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Le projet transfrontalier de promotion et de mise en oeuvre d'aménagements verts.

  • Session : 2006-2007
  • Année : 2007
  • N° : 83 (2006-2007) 1

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  • Question écrite du 07/02/2007
    • de KUBLA Serge
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Dans le cadre du programme Interreg III-A France-Wallonie-Flandre, le Gouvernement wallon a accepté une demande complémentaire pour le projet de coopération nommé « promotion et mise en œuvre d'aménagements verts participatifs en zone transfrontalière ».

    Où en est le projet aujourd'hui ? Quels sont les premiers bilans des actions développées?

    En quoi consistent ces modifications de budget ? Quelles sont les motivations de cette demande ?
  • Réponse du 02/03/2007
    • de LUTGEN Benoît

    En matière d'environnement et de cadre de vie, la Région wallonne et le Nord-Pas-de-Calais connaissent des problématiques similaires. Des opérateurs de terrain comme Chantier Nature (Lille) et Espace Environnement (Charleroi) accompagnent depuis de nombreuses années des projets d'aménagements verts participatifs.

    Grâce au soutien du programme transfrontalier Interreg III, coordonné par Hainaut Développement, un partenariat s'est constitué entre Espace Environnement et Chantier Nature, relayé depuis avril 2006 par Chênelet Développement et le CPIE Bocage de l'Avesnois afin d'affiner leurs méthodes de mobilisation partenariale, de les mettre en œuvre dans le cadre d'actions de terrain et d'en assurer largement l'essaimage. La MIRESEM, opérateur de formation, organise des formations de cantonniers de rivière ou de sentiers, assure la promotion de ces métiers et réalise certains des aménagements.


    1. Etat actuel du projet et bilan des actions développées

    Les objectifs du projet, débuté en juillet 2002, sont, d'une part, d'associer tous les acteurs (citoyens, monde associatif, monde économique, professionnels, techniciens, décideurs politiques…) à des projets d'aménagement et de gestion durable de leur territoire et, d'autre part, de favoriser la formation à de nouveaux métiers ainsi que l'émergence d'emplois de proximité durables ou d'une entreprise à finalité sociale.

    Une trentaine d'emplois ont été créés dont notamment la mise au travail de vingt-trois personnes ayant suivi des formations professionnelles liées au projet.

    Une méthodologie commune de conception, réalisation et valorisation d'aménagements verts participatifs a été élaborée. Elle est appliquée et évaluée au travers de la réalisation de projets pilotes.
    Ces projets pilotes d'aménagements participatifs couvrent quatre champs d'actions complémentaires :

    - les réseaux de trafic lent ;
    - les cours d'eau et leurs berges ;
    - les micro-friches et délaissés urbains et ruraux ;
    - les zones d'activités économiques.

    1° Les réseaux de trafic lent

    Le développement de réseaux de trafic lent au sein ou entre des communes, des quartiers, des espaces de vie correspond à de nouveaux besoins. Ces liaisons permettent des échanges entre communautés de vie, mais également le développement de la biodiversité… Cependant, dans les faits, leur maillage est insuffisant, notamment en raison du nombre de sentiers existants et de l'impossibilité de les entretenir tous par les collectivités.

    Un des objectifs concrets du projet est de définir et de réaliser des itinéraires transfrontaliers en partenariat avec les acteurs concernés.

    Réalisations :

    Un circuit de promenade transfrontalier a été développé : la Transylvestre. Il s'agissait de développer une offre de circuits transfrontaliers pour un tourisme vert, préserver les milieux naturels et canaliser ainsi les marcheurs en forêt. Le circuit transfrontalier poursuit aussi l'objectif de sensibiliser à la richesse et la fragilité des milieux naturels au travers d'une lecture du paysage où l'effet de frontière est gommé au bénéfice de la cohérence territoriale. Ce circuit est en cours de finalisation et devrait être inauguré en juin 2007.

    D'autres actions en parallèle ont été mises en place comme un sentier de promenade transfrontalier est en cours de réalisation et longera l'arboretum du Bois des Bruyères à Sivry. Les écoles primaires des entités belges et françaises ont été associées au projet. Et des activités ont été organisées telles que des visites ou ateliers participatifs autour de la valorisation du sentier.

    2° Les cours d'eau et leurs berges

    Les cours d'eau et leurs berges sont des éléments dynamisants et structurants du paysage tant urbain que rural. Ils remplissent différentes fonctions. Ils peuvent aussi être une source de problèmes : inondations, baisse de la qualité des eaux, ...

    Un des objectifs du projet est de promouvoir leur entretien par une gestion douce et intégrée permettant une préservation de ces milieux et une gestion et une régulation de certaines problématiques. Ces pratiques peuvent générer des emplois durables à l'issue de formations qualifiantes.

