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La promotion de l'utilisation du "sustainable aviation fuels" (SAF) au sein des aéroports wallons

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 67 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 09/01/2024
    • de COLLIN René
    • à DOLIMONT Adrien, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Pour atténuer la pollution générée par l'usage des combustibles fossiles dans le transport aérien, de plus en plus de compagnies recourent à l'adjonction d'un carburant plus durable, le « Sustainable aviation fuel » (SAF). Les installations des aéroports wallons se sont adaptées afin de pouvoir permettre l'utilisation du kérosène mélangé à du SAF. Cependant, le coût de ce carburant, supérieur à celui du kérosène en raison du prix élevé des matières premières et de l'investissement dans les raffineries, est actuellement un frein à son utilisation.

    Nous apprenions fin du mois dernier que l'aéroport de Zaventem allait proposer un incitant financier pour l'utilisation de ce type de carburant en 2024. Cette aide concernera tous les vols passagers ou cargo, long ou court-courriers, avec un plafond de 200 000 euros par compagnie aérienne. Elle permettra de couvrir 80 % du surcoût. Les fonds proviennent d'une subvention accordée en 2022 par le Gouvernement fédéral pour financer des projets visant à rendre le secteur de l'aviation plus durable.

    La création d'un incitant financier identique est-elle envisagée par les aéroports wallons ? Si oui, les conditions seront-elles identiques ?

    Si ce n'est pas le cas, pour quelles raisons ne pas promouvoir ce type de carburant ?

    Les aéroports wallons ont-ils pu également bénéficier de cette aide fédérale ? Si ce n'est pour la promotion du SAF, quel usage a-t-il été fait de ces montants ?
  • Réponse du 15/01/2024
    • de DOLIMONT Adrien
    Interrogé quant au fait que la mesure de soutien proposée ne bénéficie qu’aux seules compagnies fréquentant l’aéroport de Bruxelles, le cabinet du Ministre Gilkinet, à l’initiative de cette subvention, a justifié cette décision par le fait que Brussels Airport est « le seul aéroport national ».

    Un tel incitant financier pourrait effectivement être intéressant afin de promouvoir l’utilisation du SAF. Rien n’est prévu en ce sens actuellement au niveau wallon.

    Je m’interroge toutefois sur l’opportunité de la mise en place d’un tel soutien à charge des pouvoirs publics alors qu’un calendrier réglementaire strict a été fixé courant 2023 dans le cadre du règlement européen (“Refuel EU”). Le secteur, les compagnies et les aéroports pour les servir, savent donc bien ce qu’il en sera dans les prochaines années et s’y préparent donc.

    Je souhaite évidemment que les sociétés de gestion continuent à être attentives à l’enjeu environnemental via, notamment, l’intégration de SAF dans leur offre de carburant et nos deux aéroports ne sont pas restés inactifs en ce domaine.

    C’est ainsi que le 30 décembre 2022, Liege Airport annonçait être capable d’accueillir la distribution de SAF pour les compagnies aériennes qui utilisent ses infrastructures pétrolières. Les installations de stockage de carburant ont été auditées et les procédures de réception, de stockage et de distribution de carburant revus et adaptées pour permettre l'arrivée de SAF.

    Dans le même temps, le système d'oléoducs de l'OTAN (CEPS) autorise le transport de SAF depuis le 1er janvier 2023. Pour rappel, les installations de carburant de l’aéroport de Liège sont connectées à ce réseau de pipelines.

    Concernant l’aéroport de Charleroi, l’option retenue est d’utiliser les cuves actuelles par le biais d’un mélange de kérosène et de SAF qui évoluera progressivement vers une augmentation de la quantité de SAF.

    Nos plateformes aéroportuaires wallonnes s’inscrivent pleinement dans la Roadmap Destination 2050 européenne visant une diminution des émissions du secteur grâce aux SAF et les infrastructures sont prêtes.

    La collaboration des compagnies aériennes est évidemment importante puisqu’elles sont les premières concernées par les mesures imposées par l’Europe.

    Dans leurs efforts de transition vers des carburants durables, tant les aéroports que les compagnies aériennes restent cependant tributaires de l’offre de SAF qui pourra leur être proposée.

    Aussi, j’ai chargé la SOWAER d’être à l’initiative de réunions d’un Groupe de travail regroupant Liege Airport, BSCA, Skywin, GreenWin et Wallonie Entreprendre, dont les objectifs sont de déterminer une feuille de route relative à la distribution de SAF sur les aéroports wallons et de réfléchir aux opportunités de développement d’activités économiques en Wallonie lien avec cette thématique.

    Cette feuille de route pourra servir ensuite pour structurer des initiatives dans la filière.

    En tant que Ministre wallon des Aéroports, je souhaite que nos aéroports wallons figurent parmi les bons élèves européens quant à l’utilisation du SAF et des autres technologies qui permettent de réduire leur empreinte sur l’environnement.

    En ce sens, je ne manquerai pas de me pencher sur toute initiative qui contribuera à rendre l’exploitation de nos aéroports wallons moins impactante pour l’environnement.