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Le recyclage des langes.

  • Session : 2006-2007
  • Année : 2007
  • N° : 93 (2006-2007) 1

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  • Question écrite du 14/02/2007
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    J'ai récemment lu dans la presse que Monsieur le Ministre se lançait à la chasse aux langes. En effet, près de 19 000 tonnes de langes usagés auraient été incinérées l'année dernière en Wallonie ; cela représenterait 170 kilos par bébé et par an.

    Si l'on en croit le Réseau éco-consommation, les langes mettent en moyenne 500 ans à se décomposer. Il est donc clair que les couches-culottes représentent un réel problème environnemental.

    Afin de lutter contre cette pollution, Monsieur le Ministre aurait décidé de recourir à la collecte sélective des langes jetables. En quoi consiste-t-elle ? Comment sera-t-elle organisée ? A partir de quand ? Qui Monsieur le Ministre a-t-il rencontré pour mettre en place cette collecte ? Des conventions ont-elles été signées avec les opérateurs ; je pense aux fabricants, aux entreprises de traitements de déchets, aux différentes filières liées à ce type de recyclage ?

    Par ailleurs, on ne trouve pas seulement trace de langes au sein des familles, mais également dans les crèches, les hôpitaux ou encore dans les maisons de repos et de soins. La collecte s'effectuera-t-elle de manière identique pour toutes les cibles ?

    Quel sera le coût de la collecte sélective de langes ? Sera-t-il intégré dans le coût vérité de la gestion des déchets ? La population risque-t-elle de subir une répercussion de ce coût ?
  • Réponse du 08/03/2007
    • de LUTGEN Benoît

    Des volumes importants de déchets de langes sont produits tant au sein des ménages que dans les milieux d'accueil et de soin. Selon les données recueillies en Région flamande, les langes, toutes catégories confondues, représenteraient de 2 à 3 % des déchets ménagers.

    La réflexion sur la gestion des langes doit à la fois porter sur la gestion des langes jetables et sur le développement des langes réutilisables. Suivant les estimations, 30.000 tonnes de langes seraient produites chaque année en Wallonie et incinérées ou mises en CET, alors que des procédés de traitement par recyclage existeraient et seraient mis en œuvre dans d'autres pays, notamment aux Pays-Bas.

    L'alimentation des unités de traitement suppose l'organisation d'une collecte sélective qui pourrait être, par exemple, basée en premier lieu sur le réseau des crèches et des maisons de repos, voire certains parcs à conteneurs, en coopération avec les communes et les intercommunales. Il faudra cependant évaluer les gains environnementaux de la mise en place de la collecte sélective et du traitement, car ceux-ci ne sont pas encore clairement établis. La solution du compostage est également à l'étude par certains; l'intercommunale IDELUX teste par exemple la collecte de couches jetables via la partie compostable du duo-bac.

    Compte tenu de la priorité donnée à la prévention, l'alternative aux produits jetables que constitue le recours aux couches lavables et réutilisables doit être étudiée de près, au titre de piste complémentaire ou alternative. En effet, depuis quelques années, de nouvelles générations de langes réutilisables sont apparues sur le marché, bien plus pratiques que dans le passé.

    Il convient de noter que le recours aux langes réutilisables reste encore marginal. D'après les études réalisées, le changement de pratique se heurte en effet à des freins importants: psychologiques d'abord, financiers ensuite - le prix d'achat initial reste dissuasif -, pratiques, enfin, dans le cadre des exigences des institutions. Cependant, des expériences sont en cours, comme à Namur où la ville subventionne une expérience de langes lavables auprès de quelques dizaines de ménages volontaires. Ces expériences doivent être encouragées.

    En conclusion, l'ensemble de ces éléments m'amène à vouloir amplifier davantage, au sein de mon administration, la réflexion engagée sur l'intérêt environnemental d'une politique spécifique de gestion de ce flux de déchets particuliers. Aussi, et sur la base notamment des travaux et opérations pilotes réalisées tant dans notre Région que dans les régions et pays voisins, l'Office wallon des déchets doit, d'une part, évaluer l'intérêt environnemental, économique et organisationnel d'une collecte et d'un traitement sélectifs des langes et, d'autre part, favoriser des projets pilotes de collecte sélective de langes ou de promotion de langes réutilisables, avec l'une ou l'autre commune ou intercommunale. Cette analyse devra inclure la question du financement.