    Réalisations :

    Plusieurs chantiers d'aménagements de berges ont vu le jour sur la Hantes et la Thure (affluents de la Sambre). Ces travaux ont été réalisés par des personnes en formation à la Miresem. Ils ont fait l'objet de journées de visite à destination d'élus et de techniciens du territoire transfrontalier
    Une étude économique a été réalisée en vue de constituer un argumentaire à l'appui d'une gestion participative et intégrée du bassin versant transfrontalier de la Sambre et de favoriser la concertation entre l'ensemble des acteurs. Cette étude est à la base d'un document d'information à l'attention des gestionnaires et des citoyens. Il sensibilise à la problématique des cours d'eau au regard des multiples fonctions qu'ils remplissent. Cet outil est en cours de finalisation et sera disponible dans le courant de cette année 2007.

    Des actions de sensibilisation sont menées en parallèle à ces activités. Telles que la pêche électrique, l'Opération « Le son de l'eau » ou encore la construction de nichoirs

    3° Les micro-friches et délaissés urbains et ruraux

    Les micro-friches et délaissés urbains et ruraux sont de petites parcelles laissées à l'abandon. Ils marquent souvent les espaces de vie d'une image négative. Des aménagements participatifs répondant aux attentes des usagers permettent une valorisation de ces espaces de vie ainsi qu'une réappropriation de ces derniers par les riverains. Ils contribuent également au renforcement des liens sociaux et à l'amélioration de la qualité de vie au quotidien tout en favorisant la biodiversité.

    Réalisations :

    Au cœur de Renlies (Beaumont en Belgique), un terrain à l'abandon ternissait l'image de ce village pittoresque et de grande valeur patrimoniale.

    Un projet a été élaboré et validé par tous. Les travaux ont été réalisés par des cantonniers en formation professionnelle à la Miresem et le service des travaux de la commune.

    En parallèle, des animations ont été réalisées avec des élèves et les habitants. L'espace a été inauguré en mai 2006. Un panneau didactique conçu par l'ensemble des acteurs et construit par un menuisier du village a été apposé.

    4° Les zones d'activités économiques

    Les zones d'activités économiques sont grandes consommatrices d'espace dont seule une partie est bâtie. La gestion des espaces verts, qu'ils soient collectifs ou privés, y est onéreuse. Elle banalise souvent le paysage et laisse peu de place à l'expression de la biodiversité.

    Une sensibilisation à la gestion différenciée et une réflexion plus globale sur la (re)qualification environnementale permet de contribuer à la préservation de la nature tout en soignant l'image de marque des entreprises et de leurs parcs d'activités. Elle conduit aussi à mettre en place des espaces de qualité pour les usagers.

    Réalisations :

    (Re)qualification environnementale des zones d'activités : des ateliers transfrontaliers pour construire une culture commune ont été mis sur pied.

    Un document d'interpellation et de recommandations illustré d'exemples a été rédigé (deux volumes) à l'attention notamment des gestionnaires de parcs d'activités économiques et des communes.

    Un chantier pilote de prairie fleurie et un colloque ont été mis en œuvre. Cet événement a eu lieu à l'aéropôle de Charleroi le 22 septembre 2006 à l'occasion de la présentation du guide d'interpellation et de recommandations.


    2. Modifications budgétaires

    Le budget initial du projet s'élevait à 1.514.667 euros dont 236.786 euros à charge de la Région wallonne.

    Une demande de complément budgétaire a été sollicitée auprès du Comité de pilotage par le porteur du projet. Elle a été jugée prioritaire et acceptée par ce Comité pour un montant complémentaire total de 320.000 euros dont 76.331,90 euros à charge de la Région wallonne.

    Ce complément budgétaire a été approuvé par le Gouvernement wallon en date du 11 janvier 2007.
    Il se justifie d'une part par la prolongation du projet au 31 mars 2007 et notamment par de nouveaux développements à l'intérieur des quatre actions initiales des projets dont :

    - l'affinement et la finalisation des actions prévues, plus particulièrement pour la thématique « zone d'activités économiques » qui n'était pas envisagée au début du projet ;
    - l'élargissement du panel des publics cibles ;
    - l'augmentation du nombre d'emplois crées, du nombre de personnes renseignées sur le marché de l'emploi transfrontalier, du nombre de personnes sensibilisées à l'environnement, … ;
    - le développement de nouveaux outils d'animations.

    La prolongation du projet ainsi que l'octroi d'un complément budgétaire permettra de renforcer les actions menées aussi en donnant davantage les moyens de faire vivre les aménagements conçus dans la durée. Cet accompagnement se révèle nécessaire pour maintenir des dynamiques toujours fragiles, basées sur la reconnaissance mutuelle des acteurs et le traitement des difficultés liées au travail partenarial.