Le Médibus
- Session : 2023-2024
- Année : 2024
- N° : 223 (2023-2024) 1
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Question écrite du 11/01/2024
- de DI MATTIA Michel
- à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
Après les Médibus de Bruxelles et de Charleroi, l'antenne louviéroise a noué différents partenariats opérationnels avec le Relais social de La Louvière et SIDA-IST pour ses permanences.
Un tel dispositif ne pourrait être viable sans l'aide de nombreux volontaires, mais aussi sans un soutien financier des institutions publiques. En effet, depuis 2022, la Wallonie octroie à l'ASBL deux subsides facultatifs de 30 000 euros qui permettent d'assurer le fonctionnement et l'entretien des bus ainsi que l'achat de matériels de soins.
Quelle évaluation fait Madame la Ministre du dispositif des Médibus actuellement présent à Charleroi et à La Louvière, notamment pour dépasser les difficultés en matière d'accès à la médecine générale pour certains publics plus éloignés ?
Si le Médibus bénéficie d'un agrément pour son rôle de promotion de la santé, envisage-t-elle des mesures de financement structurel pour assurer un meilleur encadrement du dispositif, en développant notamment davantage de collaborations de première ligne ?
Réponse du 31/01/2024
- de MORREALE Christie
Ce projet a été mis en place à la suite du constat selon lequel de nombreuses personnes, sans-abris ou souffrant d’assuétudes, restaient éloignées des services sociaux et de soins, surtout dans les communes périphériques.
Les services du réseau Relais social existent, pour la plupart, au centre de Charleroi. Les communes excentrées en sont souvent démunies. Un état des lieux des besoins a été établi dans les quartiers ciblés et les lieux de permanence du Médibus ont été guidés par ces constats.
Au Médibus, des soins infirmiers de base sont prodigués, de l’échange de matériel de consommation, des dépistages d’IST et bien sûr, un accueil convivial. Les services proposés sur le Médibus sont un moyen de tisser le lien, de se préoccuper de la santé au sens large, d’informer et d’orienter vers d’autres services.
La philosophie d’accroche et « de l’aller vers », ou « outreaching », constituent la base du travail du dispositif Médibus. Les soins sont prétexte à une sensibilisation à la santé en général et à l’hygiène. L’échange de matériel de consommation sert également à la transmission d’un message de prévention et de conscientisation de l’usager quant à ses pratiques. Les dépistages d’IST, dans le même cadre, sont des moyens de transmettre un message de prévention et de soins.
Le suivi en médecine générale ou dans des services de soins conventionnels ne se fera que dans un second temps si le travail d’accroche a fonctionné. En effet, les difficultés d’accès aux soins sont d’ordres divers, tant financiers qu’administratifs, de manque de connaissances du système de santé, de déni du besoin ou encore de papiers inexistants ou non en ordre.
Actuellement, « Médecins du monde » est agréé pour 5 ans en tant qu’opérateur en promotion de la santé dans le cadre de ses activités liées à Médibus et reçoit un subside dans ce cadre. En termes de financement, la situation diffère. À La Louvière, Médecins du Monde reçoit 14 000 euros en frais de fonctionnement de la part du Relais santé, tandis qu’à Charleroi, il n’y a pas d’intervention du Relais social ou du Relais santé.
Enfin, dans le cadre de l’adoption du décret relatif à la première ligne de soins et d’accompagnement adopté en première lecture par le Gouvernement wallon, le dispositif budgétaire inclut le financement, au niveau des organisations locorégionales, d’un agent de renfort (travailleur social), d’un agent de cohésion avec les CPAS et les relais sociaux et d’une infirmière relais en cohésion sociomédicale, afin de donner des perspectives à l’inclusion des personnes vulnérables ou vivant dans la précarité, dans l’organisation du système de santé primaire.