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Le bois, or vert ?

  • Session : 2006-2007
  • Année : 2007
  • N° : 129 (2006-2007) 1

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  • Question écrite du 16/02/2007
    • de STOFFELS Edmund
    • à COURARD Philippe, Ministre des Affaires intérieures et de la Fonction publique

    Les communes s'en réjouissent : le prix du bois (calculé en m3) explose. Les échevins des finances jubilent. Les recettes générées par la vente du bois sont dopées et permettent aux communes d'investir. La presse parle du « beurre dans les épinards » pour les communes.

    Le prix du bois relève d'un marché libre et international. Les dernières années, on a vu arriver des stocks importants de bois venant de Sibérie ou d'autres Etats de l'Est. Actuellement, nous constatons que des volumes importants de bois sont exportés en Chine ou en Inde, tandis que les quantités de bois importées diminuent. C'est un des paramètres qui déterminent largement le prix au m3.

    L'augmentation du prix du pétrole vient de doper la demande « bois-énergie », ce qui ne reste pas sans impact sur la fabrication de panneaux, de pâte à papier, …

    Résultat : le m3 d'épicéa (sur pied) coûtait entre 35 et 40 euros il y a un an. Actuellement, le prix est de 65 euros dans le cadre d'une coupe à blanc. Pour le douglas, on passe de 35 à 55 euros. Le petit bois d'éclaircie se négocie entre 20 et 25 euros le m3. Pour le hêtre et le chêne, la presse mentionne des prix qui auraient atteint la barre des 25 euros le m3 (bois de chauffage) et de 400 euros le m3 (pour le bois de grande qualité utilisé en menuiserie et en ébénisterie).

    Monsieur le Ministre confirme-t-il l'existence des flux de la matière première et leur impact sur le prix de celle-ci ? Dans quelle mesure l'évolution des prix pèse-t-elle sur l'industrie du bois qui éprouve des difficultés de s'approvisionner à prix modérés ?

    Monsieur le Ministre confirme-t-il aussi l'impact de cette hausse des prix sur les recettes communales ? Dans quelle mesure cette hausse des prix conduit-elle à une meilleure capacité d'investissement des communes ? Dans quelle mesure cette capacité d'investissement améliorée est-elle utilisée à des fins « Kyoto » ?
  • Réponse du 13/03/2007
    • de COURARD Philippe

    La question posée par l'honorable Membre a retenu ma meilleure attention.

    Avant de répondre à la question, j'aimerais formuler une remarque préliminaire.

    Il me revient que l'honorable Membre a posé sensiblement la même question que celle-ci à M. Benoît Lutgen, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme. M. le Ministre LUTGEN, à travers son administration, et en particulier la Division Nature et Forêt, dispose d'informations précises et actualisées en ce qui concerne:

    - l'évolution du prix du bois sur le marché national et international; les flux d'importations et d'exportations de cette matière première;
    - les espèces et volumes mis en vente par les communes wallonnes disposant de domaines boisés;
    - l'incidence de la hausse du prix de la matière première sur l'industrie du bois.

    J'invite donc l'honorable Membre à se référer à la réponse que lui fournira M. le Ministre Lutgen sur les points précités.

    Ma réponse sera davantage axée sur l'impact de la hausse du prix du bois sur les finances des communes wallonnes concernées par la vente de bois.

    Il est clair que la hausse du prix de cette matière première sur les marchés national et international a un impact positif sur les finances des communes concernées, qui sont principalement situées dans les provinces de Luxembourg, de Liège et de Namur.

    On constate que, de 2005 à 2006, les recettes des ventes de bois sont, dans la plupart des cas, en légère progression, sauf dans quelques communes comme Bertrix, Bouillon, Habay, Manhay, Saint-Hubert, Virton où elles sont en forte progression. Dans quelques cas, comme à Florenville, Hotton et Saint-Ode, lesdites recettes sont en diminution.

    Par ailleurs, le pourcentage des recettes de ventes de bois par rapport aux recettes totales ordinaires est relativement variable d'une commune à l'autre et se situait, en 2006, dans une fourchette comprise, en moyenne, entre 0 et 20 %.

    Ces chiffres, assez positifs, doivent toutefois être tempérés par le fait que les communes concernées ont subi, en 2003 et surtout en 2004, une baisse sensible de leurs recettes de ventes de bois, due au fait que le hêtre a connu une forte baisse de son prix de vente sur le marché à cause du scolyte qui le rendait impropre à la consommation, notamment en ébénisterie. La hausse des recettes précitée permet, en réalité, de compenser les pertes financières antérieures.

    Il est donc important de signaler que les recettes de vente de bois, dont les communes disposent en toute autonomie, présentent un caractère aléatoire, dans la mesure où elles peuvent être affectées par des facteurs exogènes tels que:

    - les chablis dus aux fortes tempêtes,, comme ce fut le cas au début des années nonante et encore tout récemment, en janvier 2007, où des peuplements entiers ont basculé, notamment à Wellin, Tellin, Gouvy, et Habay - le Fonds des Calamités a été sollicité car les dégâts estimés semblent dépasser les 50 millions d'euros - ;
    - des parasites tels que le scolyte (champignon du hêtre).

    Je me tiens à la disposition de l'honorable Membre pour tout renseignement complémentaire souhaité.