La nouvelle chaire de recherche sur l’intelligence artificielle à l’ULiège
- Session : 2023-2024
- Année : 2024
- N° : 334 (2023-2024) 1
2 élément(s) trouvé(s).
Question écrite du 19/02/2024
- de CRUCKE Jean-Luc
- à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
Ce projet stratégique, financé à hauteur de 160 000 euros par acteur sur une période de quatre ans, vise à développer de nouvelles applications technologiques dans le domaine de l'IA pour les deux entreprises. L'objectif est de renforcer la souveraineté industrielle de la Wallonie dans le secteur de la défense, tout en se préparant à la montée en puissance de l'IA.
Les recherches seront guidées par un comité scientifique et débuteront par une analyse des systèmes de défense utilisant l'IA sur le champ de bataille ukrainien.
Monsieur le Ministre peut-il expliquer en quoi ce partenariat entre l'ULiège, la FN Herstal et John Cockerill contribuera à renforcer l'écosystème de recherche et d'innovation en Wallonie dans le domaine de la défense ?
Quelles sont les implications économiques de cette chaire de recherche en termes de création d'emplois et de compétitivité pour la Wallonie, notamment dans un contexte international où la technologie et l'IA jouent un rôle croissant dans le secteur de la défense ?
Comment le Gouvernement wallon soutient-il la transition de l'industrie de la défense vers l'utilisation de technologies de pointe telles que l'IA, et quelles politiques sont envisagées pour encourager d'autres entreprises à suivre cet exemple ?
Quelles sont les synergies attendues entre le monde académique et l'industrie de la défense dans le cadre de cette chaire de recherche, et comment le gouvernement facilite-t-il la collaboration entre ces acteurs pour favoriser l'innovation ?
Comment le Gouvernement prévoit-il de sensibiliser et d'impliquer les jeunes talents et les étudiants dans le domaine de la défense et de l'IA, afin de renforcer l'attrait de ces secteurs et de garantir un vivier de compétences qualifiées pour l'avenir ?
Quelles sont les aires de collaboration, dans ce projet si particulier, avec les ministres compétents de la Fédération Wallonie-Bruxelles ?
Réponse du 13/03/2024
- de BORSUS Willy
Ce partenariat favorise le transfert de technologie entre le monde académique et l'industrie, facilitant ainsi la concrétisation des avancées scientifiques en applications pratiques pour notre secteur de la défense. L’Innovation collaborative en est un autre aspect ; en travaillant ensemble, ces acteurs peuvent la stimuler en développant des solutions technologiques avancées répondant aux besoins spécifiques du secteur de la défense.
Les aspects formation et développement des talents sont aussi essentiels. Ce partenariat offre des opportunités de formation pratique aux étudiants et aux chercheurs, contribuant ainsi au développement de talents qualifiés dans le domaine de la défense.
Enfin, le rayonnement international potentiel d’un tel projet est appréciable, car en renforçant l'écosystème de recherche et d'innovation en Wallonie, ce partenariat peut accroître la visibilité internationale de la Région en tant que pôle d'excellence dans le domaine de la défense.
La guerre en Ukraine et plus récemment la crise en mer Rouge ont montré l’accélération de l’utilisation des technologies avancées, notamment l’intelligence artificielle. L’enjeu de la maîtrise de la boucle de décision par l’IA et par le traitement des données sur le champ de bataille conditionne aujourd’hui le succès ou l’échec des opérations militaires.
La chaire de recherche sur l'IA et la défense en Wallonie a le potentiel de générer des retombées économiques positives en termes de création d'emplois et de compétitivité. La réussite de ce projet dépendra de la capacité des acteurs wallons à collaborer et à capitaliser sur les résultats de la recherche et à développer des produits et des services innovants. Cette chaire de recherche est susceptible de créer directement une dizaine d'emplois hautement qualifiés dans les domaines de la recherche, de l'ingénierie et du développement logiciel.
