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La décarbonation du secteur de production de ciment

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 424 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 19/02/2024
    • de MAROY Olivier
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Le processus de production de ciment est très polluant. 100 tonnes de calcaire traitées à haute température produisent 56 tonnes de chaux et libèrent 44 tonnes de CO2 dans l'atmosphère. Or, après l'eau, le ciment est la matière première la plus utilisée par l'homme.

    Pour l'industrie cimentière, la transition écologique est donc une question de survie étant donné les nouvelles obligations européennes dans le cadre du « Green Deal ».

    Ce secteur s'active donc pour trouver des solutions et technologies avec pour objectif de produire du ciment sans émettre de CO2. On parle notamment de plus en plus de la capture et du stockage du CO2.

    Rappelons que les émissions des cimenteries sont incluses dans le Système d'échange de quotas d'émission de l'Union européenne (ETS). Les objectifs à atteindre sont donc gérés au niveau européen.
    La Région peut toutefois aider ces entreprises à se décarboner via une série d'aides.

    De quelle manière Monsieur le Ministre soutient-il les projets pilotes de capture et stockage de CO2 en Wallonie ?
    Je pense notamment à l'usine de Lixhe en province de Liège ou à l'usine CBR d'Antoing dans le Hainaut.

    Y a-t-il eu des avancées récentes grâce au soutien de la Wallonie ?

    Selon l'industrie cimentière, il est notamment indispensable que les autorités publiques les soutiennent financièrement dans leur transition écologique.
    Qu'a dégagé Monsieur le Ministre comme moyens ?

    La Wallonie ne pourrait-elle pas aussi aider nos entreprises en facilitant l'accès aux différentes aides européennes ? Je pense notamment au Fonds pour l'innovation de l'Union européenne.

    Qu'attend Monsieur le Ministre pour agir dans ce sens ?
  • Réponse du 03/04/2024
    • de HENRY Philippe
    La Wallonie est bien lancée en termes de réduction des émissions de CO₂ issus de la production de béton. En effet, le secteur a une moyenne de production de 540 kg de CO₂ par tonne de ciment (comparé à 660 kg en moyenne EU ou 1 000 en moyenne mondiale).

    La collaboration de la Wallonie avec ce secteur ne date pas d’hier puisque la Fédération de l’industrie cimentière belge (FEBELCEM ASBL) est engagée dans les accords de branche avec la Région depuis le 7 juin 2004.

    Par ailleurs, depuis le début de cette législature, le secteur a pu répondre, à l’été 2023, à un appel à projets relatif à la capture de CO2. L’un des trois lauréats de cet appel est issu du secteur du ciment, il s’agit du projet CAP CO2, porté par Heidelberg Materials dans le cadre de son projet Anthémis. Ce projet vise à désigner un pilote de capture du CO₂ et caractériser le comportement des autres polluants classiquement présents en sortie de cheminée si ce procédé était implémenté. Le montant de la subvention est de 2 107 247,37 euros.

    Le secteur a également eu accès aux financements structurels européens, et en particulier, vu la localisation de ses usines, au FEDER (Fonds européen de développement régional – programmation 2021-2027), au FTJ (Fonds de Transition Juste), et à des programmes plus ponctuels comme le Fonds NextGenerationEU, le plan de Relance, qui sont des compléments FEDER.

    En tant que Ministre de l’Énergie et du Climat, je soutiens d’ailleurs la candidature des entreprises wallonnes au Fonds pour l’innovation européen afin qu’elles puissent bénéficier de toutes les opportunités pour décarboner leur production.

    La FEBELCEM a également signé son projet de convention carbone avec la région ici en mars. Le secteur a également accès à des appels à projets et aux aides à l’investissement pour permettre au secteur d’obtenir des cofinancements pour leurs investissements, que ce soit en matière de ligne de production ou de recherche vers les processus plus verts.

    En termes d’aide à la rédaction de projets qui seraient soumis à ces fonds, le NCP-Wallonie est le point de contact pour notre région que ce soient pour les acteurs industriels ou de recherche en universités/hautes écoles.