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Le développement de la gare Centrale de Charleroi

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 380 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 02/02/2024
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    La gare Centrale de Charleroi, rénovée pour un coût de 32 millions d'euros sur deux ans et demi, dispose désormais d'une nouvelle esplanade.

    La zone, interdite à la circulation, offre plus d'espace pour les bus, le métro, les taxis, les piétons et les vélos, tout en offrant une meilleure visibilité de la Sambre. La gare des TEC a été rénovée pour accueillir les voyageurs dans des conditions confortables.

    L'objectif est de faire de Charleroi Central le principal pôle de mobilité de la région, en interconnectant divers modes de transport. Le projet, financé par des fonds locaux, régionaux et européens, a nécessité une collaboration entre différents acteurs publics, notamment la Ville de Charleroi, le Port autonome de Charleroi et les TEC.

    Comment le Gouvernement compte-t-il capitaliser sur le succès de la rénovation de la gare Centrale de Charleroi pour améliorer la mobilité dans d'autres villes de Wallonie ?

    Monsieur le Ministre peut-il nous en dire plus sur les projets futurs visant à promouvoir l'utilisation des transports en commun à Charleroi et dans d'autres villes de Wallonie ?

    Comment la collaboration entre les différentes parties prenantes, notamment les autorités locales, régionales et européennes, a-t-elle contribué au succès de ce projet de rénovation de la gare Centrale de Charleroi ?

    Quelles sont les leçons à retenir pour les prochains projets ?

    Quelles sont les prochaines étapes prévues pour renforcer le réseau de mobilité régionale ?
  • Réponse du 22/03/2024
    • de HENRY Philippe
    Avant toute chose, je tiens à préciser que chaque ville wallonne possède ses propres spécificités, ses propres potentialités et ses propres besoins en matière de mobilité, qui sont notamment analysés dans le cadre de Plans de Mobilité.

    Il en va de même en matière de montage puis de gestion de projets : ces projets sont souvent complexes, nécessitent des études et des arbitrages, et peuvent combiner parfois plusieurs sources de financement.

    Je rappelle par ailleurs que la Région mobilise des financements importants pour réaliser des aménagements en faveur des transports en commun, dont un Plan Mobilité et Infrastructures Pour Tous avec près de 200M€ affectés à la mobilité collective sur la période 2020-2026, et des financements conséquents transférés chaque année au TEC pour assurer sa mission déléguée d’investissement.

    Enfin, « renforcer le réseau de mobilité régionale » va bien au-delà des seules actions relatives au développement des transports en commun. Sans être, loin de là, exhaustif, voici un aperçu des principales réalisations récentes et des projets d’ores et déjà programmés dans quelques villes wallonnes, en lien avec la ou les gares desservant ces villes.

    À Tournai, dans le cadre de la dernière programmation FEDER, le parvis de la gare a abandonné son statut de parking pour celui d’un espace piétonnier entièrement rénové. Dans la foulée, la rue Royale a également été rénovée en pavés pour en conserver le cachet, tout en y intégrant des bandes en béton pour vélos. Ces deux projets s’inscrivent dans d’autres espaces verts visant à mettre à niveau toute la liaison centre-ville/gare. Toujours en lien avec la gare, les travaux pour la L88A (RAVeL) vers la gare sont programmés en 2024. Enfin, la gare des bus va également être réaménagée en 2024 et 2025.

    Dans l’agglomération montoise, les études en vue de la réalisation d’un axe de busway (ex Bus à haut niveau de service/BHNS) desservant l’ouest de l’agglomération le long de l’axe de la N51 au départ de la gare de Mons sont en cours. Cet axe de busway améliorera l’accessibilité de toute cette partie de l’agglomération montoise, ce tant pour les usagers du TEC que pour les cyclistes.

    Dans l’agglomération de Charleroi, le Plan de Mobilité de Charleroi Métropole est actuellement soumis à l’enquête publique. Ce plan a pour but de définir les actions à mettre en place à l’horizon 2035 pour organiser la mobilité structurante afin de tendre vers une mobilité plus durable en se basant sur la vision FAST.

    Le PMCM nourrit de fortes ambitions au niveau des transports collectifs et partagés. Notamment dans son Ambition C.3 : Faire des transports collectifs et partagés une alternative attractive et crédible aux déplacements ), il ambitionne notamment d’assurer un haut niveau de service ainsi qu’une meilleure complémentarité des offres SNCB et TEC ou encore de développer la pratique du covoiturage et d’augmenter le taux de remplissage des véhicules.

    À Namur, le projet complexe de construction de la gare de bus au-dessus de la gare ferroviaire a connu son épilogue en 2023. Cette gare accueille dans des conditions enfin dignes les lignes de bus interurbaines, et assure, par définition, une excellente intermodalité avec le rail. En complément, c’est désormais la Ville de Namur qui mène un chantier de réaménagement de la place de la Station pour y accueillir dans de meilleures conditions les lignes urbaines, tout en donnant une bien plus large place aux piétons. Le coût de ce chantier est réparti entre la SOFICO et la Ville de Namur, qui elle-même met à profit un financement régional (politique intégrée de la Ville) pour 80 % de sa part ; le solde (20 %) par emprunt. Ce montage est l’illustration des multiples possibilités de financement des opérations de mobilité urbaine, selon qu’elles relèvent de responsabilité municipale, régionale, fédérale (SNCB/Infrabel) ou partagée.

    À Liège, dans la lignée des orientations stratégiques tracées par le PUM de l’agglomération liégeoise en 2019, le réseau TEC est en pleine rénovation. Il y a bien entendu le tram de Liège avec ses extensions qui desservira désormais 4 gares de l’agglomération (Liège-Guillemins, Liège Saint-Lambert, Bressoux et Pont-de-Seraing. En complément, l’autre projet majeur indispensable à la modernisation du réseau de transport urbain est le projet de 4 lignes busway. Une première phase de réorganisation de l’offre TEC est programmée pour la mise en service de la ligne courte du tram (début 2025), une seconde phase suivra avec la finalisation des deux extensions et des axes de busway.

    Je terminerai ce très rapide et très partiel survol en évoquant le lancement de 4 études relatives au réseau cyclable structurant, lancées en 2024 dans les arrondissements de Verviers et de Liège, ainsi que les provinces de Namur et du Brabant wallon. L’objectif est de disposer d’une vision très précise du tracé des futures cyclostrades et autres liaisons cyclables fonctionnelles supralocales ; il faut noter que sans attendre, certains marchés de travaux ont déjà été attribués pour la réalisation de tronçons dont l’intérêt est suffisamment évident pour ne pas devoir être confirmé par une telle étude.

    Ces itinéraires seront sélectionnés entre autres en tenant compte de la force des polarités à desservir. Les gares principales des villes et agglomérations wallonnes sont donc d’ores et déjà au cœur de ce type de réflexion. Toutes les communes et plusieurs acteurs territoriaux ou associatifs sont bien entendu impliqués dans ces études.

    Disposer d’une stratégie permet aussi de saisir voire de créer les opportunités de financement, dont les sources peuvent être extrêmement variées.