/

Les études de Wallonie Entreprendre sur le secteur verrier

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 283 (2023-2024) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 02/02/2024
    • de MUGEMANGANGO Germain
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    En séance de la Commission de l'économie, de l’aménagement du territoire et de l’agriculture du mardi 23 janvier 2024, Monsieur le Ministre a déclaré à la suite de mon interpellation sur AGC Moustier : « Par ailleurs, les représentants syndicaux membres du comité d'orientation de la SOGEPA avaient sollicité dès ce moment la Cellule d'analyse économique et stratégique pour réaliser une étude du secteur verrier wallon. Dans ce cadre, de nombreux échanges ont eu lieu avec les représentants syndicaux du secteur du verre ainsi que la Fédération sectorielle industrielle Indufed. Ces échanges ont notamment permis d'établir un état des lieux économique du secteur du verre wallon, soulignant en particulier que le secteur verrier reste bien sûr un pilier industriel wallon ».

    Peut-il donner l'état des lieux économique du secteur du verre wallon tel que décrit dans ces études de la Cellule d'analyse économique et stratégique ?

    Comment est-il souligné que le secteur verrier reste un pilier industriel wallon ?

    Qu'en est-il de la fibre de verre ?

    Quelles sont les entreprises actives dans le secteur du verre en Wallonie ?
  • Réponse du 23/02/2024
    • de BORSUS Willy
    Courant 2021, dans le contexte des difficultés rencontrées par le site d’AGC à Seneffe, les représentants syndicaux membres du Comité d’Orientation de la SOGEPA avaient sollicité sa Cellule d’analyse économique et stratégique pour réaliser une étude du secteur verrier wallon et de ses perspectives de développement. Dans ce cadre, plusieurs échanges avaient eu lieu entre la Cellule de veille de l’ex-SOGEPA et les représentants syndicaux du secteur du verre ainsi que la Fédération sectorielle Indufed. Ces échanges ont notamment permis de partager un état des lieux économique du secteur du verre wallon en combinant les statistiques macro-sectorielles avec (a) une analyse microéconomique plus fine des acteurs en (b) comparant la Wallonie avec le reste de la Belgique et potentiellement l’Europe. De cet état des lieux, on peut souligner plusieurs résultats intéressants sur l’industrie du verre (définie par le code NACE 231 - Fabrication de verre et d’articles en verre) :

    • Une spécificité de l’industrie wallonne du verre est qu’elle a un poids économique supérieur à celui de la Flandre, tant du point de vue de l’emploi que de la valeur ajoutée. Le verre est donc une des rares exceptions comme l’est aussi le secteur pharmaceutique. Le nombre d’entreprises actives dans le verre en Wallonie est cependant plus faible qu’en Flandre. Cela signifie que les entreprises wallonnes sont en moyenne plus grandes que les entreprises flamandes. Il est aussi important de relever que, considérées dans leur globalité, les entreprises wallonnes sont moins rentables que les entreprises flamandes du point de vue du résultat net d’exploitation. En effet, le secteur du verre wallon est en perte de 2012 à 2015 (en particulier en 2013) puis il est devenu excédentaire depuis 2016 (à l’exception de 2020). Les entreprises flamandes, quant à elles, ont un résultat continument bénéficiaire sur la période analysée.

    • Au niveau du commerce international, la Wallonie est un exportateur net récurrent de produits en verre alors que la Flandre est un importateur net.

    • Au sein de l’industrie du verre qui regroupe le verre plat, le verre creux, la fibre de verre et les verres techniques, une autre spécificité de la Wallonie est qu’elle est spécialisée sur le segment de la fabrication de verre plat alors que la Flandre l’est plutôt sur le segment du façonnage et de la transformation du verre plat. Du fait de la taille du secteur en Wallonie, cette spécificité wallonne se retrouve également au niveau belge. Les données européennes d’Eurostat permettent du reste de comparer que la segmentation belge est spécifique, car aucun autre pays de l’Union européenne ne compte une telle concentration de l’emploi dans la fabrication de verre plat. Les autres pays sont en effet majoritairement spécialisés - en termes de répartition de l’emploi dans les segments de l’industrie du verre – dans le façonnage et la transformation de verre plat (Autriche, Finlande, Allemagne, Hongrie, Suède et Royaume-Uni par exemple). Un nombre plus réduit de pays concentrent l’essentiel de l’emploi dans le segment du verre creux (France, Pays-Bas, Pologne, Portugal) ou de la fibre de verre (Danemark, Lettonie, Norvège).

    • Un autre fait remarquable est la valeur ajoutée par travailleur très élevée dans le secteur du verre en Belgique. Cette mesure qui permet d’approcher la productivité des entreprises s’apprécie de manière régulière ces dernières années et se trouve même être la plus élevée de l’Europe des 27 en 2018. À l’inverse, le résultat brut d’exploitation rapporté au chiffre d’affaires est parmi les plus faibles et la Belgique a été le seul pays avec un ratio négatif de 2012 à 2014. La situation est donc contrastée dans le secteur du verre belge avec une productivité élevée, mais des problèmes en termes de rentabilité. Ajoutons que la fabrication de verre plat concentre la majeure partie de l’emploi belge dans ce secteur, mais c’est la fabrication de fibre de verre qui a la valeur ajoutée par emploi la plus élevée. De plus, sur les cinq grands segments relatifs à la production de verre en Belgique, c’est la fabrication de verre plat qui a le ratio résultat brut d’exploitation rapporté au chiffre d’affaires le plus faible. Cela semble indiquer que le segment du verre plat est le moins rentable des cinq sous-segments de l’industrie du verre.