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L'explosion des cas de consommation de stupéfiants en Wallonie

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 247 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 07/02/2024
    • de BERNARD Alice
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Ces dernières semaines, nous avons beaucoup entendu parler du trafic et de la consommation de stupéfiants tant à Bruxelles qu'en Flandres. Malheureusement, la Wallonie n'est pas épargnée par le phénomène, d'après Fedito Wallonie, la Fédération wallonne des institutions pour toxicomane.

    Le secteur fait face à une explosion des demandes d'aide et peine à pouvoir toutes les rencontrer. À côté de cela, le secteur observe le retour de certaines substances notamment chez les jeunes comme la kétamine, un tranquillisant qui produit un sentiment de détachement (ou de dissociation) de l'esprit et du corps. Son fonctionnement consiste à faire en sorte que le cerveau ne reçoit plus les messages nerveux de douleur.

    La Fédération plaide pour une approche globale, holistique, coordonnée entre tous les acteurs concernés par cette problématique aux nombreux tenants et aboutissants. L'approche purement répressive, bien qu'utile, est insuffisante pour répondre aux enjeux multiples. La prévention, l'information, la prise en charge psychosociale et médicale sont des outils essentiels et complémentaires pour prendre à bras le corps les problématiques liées aux assuétudes.

    Les services spécialisés dans les assuétudes sont donc surchargés et dénoncent un sous-financement depuis des années. Comble de l'absurde, alors qu'ils croulent sous les demandes, certains centres sont contraints de se séparer de leurs effectifs faute de financements.

    Comment Madame la Ministre explique-t-elle cette situation ?
  • Réponse du 21/02/2024
    • de MORREALE Christie
    En 2023, plusieurs services agréés et subventionnés en tant que services spécialisés en assuétudes ont obtenu un agrément également en promotion de la santé. Il s’agit de Namur Entraide Sida, Citadelle, Nadja, la Ville de Mons et le Comptoir.

    D’autres services actifs en matière d’assuétudes, mais non agréés, comme services spécialisés d’aide et de soins en assuétudes, ont été agréés en promotion de la santé. Il s’agit, par exemple, de Modus Vivendi, d’Eurotox ou d’AVAT. Leurs plans d’action ont été analysés par l’AViQ et traduits dans un fichier d’analyse unique. Celui-ci permettra d’avoir une vue d’ensemble et d’ajuster la planification.

    Concernant les salles de consommation à moindre risque, le Gouvernement a octroyé une subvention facultative d’un million d’euros à charge du budget du plan de relance pour un dispositif mobile à Charleroi dès 2023. Le même budget est prévu pour 2024. Ensuite, il est attendu que le dispositif soit évalué par l’AViQ.

    Pour le projet de salle de consommation de Liège, la convention pluriannuelle a été prolongée pour un montant annuel de 1 million d’euros.

    Concernant le cadre législatif du secteur assuétude, un avant-projet de décret a été approuvé en première lecture par le Gouvernement. L’objectif de ce texte est d’assurer un financement de base minimum à tous les services concernés et d’intégrer les subventions facultatives. Notons que la priorité est accordée au renforcement de projets existants plutôt qu’à l’octroi de subventions pour développer de nouveaux projets.

    Le texte permettra aussi d’harmoniser les financements pour les services agréés. Actuellement, pour les mêmes missions, certains services assuétudes sont financés à hauteur de 40 000 euros et d’autres à plus de 200 000 euros. Le texte propose de financer à hauteur de minimum 250 000 euros chacun des services.

    La Fédération des institutions pour toxicomanes a été consultée pour la rédaction de ce texte le 23 août 2023 et le 16 janvier 2024.

    En 2023, nous avons également adopté avec le Gouvernement fédéral une stratégie globale de lutte contre la drogue. Cette stratégie préparée par la cellule générale de politique drogue fait la part belle aux soins, à la prévention et à la réduction des risques. Le ton est clairement celui de la protection du consommateur.

    La répression étant axée sur la production et le trafic. Cette stratégie instaure également un nouveau mode de fonctionnement pour la cellule générale de politique drogue. Un comité scientifique sera constitué pour que les autorités politiques puissent se baser sur les meilleurs conseils.