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L’utilisation croissante de l’eau de pluie en Région wallonne

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 302 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 19/02/2024
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    L'utilisation de l'eau de pluie présente de nombreux avantages, notamment pour la préservation des nappes phréatiques et la réduction de la dépendance aux ressources en eau souterraine.

    Certaines familles en Wallonie font un usage quotidien de l'eau de pluie pour divers besoins domestiques, soulignant une prise de conscience croissante de l'importance de la gestion de l'eau.

    L'eau de pluie, collectée sur les toits, est une ressource naturelle non contaminée qui, si elle n'est pas récoltée, se retrouve dans les égouts. Son utilisation nécessite des systèmes de filtrage adaptés pour différents usages, allant de l'arrosage du jardin à la consommation humaine. Cependant, il est crucial de maintenir un réseau de distribution d'eau potable de qualité pour garantir l'accès à une eau sûre pour tous.

    Madame la Ministre a-t-elle eu écho de ce phénomène ?

    Quelle est son analyse en la matière et a-t-elle des chiffres concernant l'utilisation croissante de l'eau de pluie en Wallonie ?

    Quelles politiques le Gouvernement envisage-t-il pour encourager davantage l'utilisation de l'eau de pluie dans les foyers wallons, tout en garantissant la sécurité sanitaire des citoyens ?

    Comment le Gouvernement compte-t-il sensibiliser la population aux avantages environnementaux et économiques de la collecte et de l'utilisation de l'eau de pluie, en particulier dans le contexte de préoccupation croissante liée à la gestion des ressources en eau ?

    Quels sont les programmes existants ou prévus pour soutenir financièrement les ménages qui souhaitent investir dans des systèmes de récupération et de filtrage de l'eau de pluie, et comment le Gouvernement compte-t-il promouvoir l'accès équitable à ces technologies ?

    Comment le Gouvernement entend-il collaborer avec les autorités locales et les organisations de la société civile pour développer des normes et des pratiques de gestion de l'eau cohérentes et durables à l'échelle régionale concernant l'utilisation croissante de l'eau de pluie ?

    Quelles sont les initiatives envisagées pour renforcer l'efficacité des systèmes de filtration de l'eau de pluie et garantir leur conformité aux normes de qualité de l'eau potable, notamment en ce qui concerne l'élimination des contaminants microbiens et chimiques ?
  • Réponse du 03/04/2024
    • de TELLIER Céline
    La réutilisation de l'eau de pluie est en effet très positive et l’usage de cette ressource alternative doit se faire avec précautions. En effet, l’eau de pluie récoltée sur les toits de Wallonie doit être vierge de toute contamination. Or les retombées atmosphériques de poussières, les déjections aviaires, l’enrichissement éventuel en métaux dans des gouttières métalliques ou encore le stockage dans des contenants non stériles, peuvent conduire à des contaminations chimiques ou biologiques de l’eau.

    C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, la Certification des Immeubles bâtis pour l'eau ou « CertIBEau », s’intéresse notamment à l’utilisation de l’eau pluviale au sein des habitations via des nouvelles obligations initiées depuis le 1er juin 2021 et les nombreuses interactions que la certification engendre entre les certificateurs agréés, les professionnels en charge du placement des installations et les maîtres d’œuvre ainsi que le propriétaire de l’habitation.

    Concernant les statistiques, il n’existe à ce jour, aucun cadastre des citernes à eau de pluie en Wallonie. Le dernier recensement précis du nombre de citernes a été effectué par l’Institut belge de Statistiques, en 2001. Il en ressort qu’en moyenne, 31 % des logements en Région wallonne étaient équipés d’une citerne d’eau de pluie, soit environ 405 000 unités.

    Des analyses plus récentes (réalisées notamment dans le cadre de l’état de l’environnement wallon - RES_EAU_04.pdf (wallonie.be) - http://etat.environnement.wallonie.be/files/live/sites/eew/files/Publications/Rapport%20analytique%202006-2007/Chap04/5_ExploitationEauPluie/RES_EAU_04.pdf), bien que moins fiables, tendent à démontrer que les nouvelles constructions disposent généralement d’une citerne.

    Les dispositions de l’arrêté du Gouvernement wallon du 1er juin 2023 modifiant diverses dispositions en ce qui concerne la qualité de l’eau destinée à la consommation humaine, visent à renforcer le contrôle de la qualité des eaux, notamment celles qui sont réutilisées. L’article 24 de cet AGW prévoit d’ailleurs la création d’une nouvelle rubrique visant à soumettre à permis d’environnement, les installations destinées au traitement d’eau de pluie destinée à la consommation humaine à partir d’une citerne collective.

    Les possibilités d’innovation dans ce domaine restent donc ouvertes, mais l’intérêt environnemental et le maintien de la qualité sanitaire de l’eau réutilisée devra être démontré très clairement dans le cadre des demandes de permis.

    Parallèlement à ces actions sur les citernes collectives, mon administration propose de faire contrôler analytiquement l’eau provenant d’une ressource alternative. Les démarches à réaliser par les citoyens qui souhaiteraient s’assurer de la qualité de leur eau sont à ce sujet, décrites sur le portail internet wallonie.be (Demander un contrôle de la qualité de l'eau destinée à la consommation humaine - https://www.wallonie.be/fr/demarches/demander-un-controle-de-la-qualite-de-leau-destinee-la-consommation-humaine). Dans ce cadre, et ce depuis 2019, parmi les 40 demandes d’analyses concernant les eaux de pluie, 38 étaient non conformes aux critères de qualité de l’eau potable.