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La politique de prévention en matière d’usage de la Rilatine

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 232 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 23/01/2024
    • de DURENNE Véronique
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Début janvier, la presse se faisait l'écho des résultats d'une étude menée par les Mutualités chrétiennes sur la consommation de Rilatine chez les jeunes.

    En effet, la Mutualité chrétienne (MC) analyse la consommation de Rilatine depuis 2012, en se basant sur les remboursements octroyés à ses affiliés. Sa dernière étude montre une forte augmentation chez les 6-17 ans, soit une hausse de 20 % depuis 2013 : une augmentation de 40 % chez les filles et de 13 % chez les garçons.

    Selon cette étude, un enfant sur quatre commence son traitement à l'âge de 6 ans, la plupart le poursuivront au moins jusqu'à l'âge de 17 ans (la limite d'âge pour le remboursement et les données disponibles). La durée moyenne du traitement pour un enfant de 6 ans est de 7 ans, alors que l'on sait peu de choses sur les effets secondaires liés à un usage prolongé du méthylphénidate, le principe actif de la Rilatine.

    L'étude de la MC relève également un autre point d'inquiétude, à savoir le manque de suivi de ces jeunes sous Rilatine. D'après celle-ci, alors que la littérature scientifique insiste sur la nécessité d'un suivi attentif et régulier, en 2022, seulement la moitié de ces enfants ont eu une consultation avec un psychiatre et moins de 15 % ont eu un rendez-vous avec un psychologue. Plus de 40 % d'enfants sous traitement médicamenteux n'ont rencontré aucun professionnel de la santé mentale. Ce qui est insuffisant et très inquiétant, conclut l'étude.

    Fort de ce constat, la MC formule une série de recommandations à destination des responsables politiques, dont celle de renforcer la prévention en matière d'utilisation de la Rilatine, ainsi que la formation initiale et continue des médecins et des psychologues sur le plan des connaissances du TDAH, des risques de surdiagnostic, des possibilités de sa prise en charge médicamenteuse et non médicamenteuse et des bénéfices d'un suivi multidisciplinaire.

    Madame la Ministre a-t-elle pris connaissance de cette étude ?

    Face à cette situation préoccupante, comment travailler avec le corps médical, dans le cadre de la prévention, pour le sensibiliser et veiller à faire attention à la délivrance trop rapide de ce type de substance ?

    Compte-t-elle justement, en concertation avec l'AViQ, renforcer la prévention auprès des professionnels, mais également des parents, en ce qui concerne la consommation de Rilatine chez les jeunes ?