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L'avis des Wallons concernant les impacts de la transition écologique

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 445 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 20/02/2024
    • de BELLOT François
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Un baromètre social de la Wallonie publié par l'IWEPS le 5 février 2024 indique que si les Wallons considèrent la transition écologique comme un enjeu majeur, ils en nuancent cependant les impacts.

    Notons que l'enjeu de cette transition est corroboré par d'autres qui intéressent les Wallons qui les considèrent comme importants entre 73 et 89 %. Ces enjeux sont notamment les suivants : moins dépendre des pays extérieurs, investir davantage de moyens publics pour la protection de l'environnement, des taxes pour lutter contre les changements climatiques dépendantes du niveau de pollution.

    Si 46,2 % des Wallons pensent que la transition écologique va permettre de créer de nouveaux emplois, si 48 % des Wallons estiment que cela va améliorer la qualité de vie et que 36 % considèrent que cela va encourager la participation citoyenne dans la prise de décisions, ils sont cependant 67 % à juger que la transition écologique va détériorer le pouvoir d'achat, 58 % à croire que la transition écologique va détériorer l'économie wallonne et 38 % que la transition écologique va détériorer la cohésion sociale.

    L'administrateur général de l'IWEPS, Sébastien Brunet, indique la particularité de ces résultats curieux « puisqu'à la fois les Wallons estiment que la transition écologique peut améliorer la qualité de vie et en même temps détériorer l'économie wallonne ».

    Sur base des chiffres à propos de l'impact de la transition écologique sur le pouvoir d'achat, l'économie wallonne et la cohésion sociale, quelles garanties Monsieur le Ministre donne-t-il aux Wallons pour chacune de ces 3 inquiétudes ciblées ?

    Et dès lors, comment les prend-il systématiquement en considération dans ses décisions relatives au climat ?

    Infirme-t-il ou confirme-t-il la légitimité des craintes des Wallons quant à la transition écologique ?

    S’il l'infirme, comment justifie-t-il pouvoir considérer l'avis des Wallons comme erroné ? S’il la confirme, que réalise-t-il concrètement pour éviter les impacts négatifs de cette transition ?
  • Réponse du 21/02/2024
    • de HENRY Philippe
    L’honorable membre m’interroge sur le Baromètre social de l’IWEPS publié le 5 février 2024.

    En préambule, j’attire son attention sur le fait que la transition écologique est fondamentalement liée à la réduction des inégalités sociales et que l’ensemble des compétences régionales sont concernées par sa mise en œuvre. Il s’agit d’un défi systémique, qui doit être pris à bras le corps par le Gouvernement, et par le Parlement.

    De mon point de vue, plusieurs éléments sont essentiels pour assurer une transition écologique juste. Le premier est le fait de garantir le pouvoir de vivre, vivre une vie digne, avec un accès aux besoins fondamentaux, à une alimentation et un environnement de qualité, et cetera. Dans le cadre de mes compétences, je pense notamment aux modifications apportées, par le biais du décret « juge de paix », aux procédures de défaut de paiement.

    Elles garantissent désormais qu’un acteur neutre et indépendant statuera sur toute décision de suspension de l’alimentation d’un ménage en défaut de paiement.

    Le Gouvernement a décidé également de l’octroi de budgets conséquents pour l’amélioration du logement, qu’il s’agisse de logements sociaux ou parc privé.

    Le second est l’implication des populations concernées dans la prise de décision, avec une attention pour les personnes vulnérables. Nous avons organisé un panel citoyen pour élaborer des mesures avec des ménages. Des témoins du vécu ont apporté leur témoignage pour alimenter les délibérations des panélistes quant à certaines réalités de vie des ménages les plus précaires de notre société. Cette implication doit également concerner les parties prenantes.

    Durant cette législature, j’ai systématiquement associé les secteurs dans le cadre de l’élaboration de nouvelles politiques, ou de l’actualisation de politiques existantes.

    Le troisième est celui de la prise en considération de l’ensemble des coûts. La Région doit investir des moyens considérables pour soutenir la rénovation du logement – mais cette politique est pourvoyeuse d’emploi. Nous investissons des moyens sans précédent pour les modes actifs – mais cela permet à des ménages de réduire leur recours à un véhicule personnel, cela réduit la pollution de l’air, les émissions de gaz à effet de serre. N'oublions pas non plus le cout de l’inaction – il a été largement démontré qu’il sera beaucoup plus couteux à nos sociétés de ne pas agir face au défi du dérèglement climatique.

    Il est normal que les Wallons se posent des questions et s’inquiètent. Il me tient particulièrement à cœur que tout le monde trouve place dans le train de la transition. Outre les éléments que je viens de mentionner, nous avons des responsabilités en termes d’information, d’accompagnement, de formations, pour y parvenir.

    J’aimerais conclure en évoquant la déclaration de Liège, adoptée le 9 février dernier.

    Signée par une série d’acteurs non étatiques, elle est le manifeste d’un engagement collectif à nous adapter aux défis posés par le changement climatique, sans préjudice de nos engagements à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à restaurer le rôle et la fonctionnalité de la biodiversité. La déclaration est un appel à l'action, ancré dans l'esprit du Pacte vert pour l’Europe, qui encourage la coopération, la résilience et la responsabilité partagée pour le bien-être de nos communautés et de la planète.