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L’aggravation de l’état des routes wallonnes

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 370 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 29/01/2024
    • de DODRIMONT Philippe
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    L'état catastrophique des routes wallonnes n'est plus à démontrer. La météo et le sel des derniers jours ont aggravé la situation.

    Parallèlement aux grands chantiers de rénovation, pourquoi ne pas investir davantage dans le petit entretien pour retarder l'apparition des dégradations ?

    La rénovation garantit-elle une qualité pérenne des routes ?
  • Réponse du 03/04/2024
    • de HENRY Philippe
    La rénovation des routes implique diverses interventions de natures très différentes.

    Le « petit entretien » correspond à des opérations exécutées soit par les équipes internes des districts, soit par les adjudicataires de marchés de baux d’entretien général en génie civil. Les opérations les plus classiques de « petit entretien » sont les campagnes de rebouchage de nid de poule et de scellement de fissures, voire des réparations localisées de surfaces inférieures à 250 m².

    Ces interventions sont généralement réalisées avec des rendements faibles en raison de l’importance des moyens humains et du matériel à déplacer en regard des faibles quantités de matériaux mis en œuvre.

    Par conséquent, les coûts sont inévitablement élevés pour une durée de garantie limitée (généralement une année maximum).

    Ces actions de « petit entretien » sont donc plutôt réservées à la préservation de la sécurité sur les voiries lors de l’apparition de défauts localisés dans l’attente d’une rénovation plus pérenne des couches de revêtement de la voirie.

    En revanche, plusieurs méthodes de rénovation permettent de prolonger substantiellement la durée de vie d’une voirie pour autant qu’elles soient mises en œuvre à temps. Les couches supérieures d’une structure routière ont une durée de vie plus faible que les sous-fondations et les fondations. Il est donc normal d’intervenir périodiquement sur les couches supérieures.

    Étant donné que les principaux facteurs de dégradation de la voire sont le trafic et les conditions climatiques, et que la pénétration d’eau au sein de la structure routière aggrave cette action, les techniques les plus courantes de rénovation sont les suivantes :
    • l’enduisage qui consiste à associer une couche mince de liant bitumineux et de gravillons pour étanchéiser la chaussée, la préserver et créer une nouvelle surface rugueuse. Cette technique permet également de colmater une fissuration légère. Cette technique s’apparente à de l’entretien et est plutôt à réserver aux zones plus rurales ;
    • le raclage / pose qui consiste à intervenir sur un revêtement avant que les dégradations n'atteignent les couches de liaison, la fondation ou la sous-fondation. En fonction du type et de la profondeur des dégradations, une ou deux couches d’enrobés sont fraisées et reposées à l’identique.
    Cette technique a largement fait ses preuves et constitue un mode de gestion économiquement rentable à long terme. La prolongation de durée de vie est d’environ une quinzaine d’années dans le cas du remplacement de deux couches et cela pour un coût globalement 5 fois moindre qu’une réhabilitation complète de la structure.
    Lorsqu’un tronçon de voirie montre également des faiblesses locales au niveau des couches de fondations / sous-fondations, moyennant l’exécution de purges localisées, le raclage / pose peut également convenir comme une stratégie de maintien de niveau de service à moyen terme ;
    • pour ce qui est des revêtements en béton l’entretien des joints constructifs est crucial pour éviter toute infiltration d’eau susceptible de causer des dommages, en particulier dans les zones à fort trafic.