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Le bois, or vert ?

  • Session : 2006-2007
  • Année : 2007
  • N° : 98 (2006-2007) 1

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  • Question écrite du 16/02/2007
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    Les communes s'en réjouissent : le prix du bois (calculé en m3) explose. Les échevins des finances jubilent. Les recettes générées par la vente du bois sont dopées et permettent aux communes d'investir. La presse parle du « beurre dans les épinards » pour les communes.

    Le prix du bois relève d'un marché libre et international. Les dernières années, on a vu arriver des stocks importants de bois venant de Sibérie ou d'autres Etats de l'Est. Actuellement, nous constatons que des volumes importants de bois sont exportés en Chine ou en Inde, tandis que les quantités de bois importées diminuent. C'est un des paramètres qui déterminent largement le prix au m3.

    L'augmentation du prix du pétrole vient de doper la demande « bois-énergie », ce qui ne reste pas sans impact sur la fabrication de panneaux, de pâte à papier, …

    Résultat : le m3 d'épicéa (sur pied) coûtait entre 35 et 40 euros il y a un an. Actuellement, le prix est de 65 euros dans le cadre d'une coupe à blanc. Pour le douglas, on passe de 35 à 55 euros. Le petit bois d'éclaircie se négocie entre 20 et 25 euros le m3. Pour le hêtre et le chêne, la presse mentionne des prix qui auraient atteint la barre des 25 euros le m3 (bois de chauffage) et de 400 euros le m3 (pour le bois de grande qualité utilisé en menuiserie et en ébénisterie).

    Monsieur le Ministre confirme-t-il l'existence des flux de la matière première et leur impact sur le prix de celle-ci ? Dans quelle mesure l'évolution des prix pèse-t-elle sur l'industrie du bois qui éprouve des difficultés de s'approvisionner à prix modérés ?

    Monsieur le Ministre confirme-t-il aussi l'impact de cette hausse des prix sur les recettes communales ? Dans quelle mesure cette hausse des prix conduit-elle à une meilleure capacité d'investissement des communes ? Dans quelle mesure cette capacité d'investissement améliorée est-elle utilisée à des fins « Kyoto » ?
  • Réponse du 12/03/2007
    • de LUTGEN Benoît

    Comme l'honorable Membre le signale, les ventes d'automne 2006 ont révélé des prix en forte hausse, spécialement pour les bois résineux. En feuillus, l'augmentation des prix est très marquée pour le bois de chauffage.

    Par ailleurs, de belles grumes feuillues sont exportées vers la Chine et l'Inde pour y être transformées.

    L'augmentation des prix du bois est évidemment intéressante pour les propriétaires tant publics que privés, parfois découragés après de nombreuses années de prix modérés. Il faut cependant relativiser cette augmentation des prix. Pour un épicéa moyen (1m3), par exemple, les prix 2006 en euros constants sont toujours 1,9 fois plus bas que les prix de 1960. Le rattrapage des prix n'est donc que « normal ».

    Le marché du bois est un marché mondial qui répond à la loi de l'offre et de la demande. L'augmentation du prix s'inscrit également dans un contexte global de soutien du prix des matières premières. Toute mesure de protectionnisme, en faussant les règles du marché, peut avoir des répercussions négatives sur certains maillons de la filière.

    La hausse des prix des bois sur pied a un effet favorable sur les finances des grandes communes forestières. Il serait souhaitable que les communes utilisent ces moyens, non seulement pour réinvestir en forêt, mais également dans l'optique Kyoto, dans l'isolation des bâtiments publics, l'amélioration des performances des systèmes de chauffage (y compris le solaire pour l'eau sanitaire) et dans une large utilisation du bois dans les constructions.