/

La suppression de la ligne 74 reliant Tongres et Liège par De Lijn

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 402 (2023-2024) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 07/02/2024
    • de de LAMOTTE Michel
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Je souhaite attirer l'attention de Monsieur le Ministre sur la situation préoccupante à Juprelle en suite de modifications apportées par De Lijn à l'ancienne ligne 74, désormais ligne 79, entre Tongres et Liège. Cette modification a entraîné la suppression de plusieurs arrêts cruciaux à Paifve et Wihogne, impactant significativement la mobilité, particulièrement celle des jeunes.

    Historiquement, la ligne 74 desservait 8 arrêts le long de la chaussée Brunehaut, facilitant l'accès à l'école à Liège. La ligne 79, en revanche, reste sur la chaussée de Tongres, omettant le cœur des villages précités. Les autorités de Juprelle, confrontées à cette décision unilatérale, ont multiplié les efforts pour rétablir ces arrêts vitaux, sans succès.

    En novembre 2023, l'intervention de Monsieur le Ministre auprès de son homologue flamande visait à corriger cette situation en demandant la création de deux arrêts supplémentaires sur le parcours du 79. Cependant, la récente modification des horaires de la ligne 79 par De Lijn complique davantage la situation, empêchant les étudiants de Juprelle d'arriver à temps à l'école.

    Je rappelle tout de même que les utilisateurs de cette ligne payent non seulement un abonnement des TEC, mais aussi une contribution supplémentaire à De Lijn pour ce service qui n'est, donc, plus rendu correctement.

    Quelles démarches concrètes Monsieur le Ministre a-t-il entreprises ou envisage-t-il pour persuader De Lijn de reconsidérer les modifications apportées à la ligne 79, et plus spécifiquement pour ce qui concerne la réinstauration des points d'arrêt supprimés ?

    Existe-t-il des plans pour améliorer la coordination entre De Lijn et l'Opérateur de Transport de Wallonie (OTW), notamment en ce qui concerne le respect des accords de coopération interrégionaux ?

    Quelles mesures alternatives propose-t-il pour pallier les difficultés de mobilité rencontrées par les résidents de Juprelle, en particulier les jeunes étudiants, en attendant une résolution de ce problème ?

    N'est-il pas finalement temps pour l'OTW d'assurer directement cette ligne de bus ?
  • Réponse du 22/03/2024
    • de HENRY Philippe
    Dans le cadre de la réorganisation de son offre de transport, De Lijn a décidé de supprimer certaines lignes. La mise en œuvre du plan de De Lijn s’est faite sans en informer le SPW ou le TEC dans un délai raisonnable, en complète opposition avec les accords de coopération entre nos régions.

    Depuis septembre 2023, nous interpellons le cabinet de la Ministre Peeters. D’abord sur la suppression de la ligne 74 « Liège – Tongres » puis encore en ce moment à cause de la réforme plus importante du réseau de De Lijn.

    Concernant la ligne 74, remplacée par la ligne 79, mais qui ne proposait plus d’arrêts accessibles à hauteur de Juprelle, j’ai écrit officiellement à la Ministre Peeters le 7 novembre afin de réclamer l’ajout de 2 arrêts à Juprelle. Cette demande m’avait été transmise par les locaux, dont Madame la bourgmestre elle-même. La Ministre Peeters m’a répondu dès le 13 novembre en répondant favorablement à ma demande. La Bourgmestre de Juprelle m’a remercié par ailleurs pour mon intervention auprès de la Région flamande. Malheureusement, en janvier dernier, De Lijn a mis en place la 2e phase de sa restructuration du réseau, toujours sans consultation avec le TEC ou le SPW. Parmi d’autres, la Bourgmestre de Juprelle a donc demandé à nouveau mon intervention.

    À l’opposé de notre démarche en Région wallonne qui vise à augmenter fortement le réseau de transports en commun afin d’offrir un maximum d’alternatives de transport aux personnes, la Flandre vient de supprimer plus de 3 000 arrêts De Lijn, soit 17 % du nombre total d’arrêts. Cela impacte également la desserte en Région wallonne. Alors que l’accord de coopération de 1991 prévoit que « l’offre globale de l’exploitant secondaire dans la Région de l’exploitant principal n’est pas modifiée de plus de 10 % par rapport au 01/01/91 » et que « toute modification doit être communiquée par l’exploitant secondaire à l’exploitant principal », aucune de ces conditions n'a été respecté par De Lijn et la Flandre à l’heure actuelle. En Région Bruxelles-Capitale, l’offre De Lijn entre 1991 et 2021 a augmenté de 24 % et va encore se développer avec la réforme mise en vigueur début janvier. Les modifications d’offre sont par ailleurs soumises à l’approbation du Gouvernement bruxellois. En Région wallonne, l’offre De Lijn a par contre diminué de 31 % sur la même période. Il s’agit donc d’un processus qui n’est pas neuf, mais qu’il faut continuer de dénoncer, car celui-ci se fait sans concertation avec l’administration et le TEC et sans approbation du Gouvernement wallon.

    Par conséquent, j’ai demandé que ce point soit inscrit lors de notre CIM Mobilité (réunion entre les Ministres belges de la Mobilité) du 17 janvier pour en discuter de vive voix avec la Ministre Peeters. Nous avons convenu d’organiser une bilatérale entre Ministres et en présence de nos administrations et opérateurs de transport respectifs. Cette réunion a lieu le 28 février dernier. Au cours de celle-ci, De Lijn a expliqué la teneur de sa réforme et a confirmé que celle-ci ne respectait plus les accords de coopération existants. En janvier 2024, c’est à nouveau 28 % de l’offre de De Lijn en Région wallonne qui a été supprimé par rapport à 2021. Il a été convenu que 2 groupes de travail seraient organisés : l’un afin d’identifier les impacts concrets de la réforme sur la Région wallonne et d’envisager des pistes de solution (comme le flexvervoer mis en place à présent du côté flamand) ; l’autre afin de travailler sur les principes de l’accord de coopération. Une nouvelle réunion au niveau ministérielle, en présence des administrations et des opérateurs de transport, est prévue en avril afin de faire l’état des lieux des avancées.

    Sous cette législature, nous avons fait notre part du chemin vers une mobilité plus verte et plus juste en développant, entre autres, l’offre du TEC de plus de 10 %. La diminution du réseau De Lijn n’a pas vocation à être remplacée par une équivalence TEC. Cela ne serait ni opportun, ni réaliste budgétairement, ni faisable opérationnellement.

    Néanmoins, les bureaux d’études des directions territoriales du TEC analysent les possibilités de modifier des parcours de lignes existantes sans que cela ne se traduise par un allongement du temps de parcours des autres passagers de ces lignes, ni par l’abandon de certains clients.

    Il convient en outre de tenir compte des horaires scolaires des écoles desservies ainsi que des connexions avec les autres lignes du TEC et de la SNCB.

    Pour les élèves, le service de ramassage scolaire, qui répond à une absence de ligne régulière, pourrait éventuellement être envisagé.

    Comme l’honorable membre le voit, ce dossier a toute mon attention et j’espère que nous sortirons par le haut, grâce à la pleine collaboration de mon homologue flamande, pour le bien des usagers du transport public en Région wallonne.