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Le réinvestissement des entreprises étrangères en Wallonie

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 281 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 02/02/2024
    • de MUGEMANGANGO Germain
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    En séance de la Commission de l'économie, de l’aménagement du territoire et de l’agriculture du mardi 23 janvier 2024, Monsieur le Ministre a déclaré à la suite d'une question sur les investissements étrangers en Wallonie : « la bonne nouvelle de 2023 est l'importance accordée par les entreprises étrangères au réinvestissement dans leurs sites existants, notamment dans le contexte des activités dans le secteur des biotechs, de la métallurgie, des cimenteries. Cela signifie que les investisseurs étrangers présents en Wallonie et qui donc expérimentent leur activité industrielle en Wallonie depuis plusieurs années, trouvent un intérêt à continuer à se déployer en Wallonie ; il s'agit donc d'investissements pérennes et structurants ».

    Comment se concrétise « l'importance accordée par les entreprises étrangères au réinvestissement dans leurs sites existants » ?

    Quelles sont ces entreprises étrangères qui réinvestissent dans leurs sites existants ?

    Monsieur le Ministre peut-il décrire les différents projets et/ou annonces ?
  • Réponse du 23/02/2024
    • de BORSUS Willy
    La question de l’honorable membre permet de rappeler le caractère crucial, pour notre économie, des réinvestissements d’entreprises étrangères sur leurs sites localisés en Wallonie.

    En effet, parmi les 46 dossiers d’investissements étrangers conclus en 2023, 29 concernent des extensions d’entreprises déjà implantées dans notre Région (soit 63 % du total). Les montants annoncés en lien avec ces extensions s’élèvent à 873 millions d’euros, soit 77 % du montant global injecté dans l’économie wallonne par des sociétés étrangères dans le cadre des dossiers d’investissement réussis en 2023. Ces extensions représentent par ailleurs 886 des 1 143 emplois directs annoncés (soit 78 %).

    En ce qui concerne l’origine géographique des entreprises qui choisissent de réinvestir sur leurs sites en Wallonie, la Flandre se taille la part du lion, avec 10 des 29 dossiers recensés, loin devant la France (3 dossiers). Quant aux provinces concernées par ces décisions de réinvestissement, le Hainaut arrive en tête (11 dossiers), devant Liège (7 dossiers). Sur le plan sectoriel, enfin, les Sciences de la vie, l’Agrifood et le Transport & la Logistique sont les plus représentés, avec chacun 6 dossiers.

    Ces chiffres témoignent de l’intérêt que trouvent les investisseurs, bien conscients des atouts de la Wallonie, à y maintenir et à y déployer leurs activités. Ces réinvestissements sont stratégiques, car au-delà de pérenniser la présence de groupes étrangers sur notre territoire et de les ancrer durablement dans nos écosystèmes, ils permettent d’accroître de manière significative les capacités de production (à l’instar de la nouvelle unité de fabrication de vaccins de GSK Wavre) - ou, dans le cas du secteur logistique, les capacités de stockage (ainsi, les projets du groupe Weerts dans le Hainaut et à Liège) - voire de relocaliser dans notre Région une partie de cette production (dans le cas par exemple de la future usine de production d’aubes à compresseurs du groupe Safran à Marchin). Ces réinvestissements sont aussi l’occasion, pour les sociétés étrangères, d’amplifier les efforts de R&D (via la construction d’un centre d’excellence comme celui projeté par Sopura/Kersia à Seneffe, après la success-story du centre R&D de AGC à Gosselies), mais aussi de s’inscrire dans une logique de transition énergétique et d’optimisation des processus industriels.

    Ainsi, comme la presse s’en fait l’écho régulièrement, les projets d’investissement d’entreprises étrangères déjà basées en Wallonie en matière de décarbonation et d’automatisation industrielle se succèdent : ils sont soutenus par le Gouvernement wallon et Wallonie Entreprendre, et sont - à l’instar d’ailleurs de tout investisseur déjà installé chez nous - suivis par l’AWEx en lien avec les maisons mères. Si ces projets sont par nature peu générateurs d’emplois, ils n’en demeurent pas moins indispensables pour la pérennité de l’industrie wallonne. Ces investissements doivent être valorisés dans une perspective d’amélioration de l’attractivité de la Belgique/de la Wallonie, à l’heure où les mannes financières de l’Europe sont mobilisées par nos voisins et concurrents directs.

    On peut citer, pour le volet « décarbonation », les investissements récemment annoncés des cimentiers Holcim, CCB (Cementir Holding) et Heidelberg Materials, ainsi que des sidérurgistes Aperam et Industeel, tous engagés dans des processus de modernisation très capitalistiques visant à réduire leur empreinte environnementale. Sur le plan de l’automatisation, pointent demain d’importants investissements chez Valeo, JTEKT ou NGK pour la modification de chaînes de production indispensables au passage du thermique à l’électrique.

    Ces exemples confirment que, dans un contexte conjoncturel marqué par de fortes incertitudes, la Wallonie demeure attractive et conserve la confiance des groupes étrangers qui s’y sont établis.