La chaire de recherche permettra à la Wallonie de se positionner comme un acteur incontournable dans ce domaine et de renforcer la compétitivité de son industrie de la défense à l’heure de l’augmentation significative des budgets face aux nouvelles menaces. Les technologies développées dans le cadre de la chaire pourraient permettre aux entreprises wallonnes de développer de nouveaux produits et services innovants pour le marché mondial de la défense. La collaboration entre le monde académique et l'industrie est essentielle pour garantir que les technologies développées répondent aux besoins du marché. La collaboration internationale est aussi essentielle pour partager les connaissances et les expertises dans ce domaine.
La transition vers l’utilisation de l’IA dans tous les secteurs, et pas uniquement la défense, est soutenue par le Gouvernement wallon au travers du programme régional DigitalWallonia4.ai, et en particulier grâce aux actions comme START IA, TREMPLIN IA et CAP IA. Ces technologies sont dites « duales », car elles possèdent des applications militaires et civiles, comme la reconnaissance d’image par exemple.
Par ailleurs, la participation de la Wallonie aux initiatives de l’OTAN que sont DIANA (Defence Innovation Accelerator for the North Atlantic) et le fonds d’innovation (NATO Innovation Fund ou NIF) s’inscrit également dans cette transition. En effet, la Région wallonne s’est clairement positionnée dans les secteurs de la cybersécurité et de l’IA afin de soutenir l’OTAN dans son ambition d’accélérer les processus d’innovation en faisant appel à un écosystème large constitué d’acteurs de la recherche et de l’innovation émanant des États alliés. En ce qui concerne la Wallonie, ce sont les porteurs des Initiatives d’innovation stratégique « TRAIL » pour l’IA et « CYBERWAL » pour la cybersécurité qui ont été sélectionnés par l’OTAN en tant que centres de test.
Le Gouvernement wallon promeut la sensibilisation et l’implication des jeunes talents et étudiants dans la défense et l’IA grâce à divers programmes éducatifs tels que les événements, concours et partenariats avec les établissements scolaires pour stimuler leur intérêt.
En outre, il favorise l'accès aux stages et aux projets de recherche et de collaborations avec des entreprises pour développer leurs compétences. Afin de renforcer l'attrait de ces secteurs, le Gouvernement offre des perspectives de carrière et d'évolution professionnelle.
La collaboration avec la Fédération Wallonie-Bruxelles dans ce projet particulier se concentre sur l'éducation et la formation en intégrant des programmes spécifiques, la recherche et l'innovation pour soutenir des projets communs, la sensibilisation et la promotion des secteurs de la défense et de l'IA, le développement des compétences à travers des formations continues ainsi que l'échange d'expertise pour optimiser les actions menées.
La collaboration avec la Fédération Wallonie-Bruxelles se concentre principalement sur les domaines suivants :
• Éducation et Formation :
o Coopération pour intégrer des programmes éducatifs sur la défense et l'IA dans les cursus scolaires ;
o Mise en place de formations spécialisées pour les étudiants intéressés par ces secteurs.
• Recherche et Innovation :
o Collaboration pour soutenir la recherche en défense et en IA à travers des projets communs ;
o Promotion de l'innovation et du développement technologique dans ces domaines.
• Sensibilisation et Promotion :
o Coordination des actions de sensibilisation auprès des jeunes pour susciter leur intérêt pour la défense et l'IA ;
o Promotion des opportunités de carrière dans ces secteurs auprès des étudiants et des jeunes talents.
• Développement des Compétences :
o Mise en place de programmes de formation continue pour renforcer les compétences des professionnels travaillant dans ces domaines ;
o Collaboration pour garantir l'adéquation entre les besoins du marché du travail et les compétences disponibles.
• Échange d'Expertise :
o Partage d'expertise et de bonnes pratiques pour optimiser les actions menées dans le cadre de ce projet particulier ;
o Mutualisation des ressources et des connaissances pour maximiser l'impact des initiatives mises en place.