L’intelligence artificielle au sein de la Fonction publique
- Session : 2023-2024
- Année : 2024
- N° : 131 (2023-2024) 1
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Question écrite du 19/02/2024
- de CRUCKE Jean-Luc
- à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
Un récent article d'opinion dans L'Écho traçait à cet égard les grandes lignes des prochains défis qui attendent notre société et tout particulièrement la Fonction publique, mettant en avant le besoin d'une approche éthique diversifiée, incluant des experts techniques ainsi que des spécialistes en droit, sociologie, psychologie et philosophie, prenant exemple sur l'initiative de l'Union européenne avec son AI Office.
Ainsi se pose donc un questionnement pour la Wallonie face aux évolutions prochaines de la Fonction publique et la nécessité de considérer la thématique avec autant de considérations que pour les questions environnementales.
Quelles mesures spécifiques compte prendre le Gouvernement pour adapter la Fonction publique aux évolutions de l'utilisation de l'IA ?
Quelle est l'analyse de Madame la Ministre concernant la possible création pour la réflexion sur un comité d'éthique des données et de l'intelligence artificielle au sein de la Fonction publique wallonne ?
Y a-t-il des pistes de réflexion concernant les différents domaines d'expertise nécessaires pour aborder les questions éthiques liées à l'IA au sein de la Fonction publique et du Gouvernement ?
Quels sont les défis que Madame la Ministre peut envisager au sein de processus nécessaire de régulation et d'encadrement des applications de l'IA dans les institutions publiques de la Région ?
A-t-elle discuté au sein de la Fonction publique des questions de personnel, des ressources, et de la logistique nécessaire, pour évoluer avec les pratiques et utilisations des instruments propres à l'IA d'une manière ou d'une autre ?
Y a-t-il des pistes concernant la garantir d'une meilleure efficacité et d'un meilleur fonctionnement au sein de la Fonction publique avec les instruments d'IA disponibles ?
Concernant la prochaine mise en place du comité d'éthique des données et de l'IA, comment envisage-t-elle de promouvoir la collaboration entre celui-ci et de possibles initiatives au niveau du Gouvernement, afin de favoriser l'échange de bonnes pratiques et l'harmonisation des normes éthiques en matière d'IA ?
Réponse du 20/03/2024
- de DE BUE Valérie
Dans ce cadre, le SPW Digital a initié plusieurs projets en lien avec l’intelligence artificielle et des expérimentations, au travers de « POC » (Proof Of Concept), ont vu le jour.
En voici quelques exemples :
- un chatbot a été mis en place pour aider les visiteurs des prochains Jobdays à trouver les offres d’emploi qui leur conviennent le mieux et les orienter vers les stands ad hoc ;
- un prototype utilise l’IA pour prédire les congestions du trafic routier sur base des flux de données des caméras installées sur les autoroutes ;
- une assistance à la génération de réponses pour l’helpdesk « Mon Espace » a été réalisée.
Le Comité stratégique du SPW s’est penché le 8 février dernier sur l’usage de l’IA au quotidien. Outre les aspects de sécurité liés à l’usage des moteurs d’IA générationnelle publics (en termes de protection de la vie privée et des données entre autres), il a décidé de s’associer à l’initiative du FOREm en vue de la rédaction d’une charte d’utilisation éthique de l’IA. Par le Collège des CIO, le SPW Digital entretient aussi un dialogue ouvert et constructif sur l’IA avec les différentes UAP représentées.
Pour l’instant, au niveau du SPW, l’utilisation de l’IA reste cantonnée à des expérimentations et toute recommandation d’utilisation d’une IA est soumise à l’œil critique et responsable de collaborateurs du SPW avant une éventuelle mise en œuvre.
Toutefois, des réflexions en vue d’intégrer, plus largement, l’IA dans le travail des administrations ont également débuté. L’idée directrice est de permettre aux agents de se focaliser sur leur cœur de métier grâce aux possibilités offertes par l’IA (automatisation des tâches répétitives, analyse de données facilitée, assistance virtuelle (chatbot), optimisation de processus ou de ressources, personnalisation des services, et cetera).
Il sera également nécessaire d’aborder l’IA sous le prisme de la formation, de la sensibilisation, du développement des compétences internes, de l’éthique et de la transparence.