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Le manque d’intérêt pour les véhicules électriques d’occasion

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 353 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 24/01/2024
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    La création d'un marché de véhicules électriques d'occasion est considérée comme essentielle pour rendre les véhicules à émission « zéro » plus abordables et dès lors augmenter le parc de véhicules électriques sur les routes belges et européennes. Afin de réduire l'empreinte carbone du secteur des transports, l'Union européenne s'est fixé pour objectif de mettre en circulation au moins 30 millions de voitures non polluantes d'ici 2030.

    Toutefois, le manque d'intérêt pour les premiers modèles de véhicules électriques risque d'entraver les objectifs de réduction des émissions du transport routier de l'Union européenne.

    Plusieurs facteurs expliqueraient cette réticence de la part des consommateurs, qui sont notamment les prix d'achat des véhicules électriques d'occasion (qui sont plus élevés que ceux des véhicules à essence et diesel plus anciens), le sentiment d'un manque d'infrastructures de rechargement et les inquiétudes persistantes quant à l'autonomie des voitures à batterie rechargeable.

    Comment la Région wallonne prévoit-elle de favoriser le développement d'un marché de véhicules électriques d'occasion, contribuant ainsi à accroître l'adoption de tels véhicules en Wallonie ?

    Y a-t-il une réflexion concernant les obstacles financiers liés aux prix d'achat élevés des véhicules électriques d'occasion afin de stimuler l'intérêt des consommateurs locaux ?

    Quelles actions la Région wallonne prévoit-elle pour sensibiliser la population aux avantages des véhicules électriques d'occasion et pour dissiper les inquiétudes persistantes concernant l'autonomie des voitures à batterie rechargeable, en mettant l'accent sur le contexte local ?

    Comment la Région wallonne entend-elle jouer un rôle actif dans la réalisation des objectifs de l'Union européenne de mettre en circulation au moins 30 millions de voitures non polluantes d'ici 2030, en alignant ses politiques de mobilité avec ces ambitions ?

    La Région wallonne prévoit-elle des partenariats ou collaborations spécifiques avec l'industrie automobile, les organismes de mobilité et autres acteurs locaux pour favoriser le développement du marché de l'occasion des véhicules électriques et relever les défis actuels en Wallonie ?
  • Réponse du 03/04/2024
    • de HENRY Philippe
    Le marché des voitures électriques, inexistant il y a quelques années, est en considérable croissance. Bien que les voitures électriques représentent aujourd’hui seulement 2,5 % du parc automobile belge (150 000 EV sur 6 000 000 de voitures - Source : Statbel, Parc de véhicules), un objectif de 2 millions d’ici 2030 a été fixé pour la Belgique. Il est estimé que sur les 500 000 voitures belges mises en circulation annuellement dans les prochaines années, la moitié sera électrique. Dès lors, le marché de l’occasion électrique, pour l’instant marginal, est attendu en forte progression (avec un léger retard sur le marché du véhicule électrique neuf). Il est également à noter que les véhicules électriques neufs subissent actuellement une baisse de prix significative. En effet, les innovations technologiques et les nouveaux constructeurs arrivant sur le marché génèrent une compétitivité accrue des EV.

    Au-delà des constats du marché des véhicules électriques neufs, plusieurs précisions et initiatives sont à mentionner au sujet des véhicules électriques d’occasion et concernant l’augmentation de leur attractivité au niveau wallon :
    - premièrement, l’effet autonome du marché aura un impact naturel positif sur les voitures électriques d’occasion dans les années prochaines. En effet, 80 % des véhicules électriques en Belgique sont inscrits au nom d’une société. Ces véhicules de leasing, généralement âgés de 4 ans lors de la revente sur le marché de l’occasion, vont faire une apparition soudaine prochainement. Cette augmentation de l’offre, avec des véhicules peu âgés, permettra une disponibilité accrue et une éventuelle baisse des prix de l’occasion ;
    - deuxièmement, la Wallonie travaille activement (notamment via les GTs Bornes de la cellule d’accompagnement à la transition des réseaux) pour mettre en place des leviers pour accélérer le déploiement de bornes de recharge accessible au public, de manière complémentaire au développement qui se réalise par le secteur privé. L’infrastructure de recharge est un enjeu important aux yeux du Gouvernement wallon. Un objectif de 40 000 points de charge équivalents (PCE) accessibles publiquement d’ici 2030 a été défini dans le cadre du Plan Air Climat Énergie de la Wallonie ;
    - troisièmement, différents incitants financiers pour favoriser les citoyens à se diriger vers des voitures à faible émission et/ou d’occasion sont en place. La taxe de mise en circulation, la taxe annuelle de circulation, l’ATN et la déductibilité fiscale fédérale (des voitures et des bornes à domicile) sont des facteurs qui rendent les véhicules électriques plus attractifs.

    Au-delà, certains travaux pourraient être entrepris pour dissiper les inquiétudes concernant les véhicules électriques d’occasion :
    - l’implémentation d’une manière standardisée de contrôler les voitures pourrait être réalisée en collaboration avec les acteurs spécialisés. En effet, au moment de l’achat d’un véhicule électrique, il est important de connaître son état de santé de batterie (State of Health - SoH). Différentes techniques de test sont actuellement utilisées par les spécialistes. Une procédure standardisée serait pertinente pour fiabiliser l’achat d’un véhicule électrique d’occasion et augmenter l’attractivité de ce type de voiture ;
    - l’utilisation des médias (comme dans le cadre de la collaboration Demain Habitat de la Région wallonne avec les médias SudInfo et Le soir) pour informer le public sur les avantages des véhicules électriques d’occasion.