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Les dernières décisions sur le bus de consommation à moindre risque à Charleroi

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 238 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 24/01/2024
    • de TZANETATOS Nicolas
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Après la mise en place de la salle de consommation à moindre risque (SCMR) à Liège, un projet de « salle de shoot » mobile est actuellement en cours de développement à Charleroi, s'inspirant notamment de l'évaluation de la salle de consommation à moindre risque à Liège. Ce projet vise principalement à réduire les risques tant pour les bénéficiaires que pour la population, en implémentant des maraudes, la collecte de seringues usagées, le suivi sociosanitaire, et cetera.

    Le 20 décembre 2023, un point reprenant « le développement d'un dispositif mobile pilote de prévention aux assuétudes, de prise en charge médico-sanitaire et de consommation à moindres risques » et « l'octroi d'une subvention au CPAS de Charleroi pour le développement d'un dispositif mobile pilote de consommation à moindres risques » était à l'ordre du jour du Conseil des ministres wallons. Quelles ont été les décisions prises ?

    Madame la Ministre peut-elle préciser en quoi le principe de mobilité de ce bus de shoot répondra de manière pertinente aux objectifs essentiels comme : éloigner la consommation de substances de la rue et réintégrer les consommateurs dans une prise en charge médicale et sociale pour sortir de la toxicomanie ? Pour nous, l'objectif de ce genre de dispositif devrait bel et bien de faire sortir les gens de la toxicomanie.

    Comment va-t-elle assurer un suivi multidisciplinaire complet (administratif, social, médical, et cetera) et pertinent des usagers dans un espace restreint tout en garantissant la sécurité et le bien-être des travailleurs sociaux et médicaux ainsi que la population environnante ?

    Que propose ce bus de consommation à moindre risque en plus de ce qui est déjà mis en place par les associations carolos luttant contre la toxicomanie ?

    Bien que la lutte contre ce fléau soit primordiale, ne pense-t-elle pas qu'à la lumière des résultats de la SCMR liégeoise, ce nouveau projet carolo représente un investissement financier disproportionné au regard de la situation actuelle de la Région wallonne ?
  • Réponse du 01/02/2024
    • de MORREALE Christie
    Je confirme la décision du Gouvernement wallon adoptée le 20 décembre 2023 relative à l'octroi d'une subvention au CPAS de Charleroi pour le développement d'un dispositif mobile pilote de prévention, d’information et de consommation à moindres risques.

    Ce dispositif vise d’abord à aller à la rencontre des consommateurs où qu’ils se trouvent, plutôt que de centraliser en un seul lieu leur présence. Ce dispositif pilote appert donc plus flexible afin de s’adapter à la mobilité des consommateurs tout en leur permettant de consommer dans un cadre sécurisé et non dans la rue. Le bus sera configuré de manière à les accueillir en son sein.

    Il n’y aura donc pas de concentration de consommateurs dans un seul lieu ou dans un seul quartier, mais un travail de prévention en allant à la rencontre des usagers.

    Le dispositif, supervisé médicalement, permettra également de contrôler la qualité du produit de la personne et de lui garantir une intervention, en cas de problème de santé lié à la consommation. Par ailleurs, rappelons le rôle premier de prévention par le recours à du matériel à usage unique et des informations sur les risques de la consommation, voire du dépistage comme pour les IST ou l’hépatite.

    Le dispositif mobile ne peut agir seul et s’entend, conformément à la volonté du CPAS, de manière complémentaire par rapport à l’offre existante, qu’il s’agisse des acteurs spécialisés, comme le Comptoir, ou des acteurs généralistes, comme les médecins traitants, le relais santé ou les infirmiers de Médecins du Monde, pour ne citer qu’eux.

    L’ensemble des acteurs visent à saisir la moindre opportunité de raccrocher les consommateurs au système de soins, en restant réalistes par rapport à la consommation de produits qui provoquent, faut-il le rappeler, l’assuétude, voire de la consommation de plusieurs produits.

    Liège et Charleroi représentent, à elles deux, plus de 400 000 habitants ; si on ajoute leurs périphéries, nous pouvons considérer le double de la population.

    Cet investissement est certes conséquent, mais pour reprendre le terme de « fléau » et au regard de l’évolution de la consommation des produits et de la poly consommation ainsi que de la grande précarité des populations les plus atteintes, le Gouvernement a jugé devoir répondre de cette manière à cette situation plus que préoccupante en termes de santé publique.

    Il est prévu d’emblée d’évaluer le dispositif sachant que la Wallonie se situe à la fois à la manœuvre pour la prévention, en amont, et pour le public visé ici, en aval. Les mesures relatives à la circulation des produits relèvent quant à elles de la compétence des autorités fédérales.