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La gestion des troubles alimentaires chez les jeunes

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 219 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 10/01/2024
    • de VANDORPE Mathilde
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Lorsqu'un jeune souffre de troubles du comportement alimentaire, cela peut avoir des conséquences dévastatrices sur sa santé physique et mentale. Ce sont des maladies complexes, qui requièrent un accompagnement pluridisciplinaire et une prise en charge parfois très longue. Remonter la pente peut être un vrai parcours du combattant.

    Selon les chiffres de l'enquête de santé de Sciensano de 2018, en Wallonie, environ une personne sur 10 (9,1%) possède un trouble du comportement alimentaire de type anorexie-boulimie

    Le centre d'expertise flamand pour les problèmes d'alimentation et de poids Eetexpert, confirme cette même proportion pour l'ensemble du pays.

    La Région wallonne dispose de compétences en matière de santé et doit donc agir d'une certaine manière sur la question.

    À cet égard, quelle est la marge de manœuvre de la Région wallonne pour améliorer la prise en charge des troubles alimentaires des jeunes ? Sur quels axes concrets peut-on agir ?

    Quelles sont les pistes de collaboration possibles avec le Gouvernement fédéral pour renforcer la lutte contre ces maladies ?

    Dispose-t-on de statistiques plus actualisées ? Un suivi de l'état de la situation existe-t-il ?
  • Réponse du 31/01/2024
    • de MORREALE Christie
    La Wallonie est compétente pour la promotion de la santé et la prévention dans le cadre du Plan de promotion de la santé en général, et plus particulièrement dans le cadre de l’axe 1 qui concerne l’alimentation et de l’axe 2 qui s’intéresse à la santé mentale et aux assuétudes.

    Toutefois, la promotion de la santé et la prévention chez les jeunes relèvent de la compétence de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

    Les troubles alimentaires chez les jeunes sont pris en charge, soit en milieu hospitalier, soit dans le cadre de centres de revalidation INAMI (comme les Clairs Vallons à Ottignies) ou encore lors de suivis dans le milieu de vie via les réseaux 107.

    Mon Collègue fédéral, Frank Vandenbroucke a investi 11,4 millions d’euros pour développer des trajets de soins spécialisés relatifs aux troubles alimentaires : à partir du 1er février, les jeunes pourront être suivis par des équipes spécialisées ambulatoires qui pourront s’appuyer sur une expertise supplémentaire grâce à une équipe de soutien dans une approche de soins sur mesure. 11 équipes de soutien sont prévues.

    Il est à noter que le Ministre fédéral avait déjà précédemment créé une capacité supplémentaire en déployant 16 équipes de liaison issues de la pédopsychiatrie dans les services de pédiatrie des hôpitaux où sont, entre autres, admis des adolescents souffrant de troubles alimentaires.

    En outre, à mon initiative, la Wallonie finance le CEPIA (Centre d'expertise Poids, Image et Alimentation). Le CEPIA est un centre de connaissances interdisciplinaires qui fournit des informations, des formations et des conseils étayés aux professionnels de santé pour la prévention, la prise en charge précoce et le traitement des problèmes de poids, de l’image du corps et de l’alimentation.

    Enfin, en ce qui concerne les données disponibles actualisées, l’enquête HBSC (Health Behaviour in School-aged Children) 2022 montre qu’un élève du secondaire sur huit présente un risque de troubles du comportement alimentaire en 2022, ce qui représente 12,9 % des élèves du secondaire scolarisés en Fédération Wallonie-Bruxelles (12,8% en Wallonie et 13,3 % à Bruxelles). Il y a donc bien une augmentation du phénomène par rapport à 2018.

    Dans le 2e – 3e degré du secondaire, les élèves de l’enseignement professionnel (8,6 %) étaient proportionnellement moins nombreux à présenter un risque de TCA que ceux de l’enseignement général et technique de transition (13,7 %) ou ceux de l’enseignement technique de qualification (16,3 %), sans différence entre ces deux filières.

    Globalement, les filles (18,7 %) étaient deux fois et demie plus nombreuses à présenter un risque de TCA que les garçons (7,2 %). Cette différence selon le genre était observée, quel que soit le niveau scolaire. Les prévalences de risque de TCA ne variaient pas selon le niveau scolaire chez les filles et les garçons séparément. Les filles de 5e secondaire étaient toutefois plus nombreuses que celles de 1re secondaire à présenter un tel risque.