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Le suivi de la pollution aux substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) dans le zoning pétrochimique Feluy-Ecaussinnes

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 280 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 07/02/2024
    • de DESQUESNES François
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Ce 30 janvier 2024, j'ai reçu la réponse à ma question relative à la pollution aux PFAS dans le zoning pétrochimique Feluy-Ecaussinnes (QE n°203 du 21 décembre 2023).

    Toutefois, je n'ai pas reçu de réponse à certaines de mes questions que je réitère donc.

    Le reportage de la RTBF a visiblement été tourné à Écaussinnes il y a plusieurs mois. Madame la Ministre peut-elle m'indiquer si et quand les autorités d'Écaussinnes lui ont informé (elle, son cabinet et son administration) de problèmes de pollution ou des questionnements relativement à l'entreprise Chemviron ?

    Quelle a été sa réaction et celles de ses services et quand ?

    A-t-elle sollicité les entreprises citées dans le reportage #Investigations de la RTBF ?
    De quelle façon et avec quelles réponses ?

    Par ailleurs, dans sa récente réponse, Madame la Ministre m'annonce que les prélèvements réalisés entre le 27 novembre et le 7 décembre 2023 ne sont toujours pas connus.
    Pourquoi ce retard alors que les délais d'analyse sollicités par des communes sont d'une quinzaine de jours ?

    Les résultats sont-ils maintenant connus ? Où sont-ils disponibles ?
  • Réponse du 20/03/2024
    • de TELLIER Céline
    Les dates de tournage des séquences de l’émission #Investigations à Écaussinnes ne sont pas connues de l’Administration.

    Le 21 avril 2023 à 10h49, la commune d’Écaussinnes a informé le Département de la Police et des Contrôles (DPC) que, lors d’une visite de terrain le 20 avril 2023, ils avaient observé la présence d’eaux noires dans la Pignarée. Cette présence d’eaux noires laissait penser à la présence de résidus de charbons actifs provenant de la société Chemviron.

    Le DPC s’est directement rendu dans l’entreprise. Un prélèvement d’eaux a été réalisé au niveau du rejet Chemviron lors de cette visite. À l’analyse des résultats du prélèvement, il a été constaté que l’établissement respectait les normes de rejets malgré la présence d’eaux noires dans le rejet.

    Concernant Chemviron et les PFAS, il convient de rappeler que la problématique du rejet de PFAS dans les eaux usées a été prise en considération dans le cadre d’une modification du permis d’exploiter délivré par la commune d’Écaussinnes. Depuis mai 2023, l’exploitant réalise une analyse mensuelle de ces paramètres.

    En janvier 2024, le Département de la police et des contrôles (DPC) a reçu les résultats des analyses d’autocontrôle mensuel de Chemviron relatives à ces substances jusque décembre 2023. La valeur maximale restait toujours inférieure à la norme de rejet.

    Comme précisé ci-dessus, Chemviron a reçu la visite du DPC dès annonce de l’incident, ce qui a permis d’en préciser la cause.

    Les eaux du site sont traitées par une station d’épuration. Les eaux de voiries chargées en poussières de charbons actifs sont dirigées vers un bassin d’orage interne au site et ensuite envoyées vers cette même station d’épuration.

    Le fonctionnement de la station d’épuration est le suivant :

    L’établissement possède deux bassins de décantation (A et B) qui travaillent en alternance. L’eau décantée des bassins A ou B est envoyée vers un bassin C avant passage par un filtre à charbon actif puis rejet dans le bassin d’orage IDEA qui lui-même se déverse dans la Pignarée.

    Le bassin (C) dispose d’une surverse en cas de niveau trop haut (by-pass du filtre) qui se déverse dans la Pignarée (par l’intermédiaire du bassin d’orage IDEA). Néanmoins, pour éviter que le bassin C ne déborde vers le rejet Pignarée sans passage par les filtres à charbon, un basculement vers le second bassin de décantation (A ou B) s’opère.

    Lors de l’incident, l’entreprise réalisait le curage d’un des bassins de décantation (bassin B). Le niveau dans le bassin (C) était élevé et le basculement vers le bassin B (indisponible, car curage) n’a pas pu être fait.

    De plus, il a été constaté que le filtre à charbon actif était saturé, ne laissant passer qu’un faible débit. Un contre-lavage du filtre était nécessaire. Seulement, l’eau du contre-lavage retourne au niveau du bassin C. Celui-ci a débordé dans la Pignarée. Et les eaux libérées contenaient une charge plus élevée en particules fines de charbon.

    Une amélioration de la gestion de l’épuration des eaux a été demandée à Chemviron afin de prévenir ce genre d’incident à l’avenir.

    Et en ce qui concerne les résultats des prélèvements effectués en novembre et décembre 2023 au niveau de ces deux entreprises, ils ont montré une teneur en PFAS dans les rejets de 72,1 ng/l (28 PFAS analysés) pour Chemviron et 1300 ng/l pour Total Petrochemicals.