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Les objectifs de la Wallonie en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 348 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 23/01/2024
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    La Déclaration de politique régionale (DPR) prévoit l'objectif de concrétiser la réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990.

    Où en est Monsieur le Ministre dans l'atteinte de cet objectif ?

    Plus précisément, la DPR prévoit que : « afin de ne plus émettre au maximum que 25,198 millions de tonnes équivalent CO2 en 2030 et remplir ainsi l'objectif de réduction de 55 % des émissions de GES, l'enveloppe pour 2030 doit être réduite de 29 % (pour passer de 34 114 à 25,198 millions de tonnes d'équivalent CO2) ».

    Où en est Monsieur le Ministre précisément dans la concrétisation de cet objectif ?

    Il a fait le choix de ne plus fixer de budget d'émission par secteur dans le nouveau décret Neutralité Carbone. Mais la DPR prévoyait des réductions sectorielles.

    Quels sont les chiffres de réduction d'émissions de tonnes équivalent de CO2 secteur par secteur (énergie, industrie, transport, résidentiel, tertiaire, agriculture, déchets et autres) ?
  • Réponse du 21/03/2024 | Annexe [PDF]
    • de HENRY Philippe
    Tout d’abord, je dois préciser que depuis la rédaction de la Déclaration de politique régionale, les chiffres d’émissions de gaz à effet de serre ne sont plus exprimés selon les pouvoirs de réchauffement global du quatrième rapport d’évaluation du GIEC, mais bien selon le 5e rapport (AR5). Ce qui rend la comparaison avec les chiffres absolus de la DPR assez périlleuse. Dès lors, les chiffres et évolutions que je présenterai ci-dessous sont exprimés selon AR5.

    La dernière soumission officielle et finale transmise par la Belgique aux instances européennes et onusiennes date du 15 avril 2023 et correspond à la soumission wallonne du 15 mars 2023. Toutefois des chiffres belges provisoires existent et ont été transmis à la Commission européenne le 16 janvier dernier. Vous pouvez voir ci-joint (cf. annexe 1) les deux courbes de tendance des émissions wallonnes qui correspondent à ces soumissions.

    Nous y voyons que les émissions wallonnes connaissent en 2022 une réduction de -43,2 % (selon les chiffres provisoires du 16 janvier 2024). Bien sûr, cette grosse diminution enregistrée pour l’année 2022 est une conséquence directe du conflit russo-ukrainien sur les prix de l’énergie combiné à un hiver très doux.

    Le tableau (cf. annexe 2) ci-dessous illustre les réductions sectorielles relatives à l’année 1990.

    Le secteur de l’énergie enregistre une diminution de 3651 kt CO2eq, soit -57 % et ne représente plus que 9 % des émissions totales en 2022.

    Les émissions de processus et de combustion de l’industrie diminuent de 16202 kt CO2eq, soit -62 % et représentent 32 % des émissions totales.

    Le transport, lui, enregistre une augmentation par rapport à 1990 de 731 kt CO2eq, soit une croissance de 12 % et représente une part de 22 % des émissions en 2022.

    Les émissions du chauffage résidentiel ont diminué de 36% en 2022, soit -2534 kt CO2eq, et représentent 14 % des émissions en 2022, qui je le rappelle fut une année assez douce d’un point de vue climatique.

    Le tertiaire, malgré cette douceur, enregistre une augmentation de 215 kt CO2eq depuis 1990 ou +17 %. Cela fixe sa part en 2022 à 5 %.

    L’agriculture a connu une réduction des émissions de -21 % soit -1151 kt CO2eq, mais représente encore en 2022 14 % des émissions.

    Le secteur des déchets a connu une diminution spectaculaire de 79 % depuis 1990 soit -1534 kt CO2eq. Sa part dans le total des émissions en 2022 n’est plus que de 1 %. Tout cela est cependant à relativiser puisque les émissions de l’incinération des déchets est comptabilisée dans le secteur de la production d’électricité.

    Enfin, le secteur «autres», où sont rangées les émissions diffuses, les gaz fluorés et l’activité militaire, enregistre une croissance de 373 kt CO2eq, soit +67 % et représente une part de 3 % en 2022.