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La possible acquisition d’Arquus par John Cockerill

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 269 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 26/01/2024
    • de ROBERTY Sabine
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le Groupe John Cockerill a récemment annoncé être entré en négociations avec le Groupe Volvo pour l'acquisition d'Arquus, un leader français dans la fabrication de véhicules militaires.

    Pour rappel, John Cockerill est un important fournisseur de tourelle de chars pour blindés légers et de systèmes de tirs de simulation. Cette potentielle acquisition renforcerait donc la présence du Groupe sur le marché mondial de la défense terrestre. Elle aurait également un impact sur la coopération entre la France et la Belgique dans ce secteur.

    Monsieur le Ministre a-t-il pu prendre connaissance de cette information ?

    Comment analyse-t-il l'annonce de cette potentielle acquisition ?

    De quel genre pourrait être les retombées au niveau économique pour la Région ?
  • Réponse du 02/02/2024
    • de BORSUS Willy
    Le rapprochement que l’honorable membre évoque, dont la concrétisation est encore soumise à certaines conditions, renforce effectivement les deux acteurs concernés. Le closing est attendu au 3e trimestre de cette année.

    J’ai pu, à l’occasion de plusieurs réunions de travail avec John Cockerill, suivre de près l’avancement de cette opération, dont la concrétisation proche me réjouit, tant elle renforce le positionnement du pôle défense de John Cockerill sur le marché mondial de la défense terrestre, et partant, plus largement la composante industrielle belge dans la défense.

    Arquus et John Cockerill Defense sont en effet complémentaires, tant en termes de produits qu’en termes de marchés. Cela devrait donc bénéficier aux deux implantations, en termes d’emplois et d’activité. La consolidation de ces deux fleurons nationaux marquerait une « étape majeure » dans la création d’un champion européen de la défense, positionné de manière unique pour répondre aux besoins évolutifs des gouvernements en France, en Belgique, en Allemagne et dans d’autres pays partenaires.

    En cela, cette opération se situe dans le cadre des réflexions relatives à l’autonomie stratégique de l’Europe en matière de défense.

    Cette acquisition contribuerait au renforcement de la coopération entre la France et la Belgique dans un secteur stratégique.

    Celle-ci permettra à terme de contribuer à un système européen de production plus fort, qui permettra de mieux exporter, d’augmenter le volume et donc de diminuer le coût de la défense de l’UE, tout en réalisant davantage d’innovation et une innovation plus rapide. En effet, les offres combinées de tourelles de chars légers et de véhicules de John Cockerill Defense et d’Arquus généreront des synergies importantes, conduisant à des véhicules plus innovants et plus compétitifs pour équiper les forces terrestres dans le monde entier, à commencer par la France, la Belgique et d’autres pays partenaires.

    Cette initiative permettra à cette future alliance franco-belge de mieux servir les forces terrestres dans le monde, en offrant un plus haut niveau de qualité et de compétitivité en matière de coûts, tant pour les tourelles de chars légers que pour les véhicules militaires.

    Le management de John Cockerill ambitionne d’atteindre 1 milliard de chiffres d’affaires en 2026, ce qui est une augmentation substantielle d’activité, et indique vouloir « refabriquer des véhicules en Belgique ».

    La Ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder, s’est quant à elle réjouie pour sa part dans une déclaration de la conclusion de cet accord qui «renforce notre base industrielle et pérennise l’emploi dans ce secteur avec un partenaire clé dans le domaine industriel et opérationnel. Cette nouvelle évolution participe à l’effort de renforcement de notre autonomie stratégique européenne, une autonomie indispensable dans le contexte sécuritaire actuel».

    À ce stade, la Wallonie et WE n’ont pas été sollicitées pour financer cette opération. Nous nous concentrons plutôt sur le financement des activités hydrogène de JC John Cockerill.