le secteur associatif, les CPAS et les opérateurs de première ligne.

    Certes, la lutte contre la pauvreté est transversale et implique différents niveaux de pouvoir, mais l’analyse présentée confirme combien l’action du Gouvernement est indispensable et même si elle ne peut suffire à elle seule, nous continuons d’agir. Des moyens importants ont été mobilisés durant cette législature permettant d’influer sur les éléments constituant l’indicateur européen spécifique à la déprivation des enfants.

    En termes d’investissement ciblant directement les enfants, le Gouvernement a approuvé en 2020, sur ma proposition, le lancement d’un projet pilote en vue de distribuer des collations équilibrées, durables et gratuites dans des écoles à encadrement pédagogique différencié. L’enveloppe annuelle, augmentée à 1 000 000 d’euros pour 2023, doit permettre de servir entre 1 200 000 et 1 600 000 potages-collations gratuits dans les écoles ciblées. À titre exemplatif encore, en matière d’aide alimentaire, près de 18 millions d’euros ont été investis depuis 2019, en raison de la croissance de la demande liée au chevauchement des crises. Cette aide bénéficie notamment à des enfants.

    Par ailleurs, je pilote aussi le Plan d’action consacré aux droits des enfants (PADE 2020-2024). Les projets du PADE visent entre autres à former des professionnels aux Droits de l’enfant, à mieux informer les familles et les enfants eux-mêmes sur certains droits et à accentuer la participation des enfants dans certains projets.

    Enfin, des relais pour les familles monoparentales ont également été mis en place, aidant ces familles et leurs enfants dans les multiples difficultés qu’ils peuvent rencontrer.

    La pauvreté infantile n’est pas inéluctable. Par le renforcement des politiques ciblées implémentées dans le cadre de cette législature et par la mise en place d’actions complémentaires visant, tant la prévention que la résolution de cette problématique, il est possible d’enrayer le cercle vicieux de la pauvreté infantile.