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Les mesures pour lutter contre la surpopulation de sangliers

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 255 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 23/01/2024
    • de GALANT Jacqueline
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    C'est une problématique qui revient régulièrement, tant les sangliers continuent à occasionner de nombreux dégâts, notamment dans les jardins de particuliers.

    Pour faire face, Monsieur le Ministre est déjà intervenu et il ambitionnait de mener à bien plusieurs mesures de lutte contre la surpopulation de sangliers en Wallonie.

    Dans les textes qu'il a proposés figurent une modification du nourrissage, une diminution progressive du nourrissage, des dispositions complémentaires concernant les prélèvements, la possibilité conditionnée de tirs de nuit et un certain nombre d'autres dispositions qui permettront alors d'agir transversalement, mais surtout d'agir aussi spécifiquement dans les lieux, les espaces ou les territoires où la présence des sangliers singulièrement et du grand gibier globalement est jugée trop abondante.

    Comment Monsieur le Ministre juge-t-il la situation aujourd'hui ?

    Où en est-on dans la concrétisation des mesures proposées pour lutter contre la surpopulation de sangliers ?

    La période de chasse est toujours en cours. A-t-il eu des retours de terrain sur la situation d'aujourd'hui ?

    Observe-t-il des améliorations ?
  • Réponse du 13/02/2024
    • de BORSUS Willy
    La chasse à l’affût et à l’approche est ouverte toute l’année. Les battues en plaine sont autorisées du 1er août au dernier jour du mois de février. La chasse en battue en forêt est ouverte uniquement du 1er octobre au 31 décembre. Malheureusement le Gouvernement ne s’est pas accordé sur la prolongation de la battue en forêt pour le sanglier jusqu’au 20 février. C’est pour cette raison que j’ai vivement encouragé les titulaires de droits de chasse qui avaient prévu des battues en forêt de solliciter l’autorisation d’effectuer des battues de destruction. J’ai aussi demandé à mon administration de faire preuve d’une grande réactivité pour répondre au plus vite aux demandes, compte tenu des délais très serrés.

    Concernant l’état des lieux des populations de suidés, on remarque qu’elles augmentent globalement sur le territoire wallon et s’étendent là où elles le peuvent. Comme l’honorable membre le sait, la problématique de la prolifération des sangliers va bien au-delà de nos frontières et est d’ailleurs généralisée à l’Europe.

    Depuis le début de la législature, j’ai multiplié les actions et mené une politique offensive pour lutter contre la prolifération des sangliers. D’ailleurs, les acteurs observent dans certaines zones de Wallonie, une diminution des populations suite aux prélèvements importants réalisés depuis 2019.

    Néanmoins, le taux de reproduction des sangliers est très influencé par des facteurs extérieurs comme les conditions météorologiques ainsi que par la disponibilité alimentaire rendant impossibles les estimations précises d’une année à l’autre. On constate également un changement dans leurs mœurs de plus en plus nocturnes, ce qui rend certaines actions de chasse, comme l’affût, de plus en plus compliquées en termes de résultats. C’est pourquoi en plus des plans de tir volontaires, j’ai soumis au Gouvernement de nouvelles mesures en matière de destruction qu’il a validées et qui seront prochainement publiées au Moniteur belge.

    Le nouvel arrêté du Gouvernement wallon relatif à la destruction précise notamment que :
    - la destruction du sanglier peut se faire à la demande de l’occupant pour prévenir des dommages importants aux cultures ou dans l’intérêt de la protection de la flore et de la faune. La destruction est effectuée par l’occupant du terrain à défendre ;
    - la destruction du sanglier peut également se faire à la demande du titulaire du droit de chasse en vue de prévenir des dommages importants aux cultures ou dans l’intérêt de la protection du petit gibier ou encore en cas de dégâts importants et significatifs aux jeunes plantations forestières de moins de 3 ans.

    Une dérogation est également prévue pour le propriétaire d’un bois dans lequel la chasse n’est pas exercée peut solliciter l’autorisation de détruire le sanglier en vue de prévenir des dommages importants aux cultures et aux jeunes plantations forestières de moins de 3 ans, à condition que ce bois ne puisse pas constituer ou faire partie d’un territoire de chasse.

    Parmi les nouvelles dispositions, les méthodes suivantes pourront être autorisées pour détruire le sanglier :
    A. La battue, avec ou sans chiens, uniquement de jour ;
    B. L’affût et l’approche, entre une heure avant le lever officiel du soleil et une heure après son coucher officiel ;
    C. L’affût de nuit du sanglier pourra être pratiqué uniquement du 16 août au 30 juin inclus, à partir de postes répondant aux conditions suivantes :
    1° le poste est matérialisé sur le terrain et disposé de façon à diriger le tir vers la plaine et à éviter le tir vers tout chemin ouvert à la circulation du public ;
    2° le poste est surélevé pour permettre au tireur d’enterrer ses balles ;
    3° le poste est installé à plus de cent mètres de la limite de tout territoire où la chasse est pratiquée par autrui ;
    4° le tir peut s’effectuer jusqu’à une distance maximale de cent mètres, distance qui est matérialisée sur le terrain en un point minimum ;
    D. Le piégeage au moyen de filets, de trappes, de nasses, d’enclos, de capture et de tous autres engins permettant la capture des sangliers vivants, de jour comme de nuit ;
    E. Le tir depuis un engin agricole de récolte, pendant l’opération de récolte.

    Pour conclure, tous les acteurs s’accordent sur le constat qu’on observe moins de sangliers dans certains territoires. Il est donc probable que la diminution des populations s’amorce dans certains secteurs à la suite des importants prélèvements de ces dernières années. Nous sommes convaincus d’être sur la bonne voie et que nous devons poursuivre les efforts.